Parachutes dorés : chroniques de l’immoralité financière

par LouisEv
vendredi 8 août 2014

De Thierry Breton, ancien Ministre de l'Economie, des Finances et de l'Industrie du gouvernement Raffarin III, à Jean-Marie Messier ancien directeur du groupe Vivendi, la liste des patrons pouvant se targuer de toucher une retraite en or est longue. Symboles de la toute-puissance d'un capitalisme immoral et omnipotent, ces hommes témoignent aussi de l'incapacité de nos gouvernements à mettre en oeuvre toute forme de justice sociale.

Le partage des richesses, pourtant essentiel à la bonne marche du monde, ne saurait concerner les élites du secteur privé, bien trop souvent oubliées par des Français qui préfèrent s'en prendre uniquement aux hommes politiques. 

Pourtant, en s'enrichissant allègrement et en privant les salariés de justes rémunérations, ces dirigeants contribuent à la faillite du système capitaliste et à l'ignominie du libéralisme absolu qui, poussant des milliers de familles dans la misère, rend intouchable une petite élite d'homme d'affaires et de grands patrons.

Jean-Marie Messier (J2M), ancien patron de Vivendi, déclarait ne pas souhaiter de parachute doré lors de son départ à la retraite. Un an après, en janvier 2002, il touchera tout de même plus de 20 millions d'euros d'indemnités, qui seront d'ailleurs l'objet d'un très sérieux contentieux judiciaire. Plus récemment, c'est au tour de Thierry Breton, ancien Ministre du gouvernement Raffarin et ancien patron du groupe informatique Atos, de se retrouver à la tête de la modique somme de 21 millions d'euros, le tout sous la forme d'un paquet d'action. D'autres noms viennent allonger la liste des parachutés, comme Pierre Bilger pour Alstom ou Philippe Jaffré pour Elf. 

Face à ces dérives, les gouvernants restent toujours bien timides et ne semblent pas vouloir frapper ces hommes, qui sont bien souvent de leurs plus proches amis, témoignant ainsi de la porosité et des liens unissant puissamment les élites du Privé à celles du Public. Dès 2007, l'état avait tenté de légiférer pour limiter de telles dérives. Afin de "moraliser" la vie économique, un timide projet intégré à la plus globale loi TEPA verra finalement le jour. Cela n'empêchera pas la poursuite de cette pratique ignominieuse, qui continue ainsi de prospérer aux yeux de tous.

En 2011, Jean Azéma pour Groupama touche 2,94 millions d'euros et en 2012, Franck Esser, pour SFR, empochera environ 3,9 millions d'euros. Préférant accabler d'impôts les simples citoyens, les classes moyennes et populaires, les gouvernements successifs restent toujours bien discrets en ce qui concerne les grands patrons et leurs bien belles retraites.


Lire l'article complet, et les commentaires