My Google is rich !

par François Grisoni
jeudi 30 novembre 2006

Une info passée inaperçue fin août, mais très importante pour mesurer le formidable essor de la firme californienne, se révèle aujourd’hui cruciale pour comprendre la pertinence des « emplettes » effectuées récemment...

Le 24 août dernier, Bloomberg.com et le New York Times révélaient que Google avait changé de statut aux yeux de la loi américaine... Et savez-vous pourquoi ?

Google est trop riche !

Explications

D’après l’ Investment Company Act (voir ce pdf explicatif) , loi américaine de 1940, lorsque les valeurs mobilières d’une société dépassent 40% de ses actifs, elle doit être référencée comme « mutual fund », sorte d’OPCVM américaine (voir ici)...


Pour être plus clair, Google avait trop d’actions et d’obligations (le tout pour 5,8 milliards de dollars) dans son patrimoine et sa trésorerie colossale (4,4 milliards à l’époque) rentrait également en compte.
La riche firme devenait donc soumise à la législation américaine sur les fonds d’investissements, réglementation plus stricte encore de la Securities and Exchange Commission (le gendarme de la Bourse à New York), notamment sur la gestion de ses fonds.
Ainsi, le moteur de recherche serait placé sous haute surveillance et ne pourrait plus investir ici ou là sans obtenir l’aval des autorités pour chaque opération.
Fort gênant, pour une firme ultra-réactive comme Google, isn’t it ?

La surprise fut de taille pour les dirigeants, cette innovation n’étant pour une fois pas au programme...
Ils durent certifier à la SEC que le groupe n’avait pas vocation à devenir une société d’investissement, et que ses activités étaient uniquement concentrées sur Internet et les nouveaux médias. Google s’est également engagé à effectuer des investissements « en toute bonne foi », et à ne pas investir à des fins de « spéculation à court terme ».

Pour ne pas être confondu avec un organisme de placement de père de famille, la firme a demandé une exemption à la SEC (que voici).

Beaucoup d’observateurs (dont l’excellent Jean-Marie Le Ray sur son blog), s’attendaient à des rachats en pagaille de la part de Google, pour contrer cette situation.

Cela n’a pas tardé, et de la plus belle des manières :

Pas mal, en trois mois...

Bien sûr, le nouveau statut n’explique pas exclusivement ces nombreuses dépenses, également dues en grande partie à l’aspect plus que stratégique de ces structures. Mais avouez que la concordance temporelle est heureuse...

A problèmes de riches, remèdes de riches...

François Grisoni
www.googlinside.com


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