Quand les Ivoiriens voient clair

par olivier cabanel
samedi 7 février 2009

En effet, en 1990 le premier Ministre de la Côte d’Ivoire, Alassane Ouattara a redressé spectaculairement l’état de son pays. Un exemple dont le gouvernement Sarkozy devrait s’inspirer.

Cet ex-directeur du Fond Monétaire International a été engagé par Houphouët Boigny pour redresser les finances de son pays.
Alassane Ouattara, appelé ADO par ses fans, n’est pas n’importe qui.
http://www.afrique-express.com/archive/OUEST/cotedivoire/cotedivoirebio/ouattara.htm
Né en 1942, à Dimbokro, près de Yamoussoukro, capitale de la Côte D’Ivoire, après de brillantes études, à obtenu un doctorat d’état en sciences économiques.
Il devient le directeur du département Afrique et conseiller du directeur du FMI, puis gouverneur de la BCEAO (Banque Centrale de l’Afrique de l’Ouest), avant d’être appelé par le Président Ouphouet Boigny pour redresser le pays plongé dans une crise tragique.
Comment s’y est-il pris ?
Il a mené une politique de rigueur budgétaire draconienne en réduisant les salaires de tous les membres du gouvernement.
http://www.grioo.com/ar,cote_d_ivoire_la_panacee_ouattara_,15317.html
Une certaine anarchie régnait dans le pays, car il était courant que des membres de l’administration ou du gouvernement perçoivent plusieurs salaires, et autres avantages.
Il a aussi déclenché des audits pour plusieurs sociétés d’état.
Le salaire des Ministres a été baissé de 50%. Le prix du Gasoil a baissé de 100 fr cfa et la prime de transport des fonctionnaires a été réévaluée pour aller jusqu’à 7000 fr cfa suivant les zones.
(Pour avoir une idée de l’importance de ces sommes : le smig était alors de 35000 fr cfa)
Ce plan d’austérité a été décidé en mars 1990 avec l’accord de la Banque Mondiale et du FMI prévoyant notamment la baisse des salaires du service public et le prélèvement d’une contribution de solidarité dans le secteur privé.
A titre d’exemple, Il a privé de leurs belles voitures des collaborateurs qui avaient tendance à abuser des privilèges que leur permettait l’exercice du pouvoir.
Il a organisé la vente des voitures de services à leurs principaux utilisateurs, provoquant une économie des frais d’entretien et la disparition des bons d’essence.
La détermination d’Ouattara permit aussi de récupérer des arrièrés d’impots au grand dam des commerçants de la communauté libanaise.
A lire, « la Côte d’Ivoire : de la déstabilisation à la refondation » (Marie-France Jarret et Francois Régis Mahieu, éditions de l’Harmattan, janvier 2002).
On est loin des discours, des promesses et des actes de notre actuel Président, qui propose aux Français de se serrer la ceinture mais qui garde l’augmentation de 206% de salaire qu’il s’est généreusement octroyé.
Sarkozy ne se choque pas de voir le budget du gouvernement passer de 32 millions d’euros à près de 130 millions en 2008.
La présidence sarkozienne emploie 957 personnes.
Sous Chirac les dépenses en déplacements à l’étranger ou en province étaient de 10 millions d’euros par an : elles viennent de passer à 15 millions.
Savez vous qu’un sénateur coûte à l’état 2557 € par jour, et un député 2384 € par jour (lorsque l’on ajoute tous les avantages prévus aux salaires) ?
Quant aux ministres, si l’on prend l’exemple de Rachida Dati, son budget se montait à 200 000 € depuis mai 2007, et elle a du demander une rallonge de 70 000 € pour « finir l’année ».
Revenons à Alassane.
Il finit par assainir en quelques mois les finances publiques et sera ensuite écarté de l’élection présidentielle par la cour suprème ivoirienne. Certains y voient le fruit d’un arrangement politique entre l’actuel Président et le général Robert Guéi.
Aujourd’hui un certain désordre règne de nouveau en Côte d’Ivoire.
Le Président au pouvoir sait qu’il pourrait bien perdre sa place, au profit de Ouattara très populaire dans les sondages.
http://www.espace-francophone.com/afrique/ouest/actualites-cote-d_ivoire5.html
Il a tenté de l’empêcher de se présenter, prétextant qu’il n’est pas ivoirien, lançant une campagne de calomnie, mettant des doutes sur l’origine de la fortune de celui-çi et maintenant il repousse régulièrement l’échéance électorale malgré les pressions mondiales.
Car comme disait un vieil ami africain :
« Il est plus facile de trouver le mensonge que la vérité ».

Lire l'article complet, et les commentaires