Qui veut la peau des tarifs réglementés de l’électricité ?

par Enjeux Electriques
mercredi 16 avril 2014

Encore une fois, les consommateurs vont recevoir un coup de massue : payer de nouveau et plus chère une facture d’électricité déjà réglée ! Pour l’instant, la nouvelle ministre de l’Ecologie et de l’Energie, Ségolène Royal, temporise et reporte la hausse au mois d’août. L’ANODE, le rassemblement des concurrents d’EDF et de GDF Suez, est responsable de cette situation ubuesque. Depuis plusieurs années, elle multiplie les recours devant la Justice pour faire monter les prix de l’énergie.

Le 11 avril, le Conseil d’Etat a, en effet, invalidé les tarifs réglementés pour 2012-2013, au motif qu’ils ne permettent pas de « répercuter les hausses prévisionnelles des coûts de production  ». De facto, l’Etat et EDF sont obligés d’augmenter le prix de l’électricité pour 28 millions de foyers.

A qui profite la hausse des tarifs ?

Ce qui est surprenant, c’est qu’EDF (seul fournisseur national obligé d’appliquer les tarifs réglementés pour l’électricité et principal producteur d’électricité en France) n’est pas à l’origine des plaintes devant le Conseil d’Etat. Non, c’est l’ANODE, l’association des fournisseurs alternatifs d’énergie, qui mène méthodiquement une campagne de déstabilisation à l’encontre des tarifs réglementés. Précision, les membres de l’ANODE (ENI, Direct Energie, Lampiris, Gaz de Paris et Planète OUI) ne produisent eux-mêmes qu’une maigre part de l’électricité qu’ils vendent en France.

En fait, les membres de l’ANODE se fournissent auprès d’EDF, qui est obligé par la loi de leur vendre de l’électricité au prix fixe de 42 €/MWh. Dès lors, le calcul des fournisseurs alternatifs est simple : faire monter le prix de l’électricité pour les clients d’EDF (dont la plupart sont restés au tarif réglementé) tout en profitant d’un prix d’achat faible de l’électricité. De sorte, les concurrents d’EDF peuvent attirer de nouveaux clients en faisant miroiter des tarifs plus bas que ceux de l’électricien historique. La stratégie est exactement la même pour le gaz : l’ANODE a également fait annuler les tarifs réglementés pour cette énergie en décembre 2013.

Pour répondre au mécontentement populaire, Ségolène Royal a promis une réforme du calcul des tarifs réglementés. Sauf à modifier profondément la loi au risque de s’attirer les foudres de Bruxelles, la tâche s’annonce ardue. Dans l’immédiat, le plus urgent c’est de trouver un moyen d’aider les foyers qui ont déjà du mal à payer leurs factures et qui sont les premières victimes de ces hausses. 


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