Mutuelle d’État : une trahison en silence ? Quand la santé des agents devient une ligne budgétaire

par Antoine Christian LABEL NGONGO
vendredi 13 juin 2025

Contexte général

C’est une rupture qui ne dit pas son nom. Une décision prise en catimini, sans tambour ni trompette, mais dont l’impact est colossal : la fin du partenariat entre le ministère des Finances et la MGEFI, mutuelle historique, au profit d’Alan, une startup privée. Derrière ce basculement, imposé sans débat ni concertation, une réforme de la Protection Sociale Complémentaire (PSC) qui soulève bien plus de questions qu’elle n’en résout.

A/ 350 000 agents, une décision, zéro explication

La réforme, issue de l’ordonnance du 17 février 2021, visait à améliorer la couverture santé des agents publics tout en promouvant la solidarité et l’efficacité. En pratique, elle débouche sur une fracture sociale et symbolique : remplacer une mutuelle à but non lucratif, ancrée depuis des décennies dans la culture ministérielle, par une entreprise privée née en 2016, financée par le capital-risque et déficitaire.

Le plus troublant ? Aucune concertation, aucun appel d’offres connu, aucun dialogue social documenté. Les agents concernés, près de 350 000 au total, ont appris la nouvelle par voie administrative, sans explication sur les motivations profondes du choix d’Alan. Une opacité institutionnelle qui jette un froid sur les principes de gouvernance publique.

B/ Un choix sous influence ?

À l’heure où la transparence devrait être la norme, cette décision soulève un malaise :

Autant de zones d’ombre qui brouillent le message de la réforme et laissent entrevoir des logiques de marché là où devrait primer l’intérêt général.

 C/ Conséquences RH et sociales pour les agents

Le remplacement de la MGEFI par Alan entraîne de multiples effets délétères :

D/ Interrogations légitimes

Des questions fondamentales restent sans réponse :

E/ Préconisations

Pour rétablir la confiance et garantir la protection des agents, il est indispensable de :

En conclusion, 

Le choix de remplacer, sans transparence ni concertation, un partenaire mutualiste historique par une société privée en déficit structurel, interroge profondément. Il ne s’agit pas d’un simple changement de prestataire, mais d’une décision stratégique aux conséquences sociales majeures, prise dans un silence administratif troublant.

Dans un climat de défiance envers les institutions, cette réforme impose un devoir urgent de clarification, de dialogue, et de responsabilité.

 

Lire l'article complet, et les commentaires