Le crédit DTSL pour contourner l’obstruction allemande et la pesanteur bureaucratique bancaire française
par REMY Ronald
mercredi 13 mai 2020
Par une décision historique (et explosive !) en date du 5 Mai 2020, la cour constitutionnelle de Karlsruhe a décidé, à la place des institutions européennes, de ce qu’il faut ou ne faut pas faire avec la Banque centrale Européenne et l’Euro. ► Opposés maintenant à tout rachat de dettes souveraines en solidarité avec les pays du sud de l’Europe, les allemands utilisent également cette jurisprudence pour ► bloquer le plan de relance économique de 1.600 Milliards € présenté par le commissaire Thierry Breton de la Commission Européenne, ► ramener ce plan à 1.000 Milliards € et ► orienter la majorité de cette somme sur les énergies renouvelables, industries trustées par les allemands (industries en difficulté face à la concurrence déloyale chinoise bien avant le Covid19). Ce durcissement allemand va fatalement entrainer des querelles avec ses voisins sinistrés par la crise sanitaire et faire perdre plusieurs trimestres (voire années) avant de trouver une solution logique, raisonnable et bénéfique pour tous les pays européens. Et surtout, risque d’imposer une lourde et étouffante tutelle financière allemande pour de longues décennies. En dehors de l’inutile, stérile et catastrophique éclatement de l’Union Européenne (dont les USA, la Chine, la Russie et… l’Allemagne seront les seuls véritables bénéficiaires), l’alternative du vieux et original projet de crédit DTSL refait opportunément surface.
Un dogme têtu impose qu’un pays isolé dénué de capitaux ne peut investir et se développer. La nouvelle école économique (sociétale) pense le contraire depuis les années 80 et le livre « L’économie sociétale pour vaincre le chômage » de 1993 semble l’avoir démontré avec son fameux exemple du bateau échoué une nuit près d’une île déserte, avec mille rescapés, souvent en pyjama mais sans argent. Aujourd’hui, le continent européen a besoin de relancer son économie, ses investissements et ses emplois. Laissons momentanément le débat sur la qualité « verte » de la relance désirée et concentrons-nous sur la situation financière : Des besoins énormes. Une Banque Centrale Européenne devenant rétive à la création monétaire en raison du jugement constitutionnel de la cour de Karlsruhe du 5 Mai 2020. Des finances publiques exsangues dans la quasi-totalité des pays européens. Mêmes les allemands, déjà en difficulté industrielle bien AVANT le coronavirus, sont obligés d’emprunter. Imaginons que les partisans de la restriction budgétaire pour cause de crise obtiennent la mise au pas définitive de la BCE et l’asphyxie des finances de la communauté européenne. 90% de la monnaie créée ces dernières années par la BCE était gaspillée en allant directement des banques vers le spéculatif. Le résultat bénéfique immédiat sera moins d’argent pour la stérile et toxique spéculation sur les produits « dérivés » hors bilan des banques (représentant une bulle financière, hors contrôle légal et fiscal, supérieure à… la totalité des budgets des Etats !). Cette restriction budgétaire, apparemment logique en période de vache maigre, entraine cependant l’effet exactement inverse sur l’économie réelle. On l’a trop souvent bien vu, et récemment avec Chypre et la Grèce : perte de salaire de 30%, retraites diminuées de moitié avec une partie de l’épargne et des dépôts bancaires brutalement confisquée (confiscation devenue légale en France !). Tuer économiquement les emprunteurs, c’est nuire économiquement aux prêteurs eux-mêmes.
