Medef’s To-Do list

par Raphael JORNET
jeudi 30 avril 2009

Vous en penserez ce que vous voudrez, mais Laurence a toujours de sacrées idées. Sur la crise, pas trop, certes. Vous avez remarqué son silence « sidéral », comme dirait Fillon. Peut-être nous dira-t-elle deux mots sur Monsieur Daniel Bouton démissionné de la Société Générale « sans indemnités » mais avec 730 000 euros de pension annuelle, reportable sur son épouse ? Peut-être.

Mais aujourd’hui, nous partirons de cette lumineuse idée, émise lors du Point presse de Laurence Parisot - 21/04/2009, qui commence par deux « une fois n’est pas coutume » , nous intrigue avec ce que Laurence appelle des « micros signes positifs » (« je pense que j’ai été la première à dire qu’il y avait aujourd’hui des micros signes positifs », dit-elle) et qui nous lance sur la piste de la « To-Do list », au moment où elle aborde l’actualité sociale en commentant une lettre du premier ministre qu’elle aurait reçu la « la semaine dernière ».

Cette lettre lui « convient très bien ». Et c’est à partir de là que soudain, elle se dit : bon dieu mais c’est bien sûr, « mettons nous maintenant au travail » ! Et de rajouter (25ème paragraphe de l’intervention, « Actualité sociale » : « Je crois que ce que nous avons à faire tout simplement, c’est une « to-do-list » de ce qu’il faut faire et un agenda à mettre en face de cette « to-do-list ». Dans cette « to-do-list », il peut y avoir à la fois des groupes de travail pour établir des diagnostics, des groupes un peu plus élaborés pour ouvrir des vraies délibérations sociales, voire, si on considère que cela est possible, engager, sur certains sujets, des négociations. Je pense aussi que, dans cette réunion de « to-do-list », on peut rajouter des points… ».

Le mot est lâché. Anglo-saxon, bien entendu, puisque le Medef aime carburer à l’anglais, comme il nous le montrait lors d’une convention le 9 février 2009, dissertant sur son « lobbying » « ready for the future », son « live twitting », sur l’ebook, et l’épanouissement de ses « managers » dans des « business cocktail »

Le 21 avril 2009, Laurence n’échappa pas à cette tendance rock and roll pour « squeezer », faire lancer le premier « chart  » (et non le premier graphique) sur des indicateurs qu’elle qualifie de « très américain ».

Et puis, la « to-do list » arriva.

C’est quoi, la « to-do list » ?

C’est un truc, une méthode pour ceux qui, ayant l’impression de n’avoir pas assez de temps, veulent le gérer et en avoir plus pour les activités qui les intéresse… accomplir le maximum de tâches chaque jour, car tout mémoriser n’est pas possible et ne rien oublier bien plus productif. Mais alors, faudrait-il croire que Laurence Parisot et les partenaires sociaux ont la mémoire qui flanche ou qu’ils ne travaillent pas assez ? Ou que ce qui les intéresse serait d’une autre nature ? Allez savoir.

Le principe étant supposé adopté, allons à l’essentiel : post-it, calendrier, ou version informatique ? Web ou papier crayon ? Voilà ce qui doit préoccuper Laurence. Et je la comprends. Les partenaires sociaux et elle, chaque nuit avant de dormir, pourront noter les tâches qu’ils auront à faire le lendemain ou un autre jour. S’ils sont osés, ils iront jusqu’à assigner une priorité à chaque point de la liste. C’est fort.

Le débat est lancé, et deviendra sujet de société : papier ou électronique ? C’est la nuit qu’on va gérer nos journées. Mais attention au BlackBerry ou au Palm qui tombe en panne le jour ! Et puis, prudence, on ne peut pas toujours en rajouter, des choses à faire. Quoi que ! Car si un point du « to-do it » est coché, de la place est libérée pour y marquer un nouvelle…Entre gens débordés, faut gérer les priorités.

Je vous aide encore un peu avant d’investir ?

. Côté logiciels, ThinkingRock serait the king. C’est logique, il est développé en anglais, application java et tout et tout, « application portable basée sur GTD , nouvelle version basée sur la plate-forme NetBeans (pour pouvoir intégrer de nouveaux modules ».

 

Vous ne connaissez pas la méthode GTD ? N’importe quoi ! «  Il s’agit d’une méthode destinée à s’organiser au mieux dans les tâches qu’on nous assigne ou qu’on s’assigne. Il s’agit essentiellement d’une formalisation des techniques de bon sens qu’on finit inévitablement par adopter après avoir essayé toutes les fausses bonnes idées. »

Vous avez tout compris ? Moi non plus. Retenons simplement qu’on peut ainsi mettre des idées au frais et les faire réapparaître. Elle est forte, Laurence.

Pour guider votre choix, si vous êtes partenaire social ou adhérent du Medef, permettez encore cette remarque : on peut parfumer son to-do list papier, même s’il s’agit d’une liste à la Prévert, mais pas la version informatique.

 

Bon, allez, je vous quitte. Marcel qui est un des 3000 nouveaux chômeurs/jour en France, m’a demandé, -à cause d’un « chart  » à Laurence qui lui redonne « un peu de baume au cœur » en montrant que « l’évolution du ratio stocks sur chiffre d’affaires » est frémissante- de regarder avec lui « l’évolution de l’indice boursier agrégé des 39 principales places boursières du monde  ». Pour placer son pognon. Comme Bouton de la Société Générale.

Comme ils disent, il y a "des micros signes positifs … et… quelques indicateurs rassurants. »

Et alors, je vais cocher la case de la ligne correspondante de la to-do list. Fait. Ouf !

Vous voyez bien que c’est utile, un point presse !


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