Pour un plan de relance écologique !

par Denis Szalkowski
jeudi 5 février 2009

Dans son dernier opus , "C’est maintenant ! 3 ans pour sauver le monde", Jean-Marc Jancovici nous met, une dernière fois, face à nos responsabilités. Pour les républicains, les démocrates, écologistes, militants et sympathisants de gauche, son ouvrage doit nous faire comprendre que les réponses à la question sociale passent par celles que nous donnons à la question écologique.

Les plans de relance de l’UMP et du PS, oubliant les avancées du Grenelle de l’environnement, sont toujours marqués du sceau de l’empreinte de la France des 30 glorieuses. A l’heure des risques avérés d’approvisionnement en gaz et en pétrole, ces plans ne sont que cautères sur jambes de bois.

L’un des effets immédiats de la prime à la casse conjuguée à la baisse des carburants aura été de relancer les achats de voitures étrangères qui émettent davantage de CO2. Tel un canard sans tête, le gouvernement UMP vient d’annuler tous les effets bénéfiques de l’une des mesures phares du grenelle de l’environnement : le bonus écologique.

A peine nommé, le ministre de la relance - en arrière - a annoncé la construction de nouvelles routes et autoroutes. C’est vrai que notre pays en avait besoin ! Et puis une prime à la casse sans routes nouvelles, avouons que cela n’aurait que bien peu de sens ! Comme une bonne nouvelle n’arrive jamais seule, Patrick Devedjian - avocat de formation - nous expliquera bientôt sans doute que la relance du programme électro-nucléaire articulé autour de 30 nouvelles tranches de type Epr fait partie intégrante du plan de relance. Même si nous n’avons pas la gauche la plus intelligente du monde, nous avons la malchance d’avoir l’une des droites les plus bêtes de notre histoire.

Quant au PS...

Du côté du PS qui a choisi, en toute intelligence, le 20 janvier, jour d’intronisation du roi Obama, pour présenter son plan de relance, les contre-mesures proposées sont loin de briller par leur lucidité et leur grande originalité. La vision éclairée de la nouvelle direction du principal parti d’opposition s’articule autour de 5 propositions :

Avec ça, on est sauvé ! On est au moins rassuré sur le fait que les nouveaux dirigeants, à l’image des plus anciens, savent encore faire du copier/coller. Pour le "neuf", n’en cherchez pas : il n’y en a surtout pas. A noter que le contre-plan "rose pâle" ne contient aucun volet concernant le financement.

Le pôle écologique

Heureusement, il y a aussi des socialistes qui réfléchissent au Parti Socialiste. Saluons les mesures proposées par le Pôle écologique animé par Christophe Caresche, Géraud Guibert et Eric Loiselet.

Et quelques-unes de plus que je vous soumets...

Elles sont de mon fait. Et elles n’en sont pas spécialement plus intelligentes pour autant.

La seule énergie propre est celle que nous ne consommons pas.

Côté financement... quelques idées : livret A, prêts bancaires garantis par l’Etat, augmentation de l’impôt sur les revenus sur les tranches supérieures, taxe Tobbin, émissions d’emprunts obligataires au niveau européen.

Face à l’urgence écologique et énergétique, la conception d’un plan de relance par la consommation ne résout rien. Les solutions que nous devons apporter à la question sociale doivent passer au préalable par les réponses que nous apportons aux défis environnementaux qui nous attendent. Si toutes ces mesures devaient se cantonner à la France, elles ne seraient de surcroît que cautères de plus sur jambes de bois. L’Europe est la grande absente de nos propositions. Mais, sans l’Europe, avouons que l’impact de mesures aussi "intelligentes" soient-elles ne vaut que bien peu de choses. Toutefois, cela ne doit pas nous amener à ne rien faire.

Autres éclairages

(1) Le PS reprend partiellement cette mesure ne la limitant qu’au logement social. Insuffisant !

Crédit photo : 50 mm. architecture photography


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