Les femmes et les enfants d’abord

par John Lloyds
mercredi 4 mars 2009

Chute libre : baisse ininterrompue des bourses, des ventes massives qui devraient durer tout le mois de Mars, une inertie rivée sur les valeurs financières, pour lesquelles "Le marché attend d’être convaincu que le secteur financier américain sera soutenu et pas bradé". Les nouvelles du secteur font peur : chute de 70% du profit d’HSBC en 2008, pertes de 61 milliards d’AIG au 4° trimestre 2008, pertes de 58 milliards de Fannie Mae en 2008, la ronde des trous noirs poursuit son oeuvre.

Le secteur industriel est encore plus alarmant : dans l’automobile, c’est une chute de 32% en un seul mois des japonaises, près de 40% pour les américaines au seul mois de février, dont 53% de chute pour General motors et 48% pour Ford, 50% de chute en Espagne, et 13% en France, toujours pour le seul mois de février.

De source autorisée, "L’économie américaine traverse sa plus mauvaise passe depuis 50 ou 60 ans, alors il n’y a aucune raison pour que les actions montent". C’est même un déluge de calamités financières qui devrait s’abattre vers mi-mars : "I believe that the COMEX will default and the entire paper gold market will crash".



Selon Franck Biancheri, le dollar devrait s’effondrer d’ici l’été 2009. C’est également l’avis d’Igor Panarin, qui estime que "le déclin économique et moral déclencheront une guerre civile à l’automne prochain ainsi que l’effondrement du dollar". L’euro ne semble pas non plus promu à un meilleur avenir, comme l’atteste cette analyse de la Barclays : "Les marchés s’inquiètent donc de la hausse importante des engagements publics et de leurs besoins de financement courants dans un contexte où la liquidité est rare".

Le verdict de Paul Craig Robert est terriffiant : la situation actuelle serait soit le fruit d’une l’incompétence figée, soit le résultat d’un hold-up organisé destiné à rançonner le contribuable : "Soit les gens au pouvoir à Washington et la communauté financière sont totalement stupides, soit ils utilisent cette occasion pour redistribuer au secteur financier la richesse des contribuables, des actionnaires et des fonds de pension".

Difficile de penser que tous les spécialistes nommés par les gouvernements soient tous incompétents en même temps, ni que les mesures profondes qui auraient dues être prises se soient limitées au buffet à volonté et à la photo de famille du dernier G20, pour ne pas parler de l’immobilisme de 2008. Devant cette inertie organisée, il semble bien que ce soit l’hypothèse du racket qu’il faille retenir, et que ce racket va parvenir à son terme dans les mois, voire les semaines à venir.


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