On assassine bien les entreprises françaises

par Arnaud C
vendredi 25 octobre 2013

« C’est par l’entreprise que la croissance redémarrera ». Cette parole pleine de bon sens nous vient tout droit du ministre des Finances du gouvernement français le plus lamentable de la Ve République en matière économique. Pierre Moscovici connaît bien le fonctionnement de l’économie, c’est même un des rares hommes politiques qui soit assez compétent pour diriger Bercy. Sauf que la politique économique suivie par Hollande et son acolyte Ayrault mène la France tout droit dans le mur. Les paroles sensées du ministre de l’Economie ne peuvent cacher une réalité bien trop française : les entreprises meurent !

Si comme l’affirme Pierre Moscovici, la croissance reprendra des couleurs par le biais des entreprises, on peut se demander si ladite croissance est bien un objectif suivi par le gouvernement Ayrault au regard de la politique économique menée. A droite, la sonnette d’alarme a été tirée depuis longtemps autant par conviction que par opportunisme électoraliste. A gauche, il aura fallu du temps, mais la réalité économique se charge désormais d’ouvrir les yeux aux plus récalcitrants. Les +7,6% de dépôts de bilan au 3e trimestre 2013 serviront peut-être à quelque chose…

L’impôt comme solution miracle

L’économie pointe gravement du nez ? Imposons à tout va se dit un gouvernement sans solution ni vision d’avenir. Garantir à tout prix des rentrées fiscales c’est bien, mais si cela passe par l’assèchement aveugle du portefeuille des Français et des entreprises, le résultat est mortifère. Derrière la création du CICE il y a quelques mois, se cachent (fort mal désormais) des impôts et autres taxes soi-disant exceptionnelles qui ne font qu’aggraver la situation d’entreprises profondément déstabilisées par la crise.

On nous bassine depuis avec « l’inversion de la courbe du chômage ». Ce que n’a pas dû comprendre ce gouvernement c’est que les emplois se créent dans les entreprises. Si on les assassine, l’emploi ne fera que plonger à moins que SFR ne se charge d’oublier de rappeler les demandeurs d’emplois.

Le monde de l’entreprise n’est pas tout rose et il n’est pas question de faire passer les patrons pour de bons samaritains, mais faire croire que ce sont des monstres assoiffés par l’argent et qui doivent être punis par une imposition (trop) lourde ne rime à rien non plus. Cette idéologie caricaturale est elle aussi mortifère. Comment inciter des entrepreneurs talentueux de se lancer à leur compte et de développer leurs projets si on leur fait comprendre que la société les déteste et qu’ils seront récompensés avec une pressurisation fiscale insupportable ? Dépasser ce cadre de pensée étriqué ne demande pourtant que du bon sens. Des incubateurs d’entreprises existent dans de nombreuses écoles, des associations pour porter les projets d’entrepreneurs ambitieux aussi. Une personnalité politique comme Olivier Dassault a fondé l’une d’entre elles (GEEA) qui vise à sensibiliser les parlementaires aux problématiques des entreprises. Oui, mais sauf que beaucoup d’entre eux et a fortiori les hommes et les femmes du gouvernement actuel ne comprennent pas grand-chose (pour utiliser un euphémisme) à l’économie.

Un ministre comme Pierre Moscovici, revenons à lui, n’est pas dénué de tout talent économique. Son collègue Michel Sapin non plus. Pourtant ils conduisent une politique qui tape à coups de massue sur les entreprises, décourage l’entrepreneuriat et nous enfonce dans la crise. Quels intérêts ont ces personnages à mener une politique économique aussi peu profitable pour le pays. Au fond, ils doivent savoir que l’échec est garanti, alors pourquoi ne pas infléchir le mouvement et donner de l’air à l’économie française ? Qui sait, ils pourraient même gagner les élections de 2017 si cette idée venait à être appliquée…


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