Le bilan économique d’Emmanuel Macron en deux mots

par Pascal de Lima
vendredi 2 septembre 2016

Evidemment l’actualité impose à toute économiste de faire le point sur cette question. Ma première réaction tient au fait que le Pacte de responsabilité ainsi que le CICE ne lui reviennent pas puisqu’Emmanuel Macron est au gouvernement depuis Vall II, c’est-à-dire juillet 2014. Il ne faut donc pas en parler.

En gros la loi Macron I c’est principalement le travail le dimanche pour certains commerces et certaines zones touristiques, on cite aussi la libéralisation de certains secteurs règlementés, contre les rentes de situation et la libéralisation des lignes d’autocars interurbains, enfin la réduction des délais de justice prud’homale et la libre installation des notaires.

Le bilan reste assez maigre puisque le chiffre le plus cité est celui de 1500 emplois crées dans le secteur du transport interurbain. De nombreux économistes évaluent aussi à 0,05% de croissance en plus en 2016 et sur 5 ans, l’OCDE prévoit 0,3% de croissance en plus. Pas vraiment de quoi se réjouir.

L’échec le plus cuisant est évidemment sa grande réforme du marché du travail qui n’aura jamais vu le jour. Une grande audace et une volonté de lier la grande réforme du marché du travail avec l’Ere du numérique, mais cette loi Macron II n’aura finalement jamais vu le jour.

On peut pourtant regretter Emmanuel Macron et se demander si ces relatifs échecs ne sont pas liés aux complications des majorités parlementaires voire plus basiquement si quelqu’un ne lui a pas mis un peu des bâtons dans les roues. Car finalement la philosophie Macron était assez ambitieuse :

(1) Une volonté de recentrage de l’Etat, c’est-à-dire moins de dépenses, mais aussi moins d’impôts et surtout anti austérité !

(2) on a aussi une volonté de construire une Europe sociale-libérale, c’est-à-dire faire de l’Europe une économie sociale de marché…

(3) Le refus d'un libéralisme passif, l'Etat doit être actionnaire actif sans être franchement colbertiste (d'où les bras de fer avec Carlos Ghosn, la recapitalisation d'EDF, l'idée de préserver les intérêts nationaux...)…

(4) La mobilité des hommes : l'immigration est une source de croissance, idée inspirée de celle de l'assouplissement des visas du rapport Attali, Dommage...


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