La Saint-Valentin saura-t-elle regonfler les bourses (du commerce) ?
par Denis Thomas
mardi 12 février 2013
Si celui-ci a fouillé ses poches, c’est souris en main. Selon les premiers comptages, les commandes sur internet pendant les soldes ont grimpé de 9%. Mais avec un panier moyen des plus stables : 168 euros sur l’ensemble de la période.
Nous attendons donc avec impatience les chiffres officiels de la consommation domestique pour février. Jusqu’ici, fidèle à sa tradition l’Insee, se veut (plus ou moins) rassurant. En décembre la confiance des ménages avait gagné deux points. Noël !
En janvier, pas d’emballement : elle s’était stabilisée. Il faut dire que l’effet placebo de l’infime baisse des prix des carburants s’est transformé en effet nocebo. Les centimes et les micro centimes du réservoir pèsent lourd au moral.
La Saint-Valentin, qui tombe opportunément et invariablement derrière les soldes d’hiver confine au pathétique. Le fossé entre l’ingéniosité des hommes de marketing et la triste réalité se creuse vertigineusement.
Seul l’ « effet d’aubaine », genre prime à la casse pour le marché automobile a un effet - des plus temporaire - sur la consommation domestique. Encore que le phénomène soit assez trompeur car il n’est pas prévu pour s’inscrire dans le temps et profite qu’à un consommateur ciblé.
FLOTTANTES
Le renouvellement du parc automobile, en l’espèce, s’effectue de moins en moins vite dans ces périodes de vaches maigres et plombe les ventes des constructeurs français qui n’ont rarement été aussi mal en point.
De leur côté, les soldes d’hiver sont de moins en moins une « aubaine ». Des démarques hallucinantes, à moins 75 ou moins 80% (! !!) n’ont pourtant pas réussi à vider les stocks.
Du jamais vu, alors que jusqu’ici les foules se précipitaient pour effectuer les achats « à bons comptes », les étals étaient encore tristement pleins lors du dernier week-end de l’opération.
Les professionnels incriminent les soldes « flottantes », celles qui ne sont pas régulées par les autorités, comme une des causes principales de cette désaffection.
Il est vrai que les moments forts de la « conso » sont de plus en plus anticipés par… les professionnels justement.
Bientôt Noël sera sur les affiches dès le 14 juillet et le bizarre Halloween à Pâques sonnantes… et trébuchantes.
Alors la Saint Valentin, énième resucée commercialement pseudo providentielle, fait-elle rosir les affaires ? Pas sûr.
Au fait, la question subsidiaire ne serait-elle pas : l’ Amour s'achète-t-il ?