P S A : Plan Social Actionnarial
par syd93
vendredi 13 juillet 2012
Promis, juré, craché, il n’y aura pas de plan social chez PSA ! Tels étaient les propos de Philippe Varin il y a un an jour pour jour. Car il y a un an jour pour jour les représentants syndicaux avaient prévenu, avaient alerté histoire que l’on prenne les devants, histoire de ne pas se cacher derrière l’ignorance et le fait accomplit quand la terrible nouvelle tomberait.
Car s’il y a un an, les représentants syndicaux, les représentants du directoire de PSA et l’état de l’époque avaient pris le taureau par les cornes une autre issue aurait pu être élaborée. Au lieu de cela, l’état et PSA ont préféré soulever le tapis électoral, glisser dessous les dossiers qui fâchent telles les poussières qui se collent à vos basques et attendre, attendre, attendre encore au désespoir des salariés et de leurs représentants qui savaient ce qui se préparait.
Car le projet de Philippe Varin n’a jamais été de sauver la production pour sauver les emplois par une politique de recherche et d’innovation, encore moins de mettre en place une politique de reconversion industrielle pour fabriquer les véhicules de demain que les japonais arrivent à produire d’ores et déjà ! Son projet a toujours été financier, absolument jamais industriel !
Alors que représentent 8000 emplois directs, 35 000 emplois indirects quand la seule annonce des futures suppressions de postes génèrent des gains boursiers ? Il ne faut pas s’y tromper, ces plans sociaux qui se succèdent s’inscrivent dans une guerre totale que le modèle libéral livre contre les salariés, leur travail et leurs droits.
Aussi, toutes les décisions d’état qui consistent à “renforcer la compétitivité”, à “alléger les charges” qui pèsent sur les entreprises, à “fléxibiliser le marché du travail” deviennent de véritables actes d’allégence, de soumission et finalement de complicité à l’égard de l’agresseur : le dogme libéral ! Aussi, lorsque hier Sarkozy voulait mettre en place la TVA sociale, aussi lorsque aujourd’hui Hollande veut augmenter la CSG, encore et toujours au motif “d’alléger le coût du travail”, encore et toujours au motif de “protéger la compétitivité”, alors nous l’affirmons clairement A gauche pour de Vrai ! ils font tous les deux, sans distinction, acte d’allégence et de soumission et se rendent finalement complices de l’agresseur sans pitié.
Et ce n’est pas une vague promesse de plan de soutien à l’automobile qui changera quoi que ce soit ! L’austérité de gauche conduit au mêmes désastres que l’austérité de droite. L’austérité libérale de gauche conduit à sacrifier le monde du travail de la même façon, absolument la même, que l’austérité libérale de droite. Demander aux Grecs ce qu’ils pensent de leur ancien premier ministre social démocrate Papandreou ! Demander aux Espagnols ce qu’ils pensent de leur ancien premier ministre social démocrate Zapatero !
Face à l’accumulation des Plans de Sauvegarde de l’Emploi qui ne sont rien d’autres que des Plans de Spéculations Economiques, la seule réponse possible est celle de la défense du travail ! Car il s’agit évidemment d’un affrontement qui n’est pas nouveau, d’un affrontement endogène au système capitaliste, d’un affrontement entre le capital et le travail ! Houlala, le gros mot est lâché, les has-been de la pensée marxiste s’énervent pensez-vous à ce moment précis de votre lecture. Car le modèle libéral a cherché par tous les moyens à vous faire croire que les classes sociales n’existaient plus, qu’il n’y avait plus de classe ouvrière ni de classe dominante. Car le modèle libéral a voulu vous faire croire que nous sommes tous membres d’une équipe de rêve, celle de l’entreprise capitaliste émancipatrice et rédemptrice ! Et vous l’avez cru. Moralité, chez PSA, Philippe Varin, au lieu d’être licencié pour incompétence évidente touche allègrement ses 1,3 million d’Euros par an. Moralité, les membres du directoire de PSA touchent chacun plus d’un million d’Euros annuellement. Moralité, les ouvriers qui se cassent en deux, en trois, en quatre chaque jour sur leur machine vont être licenciés au lieu d’être glorifiés pour le travail qu’ils livrent quotidiennement. Moralité les ouvrières pointeront bientôt au chômage et les actionnaires pointeront eux leurs dividendes rapportées par l’opération financière.
Alors oui, ce qui se passe aujourd’hui chez PSA, comme chez Air France, chez Samsonite, chez SFR, chez Bouygues, chez Doux, chez Fram, chez Sanofi ne constitue rien d’autre qu’une opération pour rassurer les actionnaires. Il faut désendetter, être plus compétitif pour mieux rémunérer l’actionnaire et donner du baume au coeur aux marchés boursiers. Alors on se défait des ouvriers et de leurs salaires, cette mauvaise graisse qui empêche l’envolée des profits…
Ce mythe de la dette qui engendre les politiques d’austérité, qui engendre l’arrêt des investissements, qui engendre la désindustrialisation, qui engendre la décroissance, qui engendre le chômage, qui engendre la précarité engendre aussi les profits boursiers records.
Ce mythe de la dette est finalement le nouvel argument massue des libéraux sans limite pour organiser l’attaque en règle du capital sur le travail !
Finalement chez PSA le Plan Social Actionnarial est en marche conformément au plan de bataille prévu contre le monde du travail.
Sydne93