Prix du pétrole : bientôt mille dollars le baril ?

par Aerobar Films
mardi 1er juillet 2008

La dégradation générale de l’économie devrait bientôt amener le prix du pétrole à redescendre en dessous de la barre des $100. Mais la conjonction de l’inflation et d’une réelle tension entre l’offre et la demande se prépare à le catapulter à des niveaux jamais atteints d’ici quelques années.

Sur quoi nous fondons-nous pour prévoir une chute prochaine du baril tout en annonçant un possible franchissement du "mur des mille dollars" ?

Pour cette dernière prédiction, la réponse est simple : l’inflation. C’est en effet la seule solution dont disposent les pays occidentaux, les Etats-Unis en premier chef, pour résorber leur dette colossale.

Mais qu’est-ce qui ferait s’effondrer le cours du baril à plus court terme, alors qu’il bat record sur record ? Nous vous livrons ici les résultats de notre modèle macro-économique inédit. Un petit dessin vaut peut-être mieux qu’un grand discours, dans le plus pur style des prévisions piquistes :



Nous y retrouvons notre vieille amie, l’inflation. Celle-ci serait en effet ressortie de son tombeau dès la fin 2001, du fait de l’ouverture en grand des vannes de liquidités par la Fed qui voulait éviter que l’explosion de la bulle internet, puis le 11-Septembre, ne provoque une crise économique majeure.

Mondialisation oblige, elle s’est très vite propagée à l’ensemble de la planète. En Europe, on a accusé le passage à l’euro, début 2001, d’avoir provoqué une valse des étiquettes : il est probable que l’inflation ait aidé ceux qui effectuaient les conversions de prix à avoir la main lourde.

Les matières premières ont donc logiquement commencé à s’apprécier. Cette tendance haussière a intéressé les investisseurs institutionnels - aussi bien les sages fonds de pension anglo-saxons que les hedge funds et les banques d’investissement - qui ont ainsi emballé le marché des matières premières.

Face à ces prix, la demande mondiale a commencé à s’assagir depuis 2006. Elle ne va pas tarder à décrocher : quand le pétrole devient trop cher, les possesseurs de 4x4 finissent par avouer comme un seul homme qu’ils conduisent au-dessus de leurs moyens. Cet effet non linéaire, dû au fait que l’utilisation du pétrole est souvent liée à la composante ostentatoire du train de vie occidental ("voyez comme je me déplace") et qu’on accepte plus facilement de perdre la face si on le fait à plusieurs, va provoquer une chute brutale de la demande.

Les pétroliers, qui spéculent actuellement à la hausse avec les autres, vont s’apercevoir les premiers de ce décrochage et changer rapidement de stratégie de couverture. Les marchés à terme, mal équipés en systèmes de régulation, vont réagir instantanément et sans doute violemment, entraînant le baril vers des cours à deux chiffres.

Voilà pourquoi un baril à $75 vers la fin 2008 ne nous paraît pas impossible : il s’agit d’une simple division par deux de son cours, similaire à la chute du NASDAQ entre mars et septembre 2000.

Ensuite, selon la gravité de la crise dans laquelle nous serons plongés, la demande finira par reprendre lentement sa progression... jusqu’à se heurter au plafonnement de la production pétrolière. Les investissements préventifs n’ayant pas été réalisés pour cause de récession, il n’y aura pas de carburants alternatifs disponibles en quantité suffisante pour que la demande bascule sur eux, et le prix du baril pourra donc poursuivre son ascension vers des sommets jamais atteints.

Hé oui ! Selon notre modèle, la hausse des prix du pétrole depuis le début du siècle n’est pas du tout due au pic pétrolier. A la rigueur, le pic a servi d’argument aux acteurs des marchés financiers pour maintenir la cadence.



Mais patience, c’est juste une question de temps...


Lire l'article complet, et les commentaires