La solution se trouve en fait dans la relance de l’économie réelle et des investissements productifs rentables. En cas de difficultés budgétaires et d’emprunt, le tout doublée d’une menace d’inflation, il reste les crédits DTSL dont on veillera à ce qu’il soient utilisés pour les investissements et en aucun cas pour la consommation des ménages. Pour ce faire, les collectivités, les banques et les entreprises volontaires pour en bénéficier, utiliseront deux colonnes. Une en Euros et une en DTSL. La longue et titanesque expérience avec les produits « dérivés » hors bilan (hors législation et hors assujettissement fiscal !) donnent aux banques (y compris allemandes) une bonne expérience de cette comptabilité « parallèle ». Idem autrefois pour les grandes entreprises utilisant une colonne en Franc et une en Euros. Les taxes et impôts des entreprises seront prioritairement payés en crédits DTSL. Ce double circuit monétaire apparait peu utile pour un simple comptable. Mais il permet d’accélérer la circulation du flux financier. Les investissements souffrant d’un financement incomplet sont débloqués plus tôt. L’Etat perçoit les recettes fiscales plus rapidement. L’administration et les collectivités locales payent les fournisseurs plus vite. C’est la VITESSE de déplacement de la masse monétaire qui est recherchée, contrairement au seul VOLUME (dont les effets de bulles se sont avérés toxiques). Une berge de rivière sera renforcée sans délai évitant une inondation coûtant 1.000 fois plus. Idem pour… l’absence de masques entraînant un sinistre un million de fois plus coûteux. Idem encore pour les recherches scientifiques, l’éducation, la formation technique, etc.. Cette réforme du circuit bancaire et financier bénéficiera, « sans limite physique » (type OR ou Dollars), à l’économie dite « sociétale » (utile à la société). En sus de la vitesse de rotation, le crédit DTSL permet de mettre « un utile collier autour du cou » de cette monnaie réservée à l’investissement productif rentable. Les acteurs prioritaires de cette réforme : une partie des banques, volontaires (ou « rendues volontaires ») pour une gestion éthique quasi militarisée. Les universitaires aideront les parlementaires pour les critiques à postériori des expérimentations successives, avant usage des DTSL par les pays européens qui voudront en bénéficier. Si 8 ou 15 pays européens veulent fabriquer ensemble sur place tels ou tels produits utiles qu’ils consommeront ensuite (et exporteront), le tout sera effectué plus rapidement, sans déficit de la balance des paiements, sans inflation, donc sans nuire à l’Euro (solide monnaie de consommation rigoureusement surveillée par l’Allemagne). Idem pour d’autres projets industriels successifs dont l’objectif sera une union de développement coopératif, un débouché commercial automatique et la création d’emplois à l’intérieur de chacun des pays partenaires se répartissant la production.
La recherche scientifique et l’investissement dans les judicieuses centrales énergétiques alternatives au Thorium pourra enfin bénéficier de quelques subsides (face à l’actuel énorme gaspillage dans les centrales EPR : 12 Milliards € en 12 ans sans un seul Watt produit !).
Les crédits DTSL permettront de contourner aussi statutairement l’impérialisme judiciaire (l’extraterritorialité juridique) que génère l’usage du moindre Dollar et d’une simple carte de crédit passant par le réseau US. L’emprise judiciaire abusive américaine menacera encore l’entreprise échangeant occasionnellement des DTSL contre des Dollars mais plus le pays émetteur de DTSL à la place d’obligations internationales et d’emprunts boursiers.
Après plusieurs grosses expérimentations financières menées à terme (et concluantes), afin qu’aucune accusation de concurrence déloyale ne puisse être invoquée devant la cour européenne de justice, même les allemands pourront rejoindre, selon leurs désirs sectoriels, ces diverses coopérations économiques DTSL. L’Europe à la carte, protectrice des Nations, avancera ainsi bien plus vite, sans notre sempiternel handicap de l’unanimité des décisions, au bénéfice de tous.
Le débat trans-partis est lancé. Les banquiers (y compris en retraite) sont les bienvenus pour aider à concrétiser la mise en place de ce « boosteur d’investissement ». Objectif : déblocage des premiers fonds en DTSL dans la semaine qui suit l’acceptation d’un dossier industriel, donc sans attendre les longs délais d’arrivée des subventions régionales, nationales et européennes. Surtout lorsqu’il y a plusieurs régions concernées dans plusieurs pays !!!