La Société Générale met en garde ses clients contre un effondrement de l’économie

par Darwa
jeudi 3 décembre 2009

La Société Générale a indiqué à ses clients comment se préparer à un effondrement potentiel de l’économie mondiale. Dans un rapport intitulé « Le pire scénario de la dette », l’équipe de recherche économique de la banque a déclaré que les plans de sauvetage mis en place par nos dirigeants sur l’année 2008 et 2009 n’ont fait que transférer la dette privée dans les bras de gouvernements déjà fragilisés par leurs propres déficits créant ainsi une nouvelle série de problèmes.

La Société Générale a indiqué à ses clients comment se préparer à un effondrement potentiel de l’économie mondiale. Dans un rapport intitulé « Le pire scénario de la dette », l’équipe de recherche économique de la banque a déclaré que les plans de sauvetage mis en place par nos dirigeants sur l’année 2008 et 2009 n’ont fait que transférer la dette privée dans les bras de gouvernements déjà fragilisées par leurs propres déficits créant ainsi une nouvelle série de problèmes.

L’endettement global est encore beaucoup trop élevé dans presque toutes les économies occidentales. Aux Etats-Unis la dette publique a atteint un niveau record et dangereux de 350% du PIB. Qu’elle soit publique ou privée, la dette doit être réduite par un effort gigantesque de "deleveraging", (réduction du poids de la dette) qui ne se fera que sur plusieurs années.

"Pour l’instant, personne ne peut dire avec certitude si nous avons en effet échappé à la perspective d’un effondrement économique mondial », dit le rapport de 68 pages. Il précise bien d’ailleurs qu’il s’agit « d’une exploration des dangers, et non de prévisions. »

Dans l’hypothèse d’un scénario baissier « bear Case scénario » (la plus sombre parmi les 3 envisagées : reprise de l’économie, continuité ou dégradation), le dollar entamerait une chute incontrôlée, les marché actions pourraient descendre en deçà des niveaux les plus bas de mars 2009. Les prix de l’immobilier seraient à nouveau en baisse et le pétrole retomberait à 50 $ en 2010.

Les gouvernements ont déjà utilisé toutes les armes et notamment leurs munitions fiscales pour combattre la crise (prime à la casse pour les voitures). Mais même sans nouvelles dépenses de la part des Etat, les déficits budgétaires devraient exploser dans les deux années à 105% du PIB au Royaume Uni, 125% aux États-Unis et la zone euro, et 270% au Japon. La dette globale de l’ensemble des pays devrait alors atteindre 45 trillions de dollars, en hausse de 2,5 fois en une décennie.

(Les chiffres britanniques paraissent bas parce que la dette a commencé à partir d’une base faible. M. Fermon précise le Royaume-Uni s’alignerait avec l’Europe à 130% du PIB d’ici 2015 selon le scénario baissier).

Le fardeau de la dette est supérieure à ce qu’elle était après la Seconde Guerre mondiale, lorsque les montants de dettes était en proportion égaux. Le vieillissement des populations rendra plus difficile la baisse de la dette en ayant recours à la croissance. "Une dette publique élevée semble tout à fait insoutenable à long terme. Nous avons presque atteint un point de non retour pour la dette publique," dit-il.

Dans un tel scénario, l’or monterait pour atteindre des sommets et deviendrait le seul refuge pour se mettre à l’abri d’une monnaie papier sans valeur.
 
La dette privée est aussi un boulet. Et même si le taux d’épargne des États-Unis se stabilise à 7%, les sommes épargnées serviront en totalité à rembourser la dette des ménages. Il faudra encore attendre neuf ans pour que les américains reviennent vers les ratios dette / revenus acceptables des années 1980.
 
La Société Générale dit dans son rapport que la crise actuelle affiche « des similitudes sérieuses » avec le Japon au cours de sa décennie perdue (ou deux), avec une grande différence toutefois : le Japon a pu se maintenir à flot grâce à l’exportation dans un contexte d’économie mondial solide et en laissant chuter le yen. Or aujourd’hui, il est impossible de voir la moitié des pays la planète poursuivre cette même stratégie au même moment.

La Société Générale conseille à ses client baissiers de vendre le dollar et de shorter les actions cycliques comme les technologiques, l’automobile, et le tourisme pour éviter d’être pris dans une « spirale déflationniste inhérente ». Les marchés émergents ne seront pas épargnés même si ils constituent les derniers espaces proposant de la croissance. Les produits agricoles, se maintiendront plutôt bien, portés par le sucre.

M. Fermon précise que les obligations pourries perdraient 31% de leurs valeurs en 2010 dans un scénario catastrophe. Les obligations d’états pourraient se révéler très intéressantes à court terme mais au-delà de 12 le scénario Japonais observé lors de sa décennie perdue aura une forte probabilité de réapparaitre. La Fed devrait maintenir des rendements faibles en achetant plus d’obligations. La Banque centrale européenne en fera moins pour des raisons politiques.

La position de la Société Générale sur les obligations d’Etats est controversée. Un certain nombre de fonds doutent que le scénario du Japon soit crédible, notamment en raison du fait que Tokyo elle-même est à l’aube d’une crise majeure de sa dette.

M. Fermon a indiqué que son rapport avait rendu nerveux les clients des deux côtés de l’Atlantique. "Tout le monde veut savoir quel sera l’impact de la crise. Beaucoup de hedge funds et de banquiers sont inquiets", a-t-il dit »
 
 
Pour en savoir plus : Chat avec Daniel Fermon, stratégiste Cross Asset à la Société Générale ici
 
 

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