Les riches n’ont-ils que le fric comme patrie ?

par Dorzan
vendredi 14 octobre 2011

La plupart des français et des européens ne comprennent plus rien au monde d’aujourd’hui. Nos repaires, nos réflexes datent du deuxième millénaire et nous sommes déjà dans le troisième. Nos démocraties sont vieillissantes, et répondent à des critères complètement obsolètes. Pour prendre le pouvoir dans nos démocraties, il faut absolument distribuer et distribuer toujours plus, nous ne pouvions que finir dans une impasse.

Je me positionne pour quelques lignes dans la peau d’un riche.

 Regardez où vos belles démocraties vous ont entrainés, tout au bord du gouffre. Le social bien pratiqué c’est du business, trop de social c’est un suicide collectif. Les pauvres, il faut leur laisser de quoi les exploiter, ils doivent avoir l’illusion de posséder un petit quelque chose, alors ils s’échineront pour le défendre. S’ils n’ont plus ça, ils ne servent plus à rien. 

 Même aux Etats-Unis les choses ne sont plus ce qu’elles étaient, et le pays va très mal, sauf pour nous les riches. Un pays même anémique nous rapporte encore beaucoup d’argent. 

 Un pays ne peut pas aller de l’avant en traînant les pauvres hères derrière lui, c’est comme à la guerre avec les blessés, ça retarde les opérations. Les pauvres, les blessés c’est du pareil au même, s’ils ne peuvent plus servir à rien, il faut les laisser sur le bord de la route, c’est la survie du pays qui est en jeu. On gagne avec ceux qui avancent, et ceux qui avancent sont ceux qui gagnent. Ceux qui n’avancent plus et qui ne gagnent plus ne servent plus à rien, ils sont inutiles et ils handicapent les autres. Regardez les pays qui avancent aujourd’hui, ce sont ceux qui ne font pas dans le sentiment, la sensiblerie ils ne connaissent pas, et ils gagnent. 

Il faut être lucides, nous sommes en guerre, tous les pays sont en guerre les uns contre les autres, même les alliances entre pays ne sont que des leurres. Chacun essayant juste de… l’autre. Avec la mondialisation nous les riches, avons fait un très grand bon à l’avant. Les pays en voie de développement sont une nouvelle zone de chasse, certains éléments sont aujourd’hui moins pauvres, grâce…à qui, à nous les riches (il faut le signaler, les banques pour les pauvres c’est aussi nous, les riches). Ces moins pauvres commencent à être intéressants pour nous, les riches. Nous leur vendons de la technique, dépassée certes, mais nous la vendons et cher, et ils nous vendent de la main d’œuvre et des matières premières à pas cher, c’est tout bénéfice. Attention, reste encore beaucoup à faire pour nous les riches, nous ne devons absolument pas baisser les bras. 

 Il n’y a pas d’alternative, pour les plus riches, devenir encore plus riches est vital. Il faut impérativement trouver l’argent chez les moins riches, et chez les pauvres qui ont encore un peu d’argent. Regardez autour de vous, tout est structuré de manière à faire remonter le fric vers le haut, vers nous les riches. Les filières sont maintenant très au point, mais nous, les riches, devons sans cesse les perfectionner. 

 Un exemple parmi tant d’autres : regardez nos grandes surfaces, nos supermarchés, vous pensez qu’ils sont là pour vous permettre d’acheter moins cher. Vous pensez que nous avons installé nos mini-markets en centre ville pour vous éviter de trop grands déplacements ?

 Illusion, nous collectons juste des fonds, dans les zones commerciales et les artères très commerçantes des grandes villes, et jusqu’au plus profond de vos provinces par l’intermédiaire de nos magasins, les petits, les moyens et les grands, tout est bon. Et les bénéfices remontent vers le haut, vers nous, les plus riches. Et mieux encore, puisque les riches qui détiennent les chaines de magasins exploitent de tous les côtés. Ils exploitent grâce à leurs centrales d’achats ceux qui produisent, et grâce à leurs magasins, les employés et les clients, du très grand art. 

