Pourquoi F. Fillon ne veut-il pas augmenter les impôts ?

par actu
vendredi 29 mai 2009

Pourquoi Fillon ne veut pas augmenter les impôts ?


 Le premier ministre l’a dit : il « assume les déficits ». Il estime qu’aucun état européen ne pourra revenir à l’équilibre avant 2012 face à la conjoncture économique difficile. C’est dans cette optique, qu’il se refuse toute possibilité d’augmentation des impôts. Pourquoi ?


François Fillon a bien compris que la conjoncture sociale en France est tout aussi mauvaise que la conjoncture économique. De plus en plus de français sont mécontents, les rumeurs de « révolution » sociale s’accentuent à travers les divers sondages sur la question. Les manifestations sont devenues quotidiennes.


Légitimement le gouvernement au vu de la situation a très peur de l’opinion publique et donc va éviter au maximum de la mécontenter. De même, le chômage s’accroît fortement et tend dangereusement vers le seuil fatidique des 10% (3.48 millions de chômeurs en mars 2009). Il y a près de 7.3 millions de personnes qui vivent en dessous du seuil de pauvreté en France (soit plus d’un français sur dix). Personne ne saurait dire quelle serait la réaction de la population face à une hausse des impôts.


Il ne faut pas négliger la radicalisation des pratiques sociales dans notre pays : séquestrations des patrons, conflits entre grévistes et policiers (voire entre « matons » et policiers). Radicalisation qui donne d’ailleurs des idées à une partie de l’opposition politique qui n’hésite pas à utiliser des méthodes particulières pour mettre à mal la majorité parlementaire (cf : Hadopi et l’affaire ORTF Sarkozy).


Face à cette situation sociale, le gouvernement a donc comme tout agent économique fait un choix. Il faut limiter le déficit, mais sans augmenter les impôts donc les « profits ». La seule solution est de limiter les « débits ». C’est dans cette optique que la réforme de la santé s’engage par exemple.

Fillon ne veut pas risquer une baisse de la consommation. Si les français ont moins d’argent, mais des impôts plus importants, ils vont alors limiter leurs dépenses. Or c’est la consommation des français qui a permis au pays de limiter le désastre économique à l’inverse de certains de nos voisins. C’est par la consommation (à travers l’investissement) que le gouvernement compte relancer l’économie, il sera impensable dans ce cas de risquer toute baisse de celle-ci. Alors que l’UMP est libéral, on a l’impression qu’ils usent d’une méthode keynésienne. L’augmentation de l’investissement permet d’accroître les facteurs de production et donc la production elle-même. La hausse du facteur travail qui en découle (l’emploi) cause une montée de la consommation. Cela crée un cercle vertueux puisque la consommation entraine une augmentation de la production, et ainsi de suite.


Pour limiter les coûts, le gouvernement ne peut jouer que sur les services publics. C’est pourquoi Fillon annonce « nous maintiendrons la règle du non-remplacement d’un départ en retraite sur deux dans la fonction publique, soit 34 000 postes en moins, et nous accélérerons l’effort de la révision générale des politiques publiques (RGPP) ». Il prévient également qu’une deuxième vague de réductions. Les dépenses sociales vont donc être passées au crible pour voir où les dépenses sont inutiles ou pas assez utiles pour être précis. Le premier ministre a tout de même comme objectif l’équité. Dernièrement, les collectivités territoriales vont certainement voir leurs prérogatives augmenter.


Pour finir, on peut lier la situation actuelle avec une autre période de l’histoire. Dans la seconde moitié des années trente aux Etats-Unis, il y eut un profond renouvellement des pensées économiques. C’est ainsi que Keynes a connu une aura incroyable. Alors qu’il était encore péjoratif de parler d’augmenter les dépenses publiques dans ce pays, on décida que pour stimuler l’économie, il était bien plus intelligent d’accroître les dépenses des citoyens (particulièrement des plus riches) que d’augmenter les impôts… Certes il y avait un déficit, mais le déficit était faible (3.9 milliards de dollars en 1938 et en 1939 aux USA alors qu’il était de 3.4 milliards en 1934 par exemple). On comprend mieux alors la politique de Fillon que l’on peut résumer ainsi : « Quoi qu’il en soit il y aura un déficit, autant faire en sorte qu’il y en ait le moins possible.


Encore faudrait-il que le président de la république donne l’exemple. Un député socialiste a calculé que le voyage à Nancy de Nicolas Sarkozy aurait coûté près de 2.35 millions d’euros.


Voici son calcul :

- 200.000 euros le salaire du millier de policiers et CRS mobilisés pour l’occasion,

- 150.000 euros le coût du voyage du président, de sa suite et des compagnies de CRS,

- plus de 2 millions d’euros la perte économique générée par le blocage pendant deux heures de 50.000 personnes.


Sources : Le figaro et LCI.

  Arthur-léo.P


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