Le débat sur les retraites : On ne nous dit pas tout !

par victor waknine
mercredi 20 octobre 2010

Au delà de la dictature ultra libérale faisant de la loi du marché financier un dogme qui a pourri la droite sociale et qui rend muet la gauche et sans avoir à rappeler le discours de la méthode des barbares bruxellois qui veulent imposer plus de compétition et moins de services publics, le grand mensonge politique en France tient dans l’ancienne équation « croissance vs emploi » que l’on nous sert dans les médias :
 
Car on ne tient pas compte dans cette équation des gains fantastiques de productivité liés aux nouvelles technologies d’une part et d’autre part de l’épidémie des stats et indicateurs véhiculés par les faiseurs d’opinion de cabinets de sondages qui justifient par ceux ci le développement de si belles solutions en gain de productivité.
 
 Par exemple, vous lisez ou entendez que 53% des français sont favorables à une sécurité renforcée dans les écoles, sondage effectué sur un échantillon bidonné de 1056 inconnus qui deviennent porte parole du pays, présenté par Pujadas ou Chazal c’est nickel, on y croit. Sauf que l’on s’aperçoit que le dit sondage a été commandé par un éditeur de logiciels de sécurité en télésurveillance qui lui par ailleurs met en avant à ses futurs clients qu’ils n’ont plus besoin d’avoir autant de gardiens employés.
 
Les systèmes d’information développés par les géants de l’informatique reposent uniquement sur l’innovation de la réduction des coûts salariaux, ce qui fait rêver les financiers véritables hommes du pouvoir dans l’entreprise. Dans les cercles d’influence politiques ils prennent l’habit de consultants éclairés teintés d’économistes qui prévoient le passé et vous expliquent le futur conditionnel debout sur la jambe gauche en mettant leurs mains sur le cœur et dans le portefeuille du client.

On détruit de l’emploi par les NTIC car la productivité des systèmes est telle que les robots informatiques contrôlent 45% des transactions financières mondiales et automatisent les processus administratifs et techniques les plus complexes avec toujours moins de personnes employées, on invente même des voitures sans conducteurs et des bébés sans parents, la barbarie progresse tranquillement.

L’économie libérale gagne sur tous les plans : monétaire, fiscale, réglementaire, social, technologique, culturelle. Face à cela nos politiques formés dans les mêmes moules gesticulent avec les indicateurs et les sondages et croient diriger les peuples des nations avec un tableau de bord défini par l’UE et les agences de notation financière.
 
On veut allonger l’âge de la retraite non pas pour garantir la pérennité du système mais pour montrer que nous sommes des bons élèves gestionnaires, que l’on se prosterne bien devant les mêmes idoles que les autres (le marché libre et la finance folle) et que l’on peut donc tendre la main pour emprunter à des taux plus raisonnables que nos voisins dispendieux du Sud de l’Europe.
 
Pas un mot sur le fait que l’emploi est le véritable problème car avant de cotiser il faut en avoir un de job ! et ce n’est pas à 60 ans que l’on peut changer ou retrouver un emploi pour faire la soudure jusqu’à 67 ans pour avoir le taux max.
 
On passe sous silence le vrai et tragique problème :l’économie ultra libérale ne peut au mieux que remplacer le niveau de l’emploi et pas en créer en supplément, ni par l’investissement, ni par l’innovation car ce qu’elle réalise d’un côté en plus elle l’élimine ailleurs sur les gains de productivité des secteurs précédents afin d’ assurer à un système global et dogmatique pour que certains puissent réaliser des profits plus rapides et plus intenses au détriment de la collectivité.
Les problèmes d’aujourd’hui sont les solutions d’hier (Albert) !
 
Cela crée des déséquilibres exponentiels sur l’offre et la demande qui brouillent l’appréciation du volume d’emplois nécessaire et qui principe de précaution oblige, ramène la prévision d’emploi au plus juste, voir anticipe par la réduction des effectifs justifiée par une prévision pessimiste de l’EBIT trimestriel qui peut avoir un effet sur le cours de bourse etc….vous avez bien compris le principe de cette roulette de la mort sociale.
 
Nous n’avons plus de vision politique, ni d’espoir sociétal, ni de politique de planification long terme, encore moins d’investissements industriels durables et d’emplois pour services publics de qualité et de proximité pouvant équilibrer le déficit de l’économie libérale en matière d’emplois non garantis par définition.
La croissance pouvant générer de l’emploi est une solution d’hier pour une équation qui est mal posée, de façon volontaire ou par ignorance ce qui est encore plus grave.
 
L’emploi est en hyper danger sur les 4 niveaux de flux :
*l’accès pour les jeunes et ceux issus de la diversité et du handicap
*le maintien dans l’emploi, on éjecte les salariés à 50 ans
* le retour à l’emploi, impossible à cause des gains de productivité, on n’a plus besoin d’embaucher en delta positif, on remplace au mieux.
 * la sortie de l’emploi, programmée dès 45 ans pour tous et qui devrait soi disant tenir jusqu’à 67 ans.
 
 Le vrai enjeu est me semble t’il la création d’emplois publics et sociaux durables qui ne viendra jamais du secteur privé, c’est un enjeu politique et éco-social majeur. La gauche est tristement muette la dessus c’est l’angle réel d’attaque sur les retraites que je vous suggère et qui pourrait éventuellement relancer le vrai débat. 
 

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