Le hard discount perd (enfin ?) du terrain

par lucdelporte
jeudi 16 juillet 2009

Les Français semblent se détourner du hard-discount... En ont-ils assez des publicités franchement osées de ces dernières semaines ?

C’est peut-être à force d’y acheter des produits souvent bas de gamme que les Français commencent à comprendre que parfois, il faut mettre un peu plus d’argent pour ne pas manger de cochonneries. En tout les cas, le Figaro rappelle que les distributeurs hard-discount (les Ed, Dia, Netto, Lidl, Leader Price, Aldi, etc) ont vu leur part de marché baisser pour la première fois. Parce qu’ils ont atteint leur ‘seuil’ maximal ? JE crois plutôt que les Français comprennent petit à petit ce qu’est vraiment le hard discount.


Il s’agit avant tout d’un système économique hard-discount, c’est à dire que partout où l’on peut raboter les coûts, on y va au sabot 1mm. Salaires compressés au maximum, polyvalence exigée des salariés, contrats précaires à mi-temps ‘subi’, gestion des stocks en flux ultra-tendus, qualité des produits tout à fait douteuse (voir mon post sur la récente campagne d’Ed sur les poulets supposés fermiers), bref, pas vraiment un paradis du bien-être des consommateurs et des producteurs (les PME sont ainsi soumises à rude épreuve).


Ensuite, c’est un système où la quantité l’emporte, et de très loin, sur la qualité : lots énormes qu’il faut, du coup, se dépêcher d’avaler, produits dont la péremption est beaucoup plus limitée (quand il ne s’agit pas simplement de remballe, une pratique odieuse mais courante).


Le Figaro avance des pistes intéressantes pour expliquer ce changement de comportement : effort des grands distributeurs pour baisser leurs prix (même si la guerre des étiquettes, menées notamment par Leclerc, n’est pas aussi franche qu’elle peut le paraître), installation de produits discounts chez ces mêmes distributeurs… par contre, là où je ne suis pas d’accord, c’est sur la marge de manœuvre supposée des hard-discounteurs. Le Figaro avance qu’une nouvelle vague de publicité leur permettrait de « se défendre ». Mais les dernières ont été franchement scandaleuses, entre une affiche qui, de mon point de vue de consommateur vigilant, est à la limite de la publicité mensongère chez Dia, qui nous « vend » des poulets dégeulasses à 9€ le kilos comme étant quasiment fermiers, et celle de Jean-Pierre Coffe pour Leader Price. Coffe, l’homme que j’ai personnellement écouté et suivi de longues années dans sa lutte contre la malbouffe, m’a profondément déçu, et je ne crois pas être le seul.

Luc, Consommaction


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