Le Monde contre le FN sur l’euro : zéro partout !
par Laurent Herblay
vendredi 26 septembre 2014
C’est à croire que tous les mois ou presque, le quotidien de référence se croit assignée la mission de disqualifier l’idée de démontage de la monnaie unique européenne, portée. Mais en pointant les faiblesses de l’argumentation du FN, il en oublie de présenter un raisonnement rigoureux.
Mais les décodeurs du Monde, que l’on connaît généralement mieux inspirés, ne présentent pas une argumentation plus rigoureuse que celle du FN sur la question de l’euro. Passons sur le fait qu’ils citent Sarkozy, qui affirmait que « la sortie de l’euro consiste à doubler ou à tripler la dette du pays qui sort de l’euro », ce qui juste absurde. Il est sacrément culotté d’affirmer que « l’immense majorité des économistes la mettent en garde : il sera beaucoup plus difficile pour l’Etat de rembourser sa dette contractée en euros si nous passons au nouveau franc ». Cela est factuellement faux. Il suffit de faire un recensement des prix Nobel d’économie qui se sont exprimés sur le sujet alors que les euro-béats pour trouver des soutiens à leur délire monétaire. Et je passe sur la très longue liste d’économistes, de gauche comme de droite, qui soutiennent le démontage de l’euro.
D’ailleurs, pour faire peur, les Décodeurs du Monde, qui oublient de citer 9 prix Nobel d’économie, n’hésitent pas à citer l’étude de deux étudiants pour contrebalancer les chiffres de Nomura sur le pourcentage de dette privée sous droit étranger (70% selon leurs étudiants, 39% selon la banque). Et si ces débats ont leur importance, il faut rappeler que la sortie de la France aurait toutes les chances de provoquer la chute finale de l’euro (on voit mal l’Allemagne rester), ce qui changerait radicalement la situation. En outre, comme je l’ai pointé depuis le début, le nouveau franc serait relativement stable par rapport à l’ancien euro car il se tient à peu près au point d’équilibre entre la zone mark et les pays du Sud, ce qui est confirmé par toutes les études sérieuses sur le sujet.