La spéculation est-elle la cause de l’instabilité économique et de la volatilité des marchés ?

par EconomieNet
samedi 29 septembre 2012

N'avez-vous jamais entendu les spéculateurs, dont vous faites peut-être partie

(non ce n'est pas la peine de vous planquer), être par exemple accusés de provoquer des pénuries alimentaires en Afrique et d'envoyer les prix du carburant dans la stratosphère (il se pourrait même d'ailleurs qu'ils soient derrière les invasions de criquets et les guerres au Moyen Orient) ?

Chaque fois que de telles crises éclatent, quelles que soient leurs natures et leurs causes, les spéculateurs sont mis au banc des accusés, faisant de parfaits bouc-émissaires pour les hommes politiques, les bureaucrates et les banquiers centraux. Il est bien sûr toujours plus commode de porter la responsabilité des problèmes sur une petite minorité d'individus jugés cupides, au lieu d'accepter certaines réalités économiques et de pointer la violation des libertés économiquesainsi que les politiques monétaires inflationnistes des banques centrales.

Il est pourtant facile de montrer à quel point cette affirmation est dangereuse et irrationnelle. Lorsqu'un investisseur intervient sur le marché afin d'augmenter son capital est d'acheter bas et de vendre haut. Cela parait évident, les intervenants qui font l'inverse ne font généralement pas long feu sur le marché... Dès lors, comment cette activité pourrait-elle être responsable d'un accroissement de la volatilité des marchés, durant les phases de hausse ou de baisse (remarquez que par exemple si les prix des matières premières agricoles subissent un crash, les spéculateurs seront accusés de ruiner les exploitants agricoles, s'ils connaissent une explosion vers le haut, d'affamer la population), alors que pour réaliser une plus value l'investisseur doit nécessairement acheter et donc engendrer une pression haussière sur le marché lorsque les prix sont bas puis vendre et donc provoquer une pression baissière sur le marché lorsque les prix sont haut ? Mécaniquement les opérations provenant d'acheteurs et de vendeurs à but spéculatif tend donc au contraire à avoir un effet de stabilisation sur les prix et non d'accroitre la volatilité.

Imaginons un marché sans spéculation, les prix ne seraient alors déterminés qu'en fonction de l'offre des producteurs et de la demande des consommateurs, variant donc entre des niveaux plus ou moins bas (phase A) ou élevés (phase B). Dans un tel marché, les ajustements s'effectuent violemment : si l'offre excédent la demande, les prix rentrent dans une phase de dépréciation, jusqu'à ce que suffisamment de producteurs soient poussés en dehors du marché (faillite, reconversion de l'outil de production ou arrêt des investissements de capacité) pour que l'offre se soit ajustée à la demande (poussée en parallèle à la hausse par des prix plus bas).

Inversement lorsque des pénuries se font jour, les prix augmentent brutalement, obligeant les consommateurs à réduire rapidement leur consommation de biens, en attendant que des prix plus élevés stimulent l'offre (en attirant de nouveaux producteurs et en permettant aux producteurs en place d'investir pour augmenter leur capacité de production), jusqu'au prochain cycle.

Ce mode de régulation, bien que supérieur de très loin à la planification centralisée, entraine une utilisation non optimale des facteurs de production, entre phase de sous investissement et phase de sur investissement, ayant pour conséquence des périodes de mise à l'arrêt et la reconversion ou la réallocation lorsque c'est possible de la main d'œuvre et des capitaux (équipements, terres, bâtiment etc).

En revanche si la spéculation est autorisée, l'investisseur ne pourra réaliser de plus value que s'il achète en phase A pour vendre en phase B. L'évolution d'un marché où des offreurs et des demandeurs spéculatifs sont autorisés devrait plus ressembler au graphique en pointillés.

Si les spéculateurs vendaient à découvert en masse en phase A pour racheter en phase B, effectivement on pourrait dire qu'ils participent à amplifier la volatilité et l'instabilité du marché, mais ils seraient aussi lourdement sanctionnés par une moins value considérable.
Sur un marché spéculatif où les investisseurs sont poussés à faire correctement leur travail d'analyse des fondamentaux afin d'éviter de perdre leur capital, les ajustement sont donc moins violents, le capital est utilisé de façon plus productive en évitant les à-coups des cycles de sous investissement et de sur investissement. Les désajustements temporaires de l'offre et de la demande au lieu d'être régulés par des choques sur l'appareil productif sont absorbés par l'accumulation ou la réduction des stocks par les spéculateurs.

Bien sur cela est valable principalement sur certains marchés tel que par exemple les métaux que l'on peut stocker, mais lorsque l'on parle de denrée périssable le mécanisme reste fondamentalement le même, puisque en achetant des contrats à terme lorsqu'il anticipe une augmentation de sa valeur, l'investisseur met immédiatement à la disposition du producteur un capital que celui-ci va pouvoir investir afin d'ajuster ces capacités de production à la demande future, avant que la pénurie ne survienne.

Il est pourtant facile de montrer à quel point cette affirmation est dangereuse et irrationnelle. Lorsqu'un investisseur intervient sur le marché afin d'augmenter son capital est d'acheter bas et de vendre haut. Cela parait évident, les intervenants qui font l'inverse ne font généralement pas long feu sur le marché... Dès lors, comment cette activité pourrait-elle être responsable d'un accroissement de la volatilité des marchés, durant les phases de hausse ou de baisse (remarquez que par exemple si les prix des matières premières agricoles subissent un crash, les spéculateurs seront accusés de ruiner les exploitants agricoles, s'ils connaissent une explosion vers le haut, d'affamer la population), alors que pour réaliser une plus value l'investisseur doit nécessairement acheter et donc engendrer une pression haussière sur le marché lorsque les prix sont bas puis vendre et donc provoquer une pression baissière sur le marché lorsque les prix sont haut ? Mécaniquement les opérations provenant d'acheteurs et de vendeurs à but spéculatif tend donc au contraire à avoir un effet de stabilisation sur les prix et non d'accroitre la volatilité.

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