Pourquoi il sera toujours plus difficile d’acheter des produits made in France

par Perceval
samedi 27 août 2016

Ce qui est fascinant avec la docte socialiste dans notre pays c'est sa propension à nous ressortir toujours les mêmes slogans, les mêmes chiffres datant d'il y a 20 ans, les mêmes poncifs sociaux comme si :

- le socialisme-communisme ne s'était pas effondré avec le mur de Berlin (le mur de la honte rappelons-le)

- les deux plus grands pays communistes (Russie-Chine) n'étaient pas devenus les pays les plus libéraux au monde (enrichissez-vous)

- la planète n'était pas un environnement fragile aux ressources limitées et qu'il fallait préserver (y compris de la surpopulation)

Les produits et services made in France sont et seront de moins en moins rentables, compétititifs et vendus dans notre pays comme à l'international

Même si nous n'avons pas manqué de bénéficier durant 2 ans de ce grotesque stagiaire avec son ministère du redressement productif et sa vareuse délavée, le cirque médiatique autour du made in France tourne désormais à vide (et je le regrette sincèrement) pour plusieurs raisons :

- le travail en France est parmi les plus coûteux dans le monde développé (pas seulement couteux en euros chargés mais aussi en conflictualité contre-productive, en lourdeurs et complexités administratives, en mauvaise ambiance sociale au travail, en absentéisme...)

- Le nombre d'actifs au travail, la durée d'une vie de travail, le temps annuel de travail sont tous parmi les plus bas du monde développé (personne en Europe à part les Français ne commence à travailler à 25 ou 30 ans, s'arrête à 55 ans, travaille 30 à 35 heures par semaine, prend 20 à 30 jours d'arrêts maladie et bénéficie de 5 à 8 semaines de congés payés)

- la productivité de tous les Français (chômeurs, handicapés, seniors, jeunes, femmes, immigrés..compris) est parmi les plus faible du monde développé (les socio-ringards prétendent le contraire car ils ne se basent que sur ceux qui ont un travail)

- le niveau d'éducation des travailleurs français se situe tout en bas dans l'échelle des compétences mesurée par l'OCDE (Etude PIAAC). Non seulement plus de 22 % des travailleurs ont un niveau extrêmement bas de connaissances (dont 2 millions d'illettrés) mais à l'autre extrémité du spectre professionnel nous avons bien moins de travailleurs hautement qualifiés (10 % à peine contre 15 % en moyenne dans l'OCDE)

- l'école française est hostile globalement aux entreprises, au travail dans le secteur privé. Elle croit préparer au travail de futurs ouvriers, techniciens ou fonctionnaires alors qu'elle forme largement dans le vide des travailleurs pour un monde qui n'existe plus (celui des 30 glorieuses)

Quelque soit le secteur économique nous perdons des positions, vendons de moins en moins nos produits et assistons à la destruction de notre tissu productif

- les entreprises industrielles disparaissent, sont vendues à l'encan, sont démantelées faute de repreneurs ou simplement de rentabilité (impossibilité d'investir en France tant les profits sont faibles)

- les entreprises commerciales se réduisent elles aussi sous la double influence d'Internet (ouvert sur le monde 24 h sur 24), d'un modèle basé uniquement sur l'importation à moindre cout et les très lourdes charges qu'elles supportent (y compris des loyers qu'elles ne parviennent plus à payer)

- les entreprises de services ne vont guère mieux (à l'exception de free ou de quelques rares sociétés sur des créneaux porteurs)

- l'agriculture française (un de nos anciens points forts) est entrain de couler car la main d'oeuvre est trop chère (15 euros de l'heure SMIC chargé en France contre 7,5 euros en Allemagne), les produits français sont plein de pesticides et d'engrais (le travail étant trop cher nous compensons par une utilisation effrénée de produits "phytosanitaires"), les Français ne veulent plus travailler dans l'agriculture ou l'élevage (demandez à des jeunes si le travail à la ferme les séduit, observez la moyenne d'âge des agriculteurs en France)

Le parti d'extrême droite qui nous promet une fermeture des frontières et une production française ne sait pas de quoi il parle

On aura beau faire, on aura beau dire et communiquer rien ne peut empêcher la mondialisation et la globalisation (à moins de prendre exemple sur la Corée du Nord ou le Vénézuela) :

