Les acteurs locaux de l’électricité, engagés en faveur d’une « force alternative » allemande
par Enjeux Electriques
mardi 14 février 2012
Le renouvellement des concessions de barrages en France d’ici 2015 fait l’objet d’une bataille féroce entre concurrents (EDF, GDF, Vatenfall-SNCF…). Récemment, un nouveau prétendant est entré dans la course l’allemand E.ON, grâce à la complicité « de petits distributeurs français ».
Qui sont ces petits français engagés auprès du géant allemand de l’énergie ?
Ces « petits distributeurs » français sont regroupés au sein de la société Hydrocop Concessions, un groupement composé de huit entreprises locales d’énergie (SOREGIES, SICAP, Ene’O, ESL, SICAE du CARMAUSIN, TERRALIS POWER). L’ambition d’Hydrocop est de « constituer une force alternative pour l’étude, le développement et l’acquisition de centrales hydrauliques ».
Alternative à quoi ? Au service public national de l’électricité
Ces entreprises locales d’énergie et les autorités concédantes ont désormais pris l’habitude d’exprimer haut et fort tout le mal qu’elles pensent de la gestion des réseaux par ERDF ou des investissements d’EDF (voir notamment le Livre Blanc de la FNCCR). Pour corriger ces insuffisances, elles s’affirment et menacent de prendre à leur compte les réseaux d’électricité, pour mieux défendre les intérêts des « citoyens-consommateurs ».
Hydrocop est tout à fait dans cette ligne puisque l’entreprise se positionne dans « un esprit de service public ». De plus, elle indique souhaiter « prendre part au développement de la production hydraulique française, en concertation avec les populations locales ».
E.ON "très largement majoritaire"
Néanmoins pour y parvenir, Hydrocop a jugé indispensable de faire appel à E.ON qui, au final, selon les Echos, devrait être « très largement majoritaire » dans l’alliance constituée.
Pour résumer des élus et des dirigeants locaux d’entreprises d’énergies sont prêts à transférer leur savoir-faire et à confier la gestion de nos biens publics à E.ON. Ceci, à quel prix ? Pour quels intérêts ? Quelles contre-parties ? L’histoire ne le dit pas…
En tout cas, il serait utile de demander à ces responsables locaux quelles garanties supplémentaires et quels droits apportent E.ON aux « citoyens-consommateurs » français en matière de service public, de péréquation des tarifs entre départements et de qualité de l’électricité sur l’ensemble du territoire ?