Où en est l’Amérique latine ?

par xavier dupret
dimanche 20 mai 2018

 

L’émergence des pays latinoaméricains est aujourd’hui remise en cause à la fois par des mécanismes structurels de dépendance aux cours des matières premières mais aussi par des éléments davantage conjoncturels correspondant au retour au pouvoir dans la région de formations politiques clairement marquées à droite. Cette conjonction de facteurs fera l’objet d’un dévoilement progressif de manière à envisager les évolutions économiques latinoaméricaines depuis l’an 2000 jusqu’aujourd’hui. Pour repérer l’existence de deux cycles économiques distincts dans la région depuis une petite vingtaine d’années, on identifiera deux périodes contrastées pour ce qui est des taux de croissance dans la région.

 

D’un cycle l’autre en passant par la Chine…

Il est, désormais, bien connu que « l’Amérique latine a connu, entre 2000 et 2010, une décennie quasi ininterrompue de croissance économique soutenue, une transformation des structures sociales avec un élargissement de la part des classes moyennes, une réduction sensible de la pauvreté et, dans un certain nombre de pays, un début de réduction des inégalités ».[1]

Pour être plus précis, cette croissance s’est généralisée à tout le sous-continent à partir de 2005 quand l’Argentine, deuxième économie sud-américaine, est définitivement sortie de sa crise de solvabilité via une restructuration musclée de sa dette extérieure,arrachant, au passage, un accord historique avec ses créanciers. Le stock de la dette extérieure argentine fut alors restructuré à hauteur de 75%. En échange, les créanciers de l’Argentine ont reçu des obligations à maturité plus longue et d'une valeur nominale se situant entre 25 et 35% de celle des titres d’origine. Attention, toutefois, aux simplifications abusives, l’économie argentine n’a pas retrouvé le chemin de la croissance parce qu’elle aurait « annulé » sa dette au motif de l’illégitimité (supposée) de cette dernière. En effet, Buenos Aires avait déjà retrouvé un début de croissance économique dès 2003[2], soit deux avant la restructuration de sa dette extérieure.

Une analyse plus fouillée du rythme de croissance du PIB dans la région permet d’identifier un moment de basculement. Comme le mentionne l’économiste française Christine Rifflart : « Mesurée sur un an, la croissance moyenne de l’ensemble [de la région] (…) est passée de 7,2 % au deuxième trimestre 2010 à 2,8 % fin 2012 ». Il s’agit là d’une diminution de l’ordre de plus de 60% (et aussi accessoirement de 4,4 points de pourcentage). Ce ralentissement a principalement touché deux pays, précise Rifflar, à savoir « le Brésil dont la croissance est passée de 7,5 % en 2010 à 0,9 % en 2012 et l’Argentine, qui a vu sa croissance entre ses deux années fléchir de 9,2 % à 1,9 %[3] ».

On notera, au passage, que le taux de croissance dans la région n’a pas été affecté outre mesure par la crise de 2007-2008. Le choc en retour de la crise mondiale, contrairement à l’Amérique du Nord et à l’Europe occidentale, n’a été que de courte durée car si en 2009, la récession mondiale a bien sûr frappé la région qui a connu une croissance négative de -4,5%, c’est seulement en 2012, que « tous les pays (…) ont subi l’impact du ralentissement du commerce mondial et la demande étrangère adressée à la zone a progressé en 2012 de 1,9 % après 9,4 % en 2011 et 17,3 % en 2010. Par ailleurs, la décrue de la demande mondiale a pesé sur les prix des matières premières ».[4]

 

Le lien entre récession économique en Amérique latine et évolution du cours des matières premières est patent. Plus fondamentalement, les performances des économies latino-américaines et la situation du géant chinois sont remarquablement corrélées . Entre 2000 et 2013, la valeur des échanges commerciaux de l’Amérique latine avec la Chine est passée de 12,5 à 275 milliards de dollars, soit une augmentation vertigineuse de 2.200%. La Chine a ainsi supplanté les Etats-Unis comme principal partenaire commercial du Brésil, du Chili ainsi que du Pérou[5]. Parallèlement, les économies de l’Amérique latine se sont reprimarisées depuis le début des années 2000 alors que la demande chinoise pour les matières premières augmentait et conduisait, par conséquent, à une recentration des tissus productifs régionaux sur cette filière. La reprimarisation d’une économie désigne le processus par lequel un pays se spécialise à outrance sur le segment des matières premières au détriment de productions industrielles à haute valeur ajoutée.

