Quand les PME mourront....

par Cyber entrepreneur
samedi 21 mars 2009

La crise relatée par les chroniqueurs et les politiques est traduite quotidiennement par « la chute du CAC 40 » version journalistique, et par « la honte sur les salaires des gros patrons » version gouvernementale. Est-ce la France que nous sommes ?

Pauvres de nous ! Que ne voyons nous pas que nous sommes orientés par des intellectuels amnésiques des réalités opérationnelles ?

Je suis un chef d’entreprise, d’une petite entreprise certes, nous ne sommes que six.
Mais je suis de ceux dont on omet de parler chaque jour, et qui pourtant emploient 80% des salariés français et représentent 3 millions d’entreprises en France. De ceux qui pâtissent des plans de relance saupoudrés et inutiles, sauf à gonfler nos impôts, de ceux qui ne peuvent plus investir tant la pression fiscale est lourde, de ceux qui tentent chaque jour de rassurer leurs salariés, car chez nous les emplois sont précieux et les gens investis comme s’ils étaient dans leur propre entreprise.
Je suis également de ceux qui baissent leur rémunération pour préserver l’emploi de leurs salariés, de ceux qui remettent leur propre argent dans leur entreprise plutôt que de licencier. Je suis de ceux qui s’épuisent à trouver des solutions pour le bien être social et pour la pérennité.
Et qu’avons-nous nous en échange ? Rien, moins que rien puisque le discrédit que jettent les uns et les autres sur le patronat, amalgamant sans vergogne un patron de banque et sa prime à un chef d’entreprise, nous nuit plus que nous sert. Encore moins que rien, il y a le néant, c’est ce que nous sommes lorsque nous écoutons des plans de relance dans lesquels les PME ne sont même pas citées, pire encore, totalement oubliées de discours pompeux et grandissimes sur la stratégie de relance.
Comment est-il possible d’oublier à ce point les employeurs, les vrais, de fustiger des coupables (certes réels) appartenant à une sphère qui ne représente pas l’emploi, le vrai, jetant ainsi le discrédit sur ceux qui détiennent l’envie (et non le pouvoir…) de le préserver ?
C’est une honte et ce qui doit arriver va arriver.
Nous, patrons de PME, n’avons pas le droit de grève…rappelez-vous ! Pas le droit de grand-chose d’ailleurs. Mais il en est un qui nous est acquis, radical, c’est le droit d’entreprendre ou non.
Messieurs les politiques, à force de dire n’importe quoi, de mener des relances alambiquées irréalistes, et démagogues,
Messieurs les journalistes en mal d’idées, à force d’écrire des inepties pour l’audience, et d’oublier de parler de la création de valeur,
Vous allez finir par nous décourager d’entreprendre et nous conduire à ne plus avoir envie de nous battre pour sauver les emplois de gens qui vous font vivre.
Et là, vous aurez bien sur de quoi alimenter vos journées, car, si nous fermons nos entreprises, plutôt que de nous battre, ce sont 20 millions de chômeurs supplémentaires qui viendront alimenter le marché du travail. Cependant, vos occupations quotidiennes changeront de sujet : calmer la crise du patronat ! Et chercher de quoi survivre…

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