- les usines ne reviendront plus en France (une fois qu'elles ont quitté notre pays elles ne reviennent plus) car les marchés sont mondialisés et qu'il est plus aisé de produire près d'où l'on consomme (en Asie notamment

- les usines sont aujourd'hui d'abord des usines de montage de pièces et éléments produits partout dans le monde (sous traitance), prétendre fabriquer en France c'est ne pas comprendre que sans pièces détachées venant de l'étranger nous ne pourrions rien produire (personne ne croit qu'une société en France va produire les puces des téléphones portable ou des ordinateurs que nous consommons)

- personne parmi les jeunes ne souhaite plus travailler en usine (même pour un travail d'ingénieur). Le modèle des jeunes actuellement c'est trader à Singapour (pour les polyglottes très qualifiés), fonctionnaire dans une administration (pour les moyennement qualifiés) ou équipier chez Mac do pour ceux qui ont raté la marche de l'école

Les Français sont devenus des consommateurs avisés (à défaut d'être des producteurs efficaces)

Les Français (tout en se prétendant sociaux) préfèrent les produits de bonne qualité fabriqués partout ailleurs qu'en France avec moins de social (le beurre et l'argent du beurre)

Ils préfèrent le choix de produits exotiques, d'une multiplicité de vendeurs (d'importateurs en fait), de grandes surfaces (des hangars où l'on vend à vil prix ce que la planète laborieuse produit), des produits qui leur donnent du pouvoir d'achat (si la chemise achetée 10 euros en hyper-marché était produite en France elle couterait 5 ou 6 fois plus chère), des services hi tech (plutôt Google ou Spotify que Félix Potin ou le RSI), des voitures coréennes garanties 7 ans ou des Dacia produites pas cher en Roumanie (avec toute la bonne conscience de ceux qui croit que Renault est une firme française et sociale ou qu'ils donnent du travail à des ouvriers roumains)

Pour s'en sortir il va falloir devenir réaliste et objectif

- le code du travail ne sert plus à rien (sauf donner du travail à des juristes) car le travail est sinistré. Quand on est sur le Titanic face à un Iceberg on oublie le code de la navigation et on chercher à sauver sa peau

- les recettes sociales du XX ème siècle sont devenues inopérantes et contre productives (les ponts, les congés payés, les CE, la règlementation tatillone et lourde)

- les recettes politiques de la V ème République ne fonctionnent plus (les 3 pouvoirs, un parlement et une fonction publique surnuméraires, un Président de la République substitut du Roi, des corps intermédiaires qui ne sont que la réincarnation des corporations)

- l'école est "out" depuis 30 ans, 40 % des écoliers venant du primaire ne maîtrisent même plus la langue française (Etude CEDRE de l'EN sortie en juillet 2016)

- le travail et la responsabilisation seules paieront, l'assistance sociale devra être limitée dans ses durées, ses périmètres et ses bénéficiaires

Rien ne sert de se rengorger sur les quelques rares secteurs qui fonctionnent encore

- L'aéronautique ou le spatial ne donneront pas du travail à tous les Français et les chinois nous aurons sans doute doublé dans 10 ans

- Le luxe comme le tourisme sont à la merci d'une grave crise économique ou de tension internationales (ou du terrorisme comme on le constate désormais)

- L'armement est une industrie dangereuse pour une petite Nation comme la France (qui n'a plus qu'un micro pouvoir sur la scène internationale)

Il y a urgence à tout reprendre et refonder (notamment nos références sociales et idéologiques)

Notre pays doit d'urgence se ré-inventer loin des recettes portées par la Gauche et et la Droite et leur nostalgie à 2 balles, par l'extrême gauche et ses solutions ruineuses pour l'économie et pour les libertés, loin du FN qui veut nous ramener à l'avant-guerre (avec les ligues, la xénophobie et une Europe belliciste et nationaliste) ou des écologistes dont le seul but est d'empêcher l'économie d'inventer et de se développer.

Le chantier est donc immense (bien plus vaste et urgent que celui de la reconstruction d'après-guerre) et nous aurons de moins en moins de marges de manoeuvre sans cette remise à plat de nos croyances et de nos institutions.


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