 Et tout le monde y court dans nos magasins, tout le monde est très heureux de faire grossir un peu plus chaque jour la cagnotte des plus riches. Regardez-bien autour de vous, tous les secteurs d’activités sont maintenant structurés de la sorte. Regardez dans les rues de vos villes, dans vos centres commerciaux, dans vos zones industrielles, dans vos centres de bureaux, toutes les entreprises font partie d’un groupe, d’une enseigne nationale, ou internationale. Et les groupes et les enseignes sont des pompes à fric mises en place par nous, les riches. Prendre l’argent à sa source, installer une pompe et le faire remonter vers le haut, vers nous, il n’y a que ça de vrai. 

 Vos gouvernements sont impuissants, même s’ils taxent les riches à l’arrivée, pour, comme ils disent répartir les richesses, nous possédons toujours l’essentiel. Il ne faut pas perdre de vue que nous les riches possédons toujours les outils pour refaire de la richesse en exploitant encore plus ceux qui sont exploitables. Il y a quelques semaines nous avons même eu l’audace de proposer au gouvernement de nous taxer encore plus, c’était juste une provocation.

Les outils pour produire des richesses, l’essentiel est là et seulement là. 

 Vos gouvernements n’ont pas compris que pour ralentir et même inverser le mouvement, ils devaient impérativement répartir les richesses avant même qu’elles ne soient produites. En quelque sorte, ils devraient commencer par mieux répartir les outils permettant de créer les richesses. 

 Mais nous, les riches pouvons dormir tranquilles, vos gouvernements ne le feront jamais parce que les politiques n’y comprennent rien, et n’ont aucune imagination. Et c’est même le contraire qui se produit, parce que vos gouvernements durcissent les règles. Et nous les règles qui se durcissent, nous aimons ça, parce que les moins riches finissent par lâcher le bout de gras. En plus, et quoi qu’ils puissent en dire, vos gouvernements ont de moins en moins de pouvoir. Le pouvoir, ce sont les riches qui le siphonnent, tout comme votre fric.

Un simple exemple : si demain nous les riches, voulons délocaliser une importante entreprise pour plus de rentabilité, personne et surtout pas vos élus ne pourront s’y opposer. Ils auront beau vociférer, menacer, rien n’y fera, et en plus on exportera nos produits pas chers vers votre pays et nous y ferons de très larges bénéfices. Et si un jour nous voulons revenir, vos élus nous feront des courbettes et nous donnerons même du fric.

 Vos démocraties sont vieillissantes, et répondent toujours aux problèmes avec les mêmes armes obsolètes. Nous sommes à l’époque des missiles interplanétaires, de l’Internet et vos démocraties en sont encore aux vieilles épées rouillées. Vous ne pouviez qu’arriver dans une impasse. Mais cette impasse, nous les riches l’avions prévu et elle nous rapporte beaucoup d’argent. 

Je m’explique, vos pays vivent sur le déficit et l’argent de ce déficit ce sont les riches qui le prêtent. Pour « acheter » ceux qui les mettent en place, vos élus distribuent cet argent qui fini par retourner dans les « pompes à fric » des riches, magasins et autres structures. Le plus drôle c’est que nous les riches, gagnons sur tous les tableaux, puisque nous faisons payer à vos états des intérêts de plus en plus élévés suivant la santé du pays. Et plus le pays est malade et plus les taux sont élevés. Nous gagnons de tous les côtés, et nous augmentons encore nos richesses, grâce à vous, c’est imparable.

 Nous les riches, veillons au grain, et lorsque qu’un état, dans l’impasse, tombe au fond du gouffre, nous l’y accompagnons et nous sommes là, pour nous servir sur le cadavre encore chaud, et pour récupérer les meilleurs morceaux.

 Si les riches deviennent de plus en plus riches, c’est grâce à vos efforts de tous les jours, et il ne tient qu’à vous de nous rendre encore plus riches. 

De tout cœur, un grand merci…

PS : En parlant de démocraties, de pays, de gouvernements, je dis « vos », parce que pour nous les riches, il n’y a pas de Patrie, il n’y a que de bonnes affaires. Certains voyagent de part le monde pour découvrir les beaux paysages, nous les riches, vivons dans des palaces et allons juste ou le fric nous pousse.


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