Mission fin des préretraites
par ddacoudre
mardi 11 septembre 2007
C’est au sommet de Barcelone en 2002 que les Etats membres de l’union européenne se sont fixé pour objectif de reporter progressivement de cinq ans l’âge réel de départ à la retraite.
Mais avant il serait bien que les employeurs cessent de licencier leurs salariés dès qu’ils atteignent la cinquantaine avant de chercher à les faire travailler plus longtemps.
Une déclaration du secrétaire général de FO le 29 août perdu dans la grisaille de cette fin de vacances.
Une réaction comme tant d’autres à la proposition de la présidente du Medef Mme Parisot qui venait de se prononcer pour un relèvement légal de l’âge de la retraite à 61 voire 62 et un allongement du nombre d’années de cotisation. Ce en quoi elle se coule dans le moule européen.
Au cœur de l’été, cet été merveilleux pour tous les démocrates qui le privilégient pour faire passer toutes leurs mesures drastiques ou impopulaires comme tout bon démocrate soucieux de soumettre leur décisions à l’appréciation des citoyens en vacance parce qu’ils ont beaucoup plus de temps pour y réfléchir, cela les honorent.
Donc au cœur de l’été, le 20 juillet le gouvernement Prodi et les syndicats italien ont signé un accord portant l’âge légal de la retraite de 57 à 60 ans d’ici à 2011, puis à 61 en 2013.
En Allemagne, l’affaire à été bouclé au printemps dernier par une loi portant l’âge de la retraite de 65 à 67 ans d’ici à 2029.
Au Royaume-Uni d’ici à 2046, il passera de 65 à 68 ans.
En Suède, depuis 1993, il n’y a plus d’âge maximum, ceux qui partent à 65 ans perdent une partie de leur droit, ceux qui travaillent au-delà sont primés.
En Autriche, le gouvernement a fait coup double en allongeant l’âge de la retraite à 65 et en portant la durée de cotisation de 40 à 45 ans pour une pension à taux plein.
En France, l’allongement de cotisation est déjà prévu par la loi Fillon, mais le recul de l’âge légal de départ en retraite n’est pas encore à l’ordre du jour du gouvernement, cela ne saurait tarder.
Pourtant, selon une étude d’Eurostat, malgré la tendance à la
hausse du départ de l’âge à la retraite décidé en 2002 au sommet de Barcelone
dans l’Union européenne ces dernières années, la sortie du marché du travail se
situe le plus souvent en-deçà de l’âge légal.
Dans des pays comme l’Italie, la Pologne, la Belgique ou le Luxembourg, les hommes cessent leur activité professionnelle environ 7 à 8 ans avant l’âge légal.
Dans l’ensemble de l’UE, les hommes travaillent en moyenne près de dix mois et les femmes un peu plus de sept mois de plus qu’en 1998.
Alors le gouvernement français cherche donc dans le droit fil des autres à faire rester les seniors le plus longtemps possible sur le marché du travail en allongeant de fait la durée de cotisation, mais plus insidieusement en mettant fin aux dispositifs appelés communément de préretraite qui est un financement des Assedic.
Le président a demandé au ministre Xavier Bertrand dans sa lettre de mission « Vous mettrez fin aux dispositifs de préretraite ».
Nous voilà donc encore avec un tour d’illusionniste.
Un, le Medef veux rallonger l’âge de la retraite dans le cadre des dispositions de l’UE.
Deux, suivant les branches professionnelles et les activités, l’on est jugé inefficient à partir de la cinquantaine, si ce n’est avant pour certains emplois mettant en valeur l’esthétique.
Trois, ces seniors sont rémunéré par les assurances chômage même si pudiquement nous les qualifions de préretraite.
Quatre, supprimer le régime de préretraite ne sera donc pas faire des économie sur le régime de retraite ni sur celui des Assedic, mais très certainement ne plus dispenser les plus de 56 ans et demi de la recherche d’un emploi, ce qui leur fera courir le risque d’être exclus du système de prestation du chômage au-delà de la durée maximum.
Nous allons voir apparaître une nouvelle catégorie de pauvre afin de remettre la France au travail.
Mais ils pourront se trouver un emploi qui se développe dans notre pays : fouilleur de poubelle. Il sera donc nécessaire qu’une réunion ministérielle se réunisse d’urgence pour autoriser les super et hypermarchés à ne plus détruire leurs déchets, mais les mettre à disposition des nouveaux démunis.