Quotas et taxe carbone, pour le meilleur ou pour le pire ?
par Daniel Roux
lundi 21 décembre 2009
Une nouvelle taxe va nous être prochainement imposée, la Taxe Carbone, sans que l’on sache très bien si c’est pour le bien de l’humanité ou une nouvelle occasion pour nos larrons d’essorer un peu plus le pauvre peuple.
Considérant le tapage des lobbies à travers les médias et l’unanimité suspecte affichée par les grands de ce monde, je pencherais a priori pour la seconde solution. Cependant avant de trancher, j’ai voulu en avoir le cœur net. J’ai donc cherché quelle réalité se trouvait derrière ce grand ramdam plus proche de la propagande que de l’information.
Le premier acte se passe à Rio de Janeiro en 1992 lors de la Convention des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC) entrée en vigueur le 21 mars 1994, ratifiée par 189 pays dont les États-Unis et l’Australie. Cette convention reconnaît l’existence du changement climatique d’origine humaine et impose aux pays industrialisés de lutter contre ce phénomène. Elle fixe un objectif ultime : la stabilisation des « concentrations de gaz à effet de serre dans l’atmosphère à un niveau qui empêche toute perturbation anthropique dangereuse du système climatique ».
http://unfccc.int/portal_francophone/items/3072.php
Découlant de cette convention, le protocole de Kyoto de1997 est entré en vigueur en février 2005. Il a été ratifié à ce jour par 183 pays à l’exception notable des États-Unis. Il fixe des objectifs chiffrés juridiquement contraignants de réduction des émissions des 6 principaux gaz à effet de serre dans les pays développés. En 2012, ces pays devront avoir globalement réduit de 5,2 % leurs rejets par rapport aux niveaux enregistrés en 1990. Chaque pays doit atteindre un objectif national précis.
C’est à partir de ce protocole que l’Union Européenne se saisit du dossier et élabore une directive adoptée en octobre 2003. Cette directive organise l’évaluation des émissions des principales installations émettant du CO2 afin de déterminer dans une seconde phase les quotas permettant d’atteindre les objectifs de Kyoto.
http://www.notre-planete.info/actualites/actu_2110_taxe_carbone_Europe.php
C’est dans cette directive qu’apparaissent les permis négociables - appelés aussi quotas d’émission échangeables qui sont des droits à émettre du CO2. Les entreprises émettrices pourront utiliser les quotas que leurs états leur distribueront chaque année. L’achat et la vente de droits à émettre sont autorisés entre les entreprises qui auront un solde positif et celles qui auront un solde négatif. Les autres gaz à effet de serre, les transports, le chauffage et l’agriculture restent « provisoirement » en dehors du champ de cette directive.
Des amendes dissuasives, plus élevées que les prix des droits sur le marché, sont prévues pour ceux qui rejetteraient sans posséder les droits correspondants, de plus ils devront remettre les droits consommés abusivement lors de la période suivante.
Les lecteurs attentifs remarqueront tout de suite que cette directive ne porte que sur un seul des 6 principaux gaz à effet de serre, le dioxyde de carbone, et que des émetteurs importants en sont exclus.
http://fr.wikipedia.org/wiki/Gaz_%C3%A0_effet_de_serre
Ces entorses, que l’on suppose politiques, réduisent à presque rien les ambitions du protocole de Kyoto dans la mesure où le méthane, par exemple, réchauffe 23 fois plus que le dioxyde de carbone et à augmenter de 142% depuis le début de l’ère industrielle contre 38% pour le CO2. Quant à la vapeur d’eau, elle représente 3% des gaz présents dans l’atmosphère.
De plus, elles conduisent aussi à encourager les délocalisations de ce qui reste de notre industrie d’autant que les transports utilisés pour les réimportations sont, en quelques sorte, subventionnés par leur exemption du dispositif des quotas. Le péril n’a pas fait oublier à nos hommes politiques le dogme du libre-échange si cher aux riches actionnaires des multinationales.
Pour organiser et contrôler ces échanges commerciaux, il est prévu que des bourses « du carbone » soient organisées comme pour n’importe quelle marchandise. Les financiers pourront exercer leurs talents pour fabriquer des produits spéculatifs en utilisant les contrats à termes (les futures) et les contrats spot (temps réel). On peut d’ors et déjà prévoir la formation de bulles destinées à éclater un jour ou l’autre et provoquant de multiples dégâts collatéraux.
La taxe carbone provient directement du mécanisme des quotas. Elle permettra d’impliquer