Cette évolution trouve une parfaite illustration dans la place qu’occupe le soja dans les exportations des deux principales économies d’Amérique du Sud, à savoir le Brésil et l’Argentine. La filière soja occupait, en 2016, la première place des exportations argentine et brésilienne.

 

Dans le cas argentin, le soja représentait, en 2016, près de 31% de la valeur des exportations, loin devant les productions « traditionnelles » du pays (blé, maïs et viande) qui équivalaient à cette époque à 13% des exportations. On repère une évolution similaire, quoique moins prononcée, dans le cas du Brésil où la filière soja pesait pour plus de 11% de la valeur des exportations du pays, soit plus que le café, le pétrole et le sucre[6].

On remarquera que la culture du soja en Amérique du Sud a pratiquement triplé en 20 ans. Au cours de la même période (de 1994 à 2013), les Etats-Unis ont vu leur production nationale augmenter de près de 40% alors que celle de la Chine a diminué, passant de 13.510.894 à 12.600.000 tonnes. Le lien entre le boom du soja et la croissance chinoise est donc clair puisque « les exportations de soja du Mercosur et des Etats-Unis vers l’Union européenne n’ont pas progressé au même rythme que sa production »[7]. Ce qui indique clairement que c’est l’Asie, à commencer par la Chine, qui a absorbé la plus garde part du produit des nouvelles emblavures.

Il n’y a évidemment pas que le soja qui aura fait les beaux jours du boom des matières premières en Amérique latine en lien avec l’impressionnante expansion chinoise. Au Chili, c’est le cuivre qui a progressé suite à l’augmentation de la demande chinoise de minerais. En 2016, la filière du cuivre équivalait à 48% de la valeur des exportations du pays. La Chine constituait, par ailleurs, le débouché de 30% des exportations chiliennes. Au Pérou, le segment des minerais (d’or, de cuivre, de fer et de zinc, principalement) constituait, en 2016 toujours, t le fer de lance des exportations du pays (47% de ces dernières) et la Chine absorbait 24% des exportations péruviennes (c’est-à-dire plus que le Canada et les USA réunis[8]).

 

Le plan de relance chinois de 2009

En 2009, comme nous l’avons vu, la croissance des économies latinos connaissait une chute de l’ordre de 4,5 points de PIB mais on sera surpris d’apprendre qu’au cours de l’année 2010, ces mêmes pays ont vu leur taux de croissance progresser de 5%, annulant complètement les effets de la Grande Récession. La corrélation précédemment évoquée des conjonctures latinos avec la croissance du géant chinois est, pour le coup, patente. En effet, alors que la crise venait à peine d’éclater, Pékin mobilisait, dès 2008, près de 600 milliards de dollars pour relancer son économie et revoyait son système de TVA afin de favoriser la consommation intérieure. Cet important effort a été exécuté au cours de l’année 2009 et a permis à l’économie chinoise de retrouver le chemin d’une croissance comprise entre 9 et 10% du PIB en 2010 et 2011.

A partir de 2012, le taux de croissance du PIB de l’Empire du Milieu n’a, par la suite, cessé de fléchir alors que le pays s’engageait dans une importante révision de son modèle de croissance. La Chine est, en effet, progressivement passée, à la faveur de la crise, d’une stratégie d’accumulation reposant sur la promotion des exportations et des coûts de production peu élevés (compétitivité-coût), associés à une faiblesse relative du yuan (compétitivité-prix), à un modèle orienté vers son marché intérieur et une montée en gamme de ses productions. La crise de 2007-2008 va agir comme élément d’accélération de cette inflexion. En effet, dès « le XIème plan (2006-2010), les autorités chinoises ont exprimé leur volonté de passer d’un modèle de croissance basé sur la production de biens à faible valeur ajoutée et sur la satisfaction de la demande externe à un modèle basé sur la production de biens à forte VA et sur la satisfaction de la demande interne ».[9] La crise de 2007-2008 est venue renforcer cette inflexion.

Et c’est à ce moment que s’est produit un dangereux contresens en ce qui concerne la perception de la crise dans certaines capitales latinoaméricaines. En 2012, la diplomatie kirchnériste en Argentine, par exemple, envisageait avec enthousiasme le plan de relance de l’économie chinoise dans l’espoir de redonner du tonus sur le long terme aux exportations du pays. Personne ne songera, à ce propos, à remettre en cause la nécessité pour les nations latinoaméricaines de diversifier les points d’ancrage de leurs stratégies de développement. Cette nécessité bien comprise implique, cependant, une lecture lucide de la conjoncture internationale. En l’occurrence, il était important de bien comprendre que le plan de relance chinois était de nature strictement contracyclique. A ce titre, il ne fallait donc pas perdre de vue qu’une fois le taux de croissance de l’Empire du Milieu restabilisé, le plan de relance « Made in China » n’aurait aucunement vocation à s’éterniser.

