Quand les libéraux dénoncent l’euro
par Laurent Herblay
mardi 3 juin 2014
Malgré tout, Charles Gave et ses acolytes apportent de l’euro au moulin de ceux qui critiquent la monnaie unique. Alors que quelques eurobéats parviennent encore à écrire que l’euro nous aurait protégé dans la crise, l’Institut des Libertés, par quelques chiffres et un graphique parlant démonte cette fadaise. Bien au contraire, depuis 2008, la zone euro a la plus faible croissance de l’ensemble des pays développés, ce qui montre que l’euro, loin d’être le bouclier annoncé est en réalité un boulet accroché aux pieds des économies européennes. Il montre également à quel point il provoque une divergence de ses économies et un effondrement industriel en dehors de l’Allemagne (où la production a cru de plus de 20% depuis 2000, quand elle a baissé de plus de 20% en Italie et en Espagne et de plus de 10% en France, pour une moyenne de la zone euro stable).
La raison de cet échec est simple : l’euro n’est qu’un mark bis, qui, s’il convient bien à l’Allemagne, n’est absolument pas adapté à des pays aussi différents. Il rappelle qu’aucune expérience de monnaie transnationale n’a duré et que la période de croissance ne s’expliquait que par une envolée temporaire de l’endettement, suite à la convergence des taux d’intérêt, que les pays ont payé cher ensuite. En fait, l’euro fait diverger les pays membres. Il dénonce le cumul de l’austérité et des changes fixes, quand la dévaluation permet de donner une bouffée d’oxygène économique. Ils soulignent l’impossibilité d’une fédéralisation, du fait des coûts astronomiques que cela représenterait pour l’Allemagne (entre 7 et 12% de son PIB tous les ans). Ils dénoncent également la mise en commun des dettes, qui représenterait également un sérieux aléa moral.
Comme dans « Casser l’euro pour sauver l’Europe », ils tempèrent les conséquences de la fin de la monnaie unique sur l’inflation et la dette publique pour appeler à un démontage concerté de ce monstre pour permettre « la renaissance de l’Europe ».