Le plan américain d’aide aux banques enfin amélioré

par Michel Santi
lundi 17 novembre 2008

Le Gouvernement américain est sur le point de corriger le tir en modifiant la nature même du plan d’aide aux établissements financiers de 700 milliards de dollars, le Troubled Asset Relief Program (TARP). En effet, la Trésorerie US avait reçu mandat de racheter les créances toxiques des banques dans le but de permettre aux établissements financiers de libérer des marges de sécurité gelées comme garanties de ces créances, marges qui une fois libérées auraient pu revenir sur le circuit sinistré du crédit...

Ce TARP prévoyait également la cession ultérieure de ces créances sur les marchés, créances qui seraient le moment venu groupées en différentes tranches - qui seraient en fait titrisées - et revendues à divers investisseurs selon tous types de profil de risques.

Néanmoins, les autorités américaines se sont rendues compte d’une part que la concrétisation de ce plan serait retardée de plusieurs semaines, voire de plusieurs mois, car elle exigerait l’embauche de personnel financier qualifié à même d’appréhender - et d’évaluer sans spolier les banques tout en prenant garde à ne pas léser le contribuable - la nature de chacune de ces créances. D’autre part, ces acquisitions ne dérouleraient leur effet optimal souhaité que sur le long terme par le biais d’un assainissement progressif des bilans des banques alors que le gel du marché du crédit est un problème immédiat exigeant donc une solution immédiate ! Les autorités américaines étant certes préoccupées par la régularisation des comptes de leurs établissements financiers mais ont toutefois comme priorité absolue la mise en place de stimuli sur le très court terme afin que les banques reprennent de suite leurs opérations de prêts.

La nouvelle version du TARP autorisera ainsi la Trésorerie US à tout simplement acheter des actions de ces établissements en lieu et place du rachat de ces créances douteuses. Les banques, qui recevront ainsi une injection immédiate de liquidités qui pourrait se réaliser sans personnel officiel supplémentaire s’agissant de prises de participation classiques, mettraient donc à profit ces apport de liquidités pour redonner vie au marché du crédit tout en soulageant leurs bilans respectifs. Cette nouvelle stratégie constituerait un stimulus immédiat bénéfique à l’ensemble des intervenants : les banques, le consommateur et l’Etat lui-même qui, actionnaire prépondérant au capital de ces établissements, infléchirait également la politique du crédit des banques en faveur des titulaires de crédits hypothécaires et autres crédits à la consommation plus en mesure d’honorer leurs dettes.

Cette modification du TARP devrait théoriquement stabiliser le marché immobilier américain tout en stimulant la croissance car, contrairement à la première mouture du projet, la version amendée de ce plan à 700 milliards autoriserait l’acquisition immédiate de valeurs tout à fait identifiables ( les actions des banques ) selon une tarification transparente ( celle des marchés ). De surcroît, le contribuable serait très largement bénéficiaire car, hormis le prix marché actuel extrêmement bas de ces actions suite à la dégringolade boursière, l’Etat percevra un dividende de 5% de la part des banques du fait de ces injections de liquidités qualifiées de "Prêts aux banques". 

Ce nouveau TARP devrait passer cette semaine devant le Congrès américain et être mis en application dès la semaine prochaine en cas de vote favorable. 


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