Examinons, à ce sujet, le cas du pétrole, ô combien essentiel pour les économies équatorienne et vénézuélienne. Puisque ces deux pays sont membres de l’OPEP, on prendra comme point de référence pour définir l’évolution des cours du baril l’indicateur « Panier de l’OPEP » qui consiste en une moyenne pondérée des prix du pétrole pratiqués par les 13 Etats membres de l’OPEP (Organisation des pays exportateurs de pétrole).

En moyenne pour l’année 2008, le prix du baril OPEP avoisinait les 100 dollars. En 3 ans, ilavait quasiment doublé. La Grande Récession va, en un an, annuler une grande partie de cette progression. La baisse du cours est supérieure à 30%. Une légère amélioration est constatée en 2010. Par contre, on note, en 2011, une impressionnante progression du baril aux alentours de 110 dollars l’unité. Ce niveau des prix se maintient au cours de l’année 2012. Le pétrole a, à cette époque, bénéficié du grand plan de relance chinois, comme le reste des matières premières. Mais entre 2013 et 2015, la chute du niveau des cours est plus prononcée que durant la Grande Récession. En valeur nominale, le prix du baril fourni par l’OPEP retombe au niveau de 2005 aux alentours des 50 dollars l’unité. En 2016, le niveau des cours va continuer à plonger pour atteindre les 40,68 dollars (valeur nominale)[10]. En valeur réelle, c’est-à-dire en tenant compte de l’inflation aux Etats-Unis, il s’agit de 36,36 dollars (valeur 2009) le baril[11]. Au cours de l’année 2017, le baril, profitant de la relative embellie de l’économie mondiale, est légèrement remonté mais reste, en valeur réelle, en-deçà de son niveau de 2009.

Le lien de ces évolutions avec la redéfinition du modèle d’accumulation chinois doit être posé clairement. « En Chine, la réorientation du modèle de développement vers le marché intérieur s’articule avec une croissance structurelle désormais plus modérée. Ce ralentissement pèse sur la demande de produits primaires et fait baisser les cours dont un nombre important de pays émergents et en développement sont exportateurs »[12]. L’heure n’est donc plus aux exportations de matières premières. Par exemple, si les prévisions de l’OPEP pour 2018 s’avèrent fondées et que le baril tourne, cette année, autour des 65 dollars en valeur nominale, cela amènera le prix du pétrole à 55 dollars en valeur de l’année 2009, soit un niveau en valeur réelle sensiblement inférieur à celui de la Grande Récession.

L’impact de cette remontée des cours sur les pays producteurs en Amérique latine risque, nonobstant, de ne pas spécialement relancer la principale économie pétrolière de la région, à savoir le Venezuela. En effet, la production pétrolière y est en proie à de sérieuses difficultés suite aux troubles qui agitent le pays. Par ailleurs, si la progression du baril continue sur sa belle lancée, la droite brésilienne pourrait être tentée de vendre à l’électorat l’illusion d’un plan de désendettement « indolore » en jouant la carte de la privatisation de Petrobras, la compagnie pétrolière publique du pays. C’est, en tout cas, l’orientation que donne à sa campagne le candidat de la droite dure, Jair Bolsonaro[13].

 

Une dangereuse évolution

Après une forte remontée en 2009 et en 2010, les cours des matières premières ont commencé à se tasser à partir de 2011. Comment les gouvernements latinos ont-ils réagi face à cette fâcheuse évolution ? « De 2010 à 2013, le ralentissement de la croissance dans les pays émergents (…) a pu être atténué par le recours à l’endettement, principalement privé, permis par le recyclage des liquidités issues des politiques monétaires des pays développés » explique Christine Rifflart.[14] A l’époque, les taux d’intérêt et de croissance en Europe et en Amérique du nord jugés trop bas par les investisseurs ont alimenté un flux monétaire d’ampleur à destination des pays émergents. Parmi ces derniers, on trouve évidemment l’Amérique latine. L’entrée de capitaux dans la région s’avère, à y regarder de plus près, absolument corrélée à l’évolution du cours des matières premières. C’est ainsi que les flux à destination de l’Amérique latine représentaient 4% des PIB de la région en 2000 contre 12% à la fin de l’année 2013.

