Pour la Banque Nationale Suisse, l’inflation est la solution !

par Michel Santi
vendredi 12 décembre 2008

La Banque Nationale Suisse se prépare à adopter des mesures extrêmes visant d’une part à stabiliser le système financier et d’autre part à limiter les effets d’une récession annoncée en Suisse où le P.I.B. devrait se contracter de l’ordre de 1% en 2009. Baisses de taux quantitatives, interventions sur le marché des Changes ou rachat d’obligations sont ainsi les armes "blanches " à disposition de la B.N.S. à présent que les taux directeurs Suisses s’approchent du zéro ! En effet, les taux d’intérêt ne pouvant - malheureusement pour les Banques Centrales ! - pas être négatifs, la B.N.S. deviendra donc "monétariste" et appliquera, contrainte et forcée, la recette de Milton Friedman, à savoir le largage de liquidités. Après tout, les hélicoptères de l’armée Suisse peuvent bien servir à cela...

Quel virage pour la Banque Centrale Suisse, elle dont l’orthodoxie dépassait encore celle de la Banque Centrale Européenne, déjà fameuse pour son manque de flexibilité ! Remarquable pragmatisme en effet de la part de la Banque Nationale Suisse qui prépare le terrain aux méthodes Japonaises dans une tentative quasi désespérée de lutte contre la déflation : Une Banque Centrale n’a virtuellement aucune limite à faire fonctionner la planche à billets. En fait, la B.N.S. dit clairement et à qui veut l’entendre que l’inflation n’est plus le problème : L’inflation est la solution !

La championne en la matière reste cependant la Réserve Fédérale US qui injecte tous azimuts des liquidités dans tous les secteurs de l’économie, sachant qu’elle se mettra fatalement dans un proche avenir à racheter une partie du parc immobilier Américain...La Suisse n’est pas à ce stade, son marché immobilier n’étant pas sinistré. Pourtant, la crise du crédit fragilise l’économie Suisse car le secteur bancaire y représente 20% du P.I.B. Néanmoins, les Suisses riches de quelques 600 milliards de Francs Suisses d’avoirs étrangers et forts d’un excédent de leur balance des paiements représentant 16% de leur P.I.B. ont à leur disposition des réserves qui leurs sont enviées par bien des Banques Centrales de par ce monde...De plus, le contribuable Helvétique aurait les moyens de renflouer les caisses de son Etat si nécessaire.

Il n’en reste pas moins que, dans un contexte où la Banque Centrale Européenne a encore démontré hier sa rigidité par la voix de son chef économiste qui manifestait sa prudence vis-à-vis de baisses de taux Européennes trop marquées, la B.N.S. doit être applaudie pour les méthodes révolutionnaires qu’elle se prépare à appliquer. Pour autant, ces mesures auront-elles l’effet escompté ? Ceci est un autre débat...


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