Loi Hadopi : Le stupide archarnement du gouvernement
par LanJo
mercredi 12 août 2009
Depuis la présentation de ses grands principes, la loi Hadopi n’a eu de cesse de faire l’objet de critiques aussi bien sur son caractère liberticide, que sur son côté inapplicable.
Retour sur une loi largement impopulaire (et malgré tout tant vantée par le gouvernement), que Jacques Attali (économiste respecté) lui-même qualifie de stupide.
La loi création et internet, connue sous le nom de ’Hadopi’ est la suite logique de la loi appelée ’DADVSI’ votée le 30 juin 2006, et elle-même déjà censurée à l’époque par le Conseil constitutionnel (celle-ci prévoyait des peines pouvant aller jusqu’à 300 000 € d’amende et trois ans de prison pour la mise à disposition d’oeuvres illégalement sur le réseau).
A la suite de cette loi, Christine Albanel (ministre de la Culture et de la Communication) a confié à Denis Olivennes (alors patron de la Fnac) la mission de proposer un texte susceptible de ’passer’ au conseil constitutionnel. De là est née Hadopi.
A la suite de cette loi, Christine Albanel (ministre de la Culture et de la Communication) a confié à Denis Olivennes (alors patron de la Fnac) la mission de proposer un texte susceptible de ’passer’ au conseil constitutionnel. De là est née Hadopi.
Hadopi défini une réponse qu’elle désigne comme ’graduée’ au téléchargement. Toute personne ’suspectée’ de téléchargement de contenu illégal sera d’abord avertie par mail, puis par courrier, et la troisième fois son accès internet sera coupé. L’internaute se verra alors interdit d’utilisation d’internet (pendant un temps défini par la commission HADOPI) et sera obligé de continuer à payer son accès malgré tout.
—> Ouvre la voie à un contrôle des fournisseurs d’accès sur leur clients.
Dans le cas où le client voudrait récupérer son accès internet, lui sera imposé l’installation d’un ’mouchard’ sur son pc afin de surveiller ses actions.
—> Ouvre la voie à un contrôle total de l’état sur nos actions informatiques.
Enfin, cette loi prévoit d’imposer à des moteurs de recherche comme google, en cas de recherche sur un artiste labellisé, de renvoyer en premiers résultats les sites des labels concernés ou les sites qui vendent les oeuvres de ces artistes. Cette loi prévoit aussi de bannir des résultats de google (pour la France) qui nous envoient sur des sites dits ’pirates’.
—> Casse le principe même du moteur de recherche. Bride l’internet, de la même manière que le font des dictatures comme la Chine.
Un minimum de connaissance du monde internet suffit pour déduire que ces mesures ont été prises à la va-vite par des gens qui n’ont pas beaucoup (voire aucune) expérience dans le domaine des nouvelles technologies.
D’autant plus que les pitoyables tentatives de propagande autours de ce projet vont bon train :
- Absence totale de critique de ce projet chez certaines rédactions (TF1 notamment)
- Affaire du site de propagande ’jaimelesartistes.fr’ (voir ici)
- Affaire de l’employé de TF1 licencié pour avoir critiqué Hadopi (voir ici)
Malgré tout, le gouvernement persiste et signe. Il continue à vouloir passer cette loi, avec un mépris incroyable pour ses opposants. Jacques Attali décrit cette loi comme étant stupide et irrationnelle dans une vidéo. (ici)
Pourquoi ? Simplement parce que cette loi a été motivée et conduite par des majors, qui ont peur des nouvelles technologies, qui leur enlèvent le monopole sur la diffusion des oeuvres.
Dans ces conditions, devant un gouvernement insolent et indifférent aux attentes de ses citoyens, comment la population est-elle censée faire confiance ?
Alors que le pays traverse une crise, et que le chômage augmente en même temps que le mécontentement social, il n’est pas très malin de montrer autant de mépris envers la population.
Avec le climat actuel, il conviendrait plutôt d’éviter tout affront, et de cette manière réduire le risque de révolte sociale.