La révolution « Open Source » ?

par Salvino A. Salvaggio, Ph.D.
mardi 3 janvier 2006

Une chose est de soutenir que le logiciel libre rend le pouvoir de décision technologique aux entreprises qui l’adoptent, et leur permet de « faire des économies », une autre, bien plus laborieuse, est de pouvoir le vérifier et quantifier !

En juin 2004, à la suite d’une recherche indépendante (et autofinancée !), longue de plus de huit mois, et d’une période de synthèse et d’écriture de près de deux mois, j’ai eu la chance de publier un rapport, le premier en son genre, examinant en détail l’impact du logiciel libre sur les entreprises qui l’avaient adopté. Ce rapport, en anglais, intitulé Open Source : a revolution in the software industry ? a été, dès sa publication, mis librement et gratuitement à la disposition des lecteurs.

Premier en son genre, le rapport l’était, dans la mesure où il ne mettait pas tant l’accent sur les aspects "philosophiques" ou sociologiques de la production de groupe du logiciel libre, mais plutôt sur une tentative de quantification économique des conséquences de l’adoption du logiciel libre en entreprise.

Une chose, en effet, est de soutenir que le logiciel libre rend le pouvoir de décision technologique aux entreprises qui l’adoptent, et leur permet de "faire des économies", une autre, bien plus laborieuse, est de pouvoir d’abord vérifier s’il y a bel et bien des économies, pour les chiffrer avec une relative exactitude ensuite.

L’objectif premier de la recherche résidait donc dans la volonté de décrire la structure des coûts et des économies à laquelle font face les entreprises qui considèrent le logiciel libre comme le pilier de leur IT business strategy (en français, on dirait, avec une expression moins heureuse, la stratégie d’affaire technologique). Si le périmètre et l’intensité de l’impact économique du logiciel libre sur les comptes d’exploitation des entreprises ressortent clairement de la recherche, la granularité de l’analyse que la recherche a requise a aussi provoqué un effet secondaire intéressant : cela a permis de décortiquer les dimensions organisationnelles du processus de migration (du logiciel propriétaire au logiciel libre) de manière à identifier et à proposer une sorte de parcours théorique optimal d’implantation de cette même migration.

Ce document de plus de 225 pages, dont certains passages abondent en démonstrations assez techniques, puisqu’ils se fondent sur des analyses extensives de comptes financiers d’entreprises (income statements, cash flow statements et balance sheets), a bénéficié d’un écho que je n’aurais jamais imaginé... ni espéré d’ailleurs. Des spécialistes, mais aussi la presse et des lecteurs, dont l’intérêt porte généralement sur le phénomène de l’open source en général, semblent y avoir trouvé matière à réflexion.

A un an et demi de sa publication originale, j’ai repris ce rapport, et lui ai fait subir une cure de rajeunissement : des données récentes ont remplacé les anciennes estimations, la liste des exemples s’est étoffée, et une nouvelle petite section visant à poser les tout premiers jalons d’une estimation de l’impact du logiciel libre sur l’évolution nationale de la productivité du travail a vu le jour. Des statistiques, dont je ne connaissais pas l’existence il y a deux ans, ont aussi utilement enrichi le document. Bref, une version profondément mise à jour est maintenant disponible en téléchargement... gratuit.

De manière synthétique, on pourrait avancer que la recherche aboutit aux conclusions suivantes :

En somme, la recherche se situe au confluent de trois approches méthodologiques, la IT business strategy, l’analyse financière et l’optimisation des processus, enrichies chacune par un apport considérable de données concrètes, chiffrées, réelles et, surtout, remises à jour.

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