La chute des cours a été contemporaine, à partir des années 2014 et 2015, d’une diminution drastique des mouvements de capitaux à destination de l’Amérique du Sud. Au début de l’année 2016, les entrées brutes de capitaux à destination de l’Amérique latine ont retrouvé, après une décrue aussi rapide que puissante, leur niveau de l’an 2000 en se situant aux alentours de 4% du PIB. La montée de l’endettement privé s’est donc produite alors que des gouvernements progressistes occupaient le pouvoir de la Terre de Feu aux rivages des Caraïbes. C’est ainsi que la dette privée des ménages brésiliens a, entre 2010 et 2015, doublé en passant de 10 à 20% du PIB[15]. Depuis, l’endettement privé a amorcé sa décrue.

 

Economie politique de la droite latinoaméricaine

C’est ici qu’intervient la transition politique qui s’est opérée avec le retour des droites en Amérique latine. La montée de l’endettement, privé comme public, s’est globalement terminée en même temps que l’ère des gouvernements progressistes dans la région. On retrouve, au passage, l’opposition classique entre des stratégies keynésiennes de relance de l’activité en période de ralentissement de la croissance et les politiques d’austérité d’inspiration néolibérale.

L’afflux de capitaux extérieurs a, à vrai dire, constitué un véritable casse-tête pour les gouvernements progressistes au pouvoir à l’époque. L’arrivée de dollars en provenance de l’extérieur risquait de casser une des composantes de la compétitivité économique des pays de la région, à savoir un taux de change globalement faible par rapport au dollar. D’un autre côté, la politique d’appréciation des taux de change nominaux garantissait les intérêts des créanciers privés de la région. Cette évolution tendant vers une plus grande parité avec le dollar présentait un avantage majeur pour les investisseurs étrangers. Elle les prémunissait, en effet, d’une dépréciation des capitaux à réexporter.

Les gouvernements progressistes de la région ont, dans un premier temps, tenté de lutter contre cet engrenage associant destruction des capacités de développement industriel, détérioration de la balance commerciale et progression de l’endettement extérieur. En 2009, le Brésil a , par exemple, bien tenté de contenir le mouvement d’appréciation du real en imposant une taxe à l’entrée des capitaux. Cette mesure est restée symbolique et sans doute, le Brésil ne disposait-il pas des moyens de résister bien longtemps en raison de la chute des matières premières

Un déséquilibre caractérise, en effet, les économies latinoaméricaines, à savoir une insuffisance d’épargne intérieure face à la demande finale des ménages (contrairement à des pays émergents ou en voie d’industrialisation comme la Corée du Sud et la Chine). Dans ces conditions, les pays de la région sont toujours condamnés à trouver des dollars pour payer leurs importations en l’absence d’appareil industriel local susceptible de satisfaire la demande interne.

Quand les cours des matières premières piquent du nez, le recours à l’endettement finit par fournir les précieux dollars[16]. Cet aléa, propre aux économies rentières, n’affecte pas les nations nouvellement industrialisées (comme la Corée du Sud ou la Chine) qui, pour leur part, garantissent l’augmentation de pouvoir d’achat de leurs populations par des gains de productivité et une montée en gamme constante de leurs productions industrielles. Dans ce schéma, l’Amérique latine exporte du soja et importe des téléphones portables, des voitures et des ordinateurs. Si le niveau de consommation intérieure se maintient plus ou moins en cas de diminution du niveau des cours des matières premières, l’inflation va augmenter, faute de dollars dans les réserves de change des banques centrales. C’est alors que la planche à billets tourne à plein régime pour acquérir les dollars tant convoités. Mais, hélas, la montée de l’inflation finit souvent par obérer la compétitivité-coût des économies locales puisqu’elle fait augmenter les coûts salariaux. La stratégie des droites consiste, dans ces conditions, à faire baisser le salaire réel afin de retrouver des marges de compétitivité.

A ce stade, on peut caractériser les économies latinos comme des économies de rente ayant recours à l’endettement extérieur à des fins de soutien de la consommation (et non pas d’investissement). Cette donnée agit directement sur le taux d’inflation en vigueur dans ces économies. Lorsque les cours des matières premières baissent, la solution classique, pour éviter d’entrer en hyperinflation après une phase d’endettement, repose alors sur un mix de dépréciation des devises nationales, de mesures d’austérité et de pression à la baisse sur le niveau des salaires afin de relancer la compétitivité des économies locales. Cette orientation est celle qui est poursuivie aujourd’hui par les gouvernements de droite actuellement au pouvoir

Cette politique de choc donnera les mêmes résultats qu’au Brésil aujourd’hui, à savoir un taux de croissance durablement anémié. Les prévisions les plus enthousiastes du FMI ne pronostiquent, d’ailleurs, jamais plus de 2% de croissance pour le Brésil au cours des 5 prochaines années. Dans un pays où la moitié de la population a moins de 30 ans, ces brillantes perspectives garantissent un marché du travail saturé par le sous-emploi et, par conséquent, un taux de salaire durablement déprimé.

Une fois la consommation intérieure ramenée à la portion congrue dans la région, la croissance du PIB sera complètement liée aux exportations de matières premières. Il sera à nouveau possible d’exporter et accumuler des devises à partir de la rente et si une discipline budgétaire de fer parvient à être imposée aux milieux populaires, l’inflation ne sera plus qu’un mauvais souvenir. Les monnaies locales retrouveront alors une stabilité face au dollar, ce qui élargira le volant d’investissement des oligarchies locales. En termes de projet de développement, ce modèle d’accumulation risque d’être une simple redite du passé puisque vu la faiblesse du marché intérieur, les taux de croissance dans la région structurellement sujets à des variations parfois importantes en fonction du cours des matières premières. C’est dans ce contexte qu’apparaissent régulièrement des crises de la dette en Amérique latine.

La boucle est (provisoirement ?) bouclée. Nous savons dans quel contexte, les droites sont revenues au pouvoir en Amérique latine. Mais aussi comment, elles pourraient être éventuellement bloquées dans leur progression. Ce constituera peut-être une opportunité pour un nouveau cycle politique progressiste à moyen terme. Si cette hypothèse ne se vérifiait pas, il deviendrait, en tout état de cause, difficile de continuer à parler de l’Amérique (en partie) latine comme d’une région en émergence…

 

[1] Orliange, Philippe. « L'Amérique latine face aux défis de la croissance économique et de la cohésion sociale »in Géoéconomie, vol. 66, no. 3, 2013, p.101.

 

[2] Banque Mondiale, avril 2018.

 

[3] Rifflart, Christine, « Amérique latine : la croissance en sous-régime » in Revue de l'OFCE, 2013/3 (n° 129), p. 205.

 

[4] Rifflart, Christine, ibidem.

 

[5] China y América Latina y el Caribe : hacia una relación económica y comercial estratégica, Commission économique pour l’Amérique latine (CEPAL), 2012.

 

[6] The Observatory of Economic Complexity, avril 2018.

 

[7] McFarlane, I. and O'Connor, E. (2014) « World soybean trade : growth and sustainability » in Modern Economy, 5 (5), mai 2014, p.581.

[8] The Observatory of Economic Complexity, mars 2018.

 

[9] Guilhot, Laëtitia, CREG (Centre de Recherche en Economie de Grenoble)- Univ. Grenoble Alpes, « Le nouveau modèle de croissance de l’économie chinoise, un moyen pour relever le défi de la trappe à revenu intermédiaire ? », Communication au Colloque de l’ATM Rouen, 3-5 juin 2015. (Url : https://halshs.archives-ouvertes.fr/halshs-01165405/document).

[10] Opep, base de données, mars 2018.

 

[11] Calculs propres de l’auteur basés sur les déflateurs de la Fed (https://fred.stlouisfed.org/categories/21), date de consultation : 21 avril 2018.

[12] Rifflart, C , « Pays émergents : la fin de la Très Grande Illusion » in Revue de l'OFCE, 2015/8 (N° 144), p.204.

 

[13] Bloomberg, 13 octobre 2017

 

[14] Rifflart, C, op.cit.

 

[15] Banque des règlements internationaux, Zabbai, A, Household debt : recent developments and challenges in BIS Quarterly Review, décembre 2017.

 

[16] Le raisonnement qui suit vaut mutatis mutandis pour tous les pays de la région, à l’exception notoire de quelques Etats dont l’Equateur. Ce pays a, en effet, adopté une dollarisation complète de son économie en 2000. Peu de temps plus tard, en 2001, le Salvador rejoignait la liste des économies latinoaméricaines dollarisées. Le cas du Guatemala est un peu plus complexe puisque le dollar états-unien y a cours légal, depuis 2001, à côté du quetzal, la devise locale.

 


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