Nicolas Sarkozy faisait l’apologie des subprimes en 2006

par Peuples.net
mardi 21 octobre 2008

Nicolas Sarkozy est et a toujours été pour une moralisation du capitalisme, c’est du moins ce que doivent penser ses interlocuteurs internationaux depuis le mois dernier.

Il souhaite se tailler une stature internationale actuellement, en essayant d’engendrer un nouveau Bretton woods. Il est à Camp David ce week-end avec un des plus impopulaires présidents américains afin que son idée aille jusqu’à son terme. Georges Bush a fragilisé la voie des Etats-Unis comme aucun autre président ne l’avait fait jusqu’à présent, il ne fait donc aucun doute que ce Bretton Woods II aura certainement lieu. Nicolas Sarkozy souhaiterait donc laisser une marque temporelle de son passage à l’Elysée. C’est très certainement une constante de ce poste si l’on sort de ce jeu-là Jacques Chirac.

Nicolas Sarkozy a donc un passé, c’est surprenant de dire cela, car à vrai dire il a un passé dès qu’il se crée un nouvel avenir basé sur les faits nouveaux qui se posent à lui en tant que contraintes. Ce président a donc un passé revisité régulièrement au rythme auquel il défraie la chronique depuis un an.

Vous vous souvenez peut-être d’un des arguments-clés de la campagne du président l’an dernier : l’accession à la propriété. Il souhaitait qu’une grande partie des Français deviennent propriétaires, ce qui était un argument comme un autre. Cet argument reposait sur une nouveauté technique : le crédit hypothécaire, qu’il fallait modifier afin que les Français s’endettent davantage. Je le cite : "Il faut réformer le crédit hypothécaire. Si le recours à l’hypothèque était plus facile, les banques se focaliseraient moins sur la capacité personnelle de remboursement de l’emprunteur et plus sur la valeur du bien hypothéqué. Ceci profiterait alors directement à tous ceux dont les revenus fluctuent, comme les intérimaires et de nombreux indépendants". Et à nouveau "Les ménages français sont aujourd’hui les moins endettés d’Europe. Or, une économie qui ne s’endette pas suffisamment, c’est une économie qui ne croit pas en l’avenir, qui doute de ses atouts, qui a peur du lendemain. C’est pour cette raison que je souhaite développer le crédit hypothécaire pour les ménages".



C’était fin 2006, lorsque cet autre Nicolas Sarkozy enviait le modèle américain. Nous savons aujourd’hui que la croissance de cet ex-empire ne reposait que sur la captation de l’épargne mondiale, cette épargne était ensuite dilapidée aussi vite que les outils financiers le permettaient. La croissance américaine souvent vantée pour mieux déprécier notre modèle français n’était que du vent, mais un argument de poids de la campagne de 2007 pour se valoriser sur les vestiges du modèle républicain français. Nous le savons aujourd’hui, et nous participons également à ce financement via les recapitalisations de Fortis et de Dexia.

Le Post vient d’inhumer une vidéo montrant Nicolas Sarkozy vantant les mérites du crédit hypothécaire aussi appelé "subprimes" aujourd’hui. Il souhaitait imposer la "rupture" à ce sujet également en France en modifiant nos pratiques d’emprunts. Inutile de dire qu’il vient de la réaliser cette "rupture" contre son gré certes, mais forcé par les événements. Nicolas Sarkozy vient donc de changer les choses, mais d’une façon opposée à celle qu’il préconisait en 2006. Cette vidéo nous replonge dans la manipulation mentale dont nous avons été l’objet durant plusieurs mois, écoutez, on frémit à nouveau.



Nous vivons une époque moderne, comme aurait dit l’ex-chroniqueur de France Inter, Philippe Meyer. Deux années après ces promesses de campagnes qui n’engageaient certainement que ceux qui... Nous sommes obligés de constater aujourd’hui que les actionnaires de cette nouvelle rupture sont les contribuables français. Dans ces conditions, une mélodie vient à mon esprit :


L’Opportuniste de Jacques Dutronc




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