Les marchés publics pour les nuls (1)
par Voris : compte fermé
mercredi 12 août 2009
Ce code des marchés publics (CMP) que l’État et les collectivités locales doivent respecter lorsqu’ils passent une commande est un véritable pensum, un ensemble indigeste. Sa dernière version, datant de 2006, est un copié-collé des règles du droit européen, qui n’a pas lui-même la réputation de parler avec clarté et concision au cerveau humain. A ce dernier donc de se rebeller et de jeter un peu de lumière dans tout cela !
Heureusement, il y a le manuel d’utilisation du CMP donné par une circulaire de 2006. Nous en ferons cependant une synthèse plus abordable en tenant compte des évolutions récentes.
Qu’est-ce que le Code des marchés publics (CMP) ?
Il s’agit du code lui-même mais aussi de différents cahiers de clauses :
A quoi sert le Code ?
Il vise à obliger à la mise en concurrence systématique et équitable des candidats aux marchés : tous les prestataires doivent avoir accès à la commande publique. Les différentes versions du code ont toujours cherché à établir un compromis raisonnable entre efficacité (rapidité, liberté de choix) et rigueur (lutte contre l’arbitraire et la corruption). En 2009, le premier critère a motivé une réforme de Sarkozy (voir plus loin)
A quoi s’applique le Code ?
Il s’applique aux marchés publics. Les marchés publics répondent à la définition de « contrats consacrant l’accord de volonté entre deux personnes dotées de la personnalité juridique, ce qui exclut notamment toute décision unilatérale » (circulaire 2006). Un marché public est aussi conclu à titre onéreux. Il se distingue notamment des subventions et des délégations de service public.
Les marchés publics concernent les achats de fournitures, de travaux, de services. Mais des exclusions sont édictées à l’article 3 du Code (2) et aux articles 142 et 143 pour les entités adjudicatrices.
(2) (notamment les prestations intégrées dites « in house » et l’octroi d’un droit exclusif, cette seconde exclusion ne concernant que les marchés de services)
A qui s’applique le Code ?
Le groupement de commandes est une forme de mutualisation des commandes visant à réaliser des économies d’échelle. Cette pratique est encouragée par le Code de 2006. Des personnes publiques passent convention par laquelle elles fixent les modalités du groupement de commandes et désigne un coordonnateur.
Les règles et les seuils qui s’appliquent aux groupements varient selon les cas. Pour les seuils, c’est simple : si un service de l’Etat (ou EPIC) est impliqué, ce sont les seuils applicables à l’Etat qui jouent. Ce sont les seuils des collectivités locales dans tous les autres cas. Pour ce qui est des règles de passation du marché, celles-ci varient selon la personnalité juridique des membres du groupement (mais passons !).
La flexibilité des commandes :
Des dispositifs de flexibilité des commandes sont prévus :
A côté de ces accords-cadres, subsistent les marchés à bons de commande et les marchés à tranches conditionnelles dont les régimes ont été assouplis :
N.B : La suite de cette synthèse traitera particulièrement de la procédure et de la forme des marchés publics.