Productivité : cela devient inquiétant

par karl eychenne
mardi 8 octobre 2019

La productivité continue de freiner nos économies. Toujours aucun redressement, malgré tout ce que l’on entend sur l’apport des nouvelles technologies et le soutien des politiques monétaires ultra-accommodantes. Or, sans productivité, point de salut.

« La productivité c’est faire mieux ce qui a déjà été fait ». Peter Drucker. Présenté comme cela, la productivité pourrait passer pour un caprice industriel, une bien délicate attention du producteur envers son produit, ou encore un ornement inutile. Pire, la productivité aurait même mauvaise presse, une presse qui fut d’abord récréative avec les Temps modernes de Charlie Chaplin, mais aujourd’hui une presse destructive associant la productivité aux méfaits de la production sur notre environnement.  

 

Mais la productivité c’est aussi autre chose. Elle est la raison principale à l’amélioration de notre bien-être (au moins matériel) au cours du dernier siècle. Elle constitue aujourd’hui le seul moteur de la croissance économique face au vieillissement de la population. Enfin elle permet d’imaginer des progrès techniques pour une croissance économique plus saine, conjuguant bien-être environnemental et bien-être en termes d’emploi. 

 

Or, les chiffres se suivent, se ressemblent, et restent inquiétants. Quelles que soient les sources récentes, (OCDE, FMI, Commission européenne, BRI, recherche académique) : la productivité du travail déçoit, partout :

 

La productivité ?

La définition officielle est plutôt aride : la productivité se définit comme le rapport, en volume, entre une production et les ressources mises en œuvre pour l’obtenir. Tentons une autre définition : pour soulever de lourdes charges vous avez deux solutions, soit vous utilisez une grande quantité de personnes, soit vous utilisez une grande quantité d’idées provenant d’une seule personne… ainsi naquit la poulie. La première solution consiste à travailler beaucoup : on appelle cela le « travail » ; la deuxième à travailler mieux : on appelle cela la « productivité ».

 

L’histoire et la philosophie s’interrogent depuis longtemps sur ce qui sépare le travail et la productivité. Plutôt qu’une séparation, on parlera d’ailleurs d’une évolution de l’animal laborans vers l’homo faber (la condition humaine : Hanna Arendt). Plus tard, on s’interrogera alors sur les dérives possibles de l’homo faber en homo consumens (l’hyper – consommateur de G.Saad, ou P.P.Pasolini).

 

Les causes officielles possibles

40 ans de mystère : la productivité croît de moins en moins vite, partout. Une atonie qui relèverait presque de l’antinomie, au moment où deux ères nouvelles seraient censées propulser la productivité vers le haut : les nouvelles technologies et les politiques de soutien sans précédent. Nous dressons ci-dessous la liste officielle des explications possibles, des plus consensuelles aux plus farfelues.

 

Conclusion : sans productivité, point de salut

La faible productivité est un problème majeur pour nos économies et celles des futures générations.

 


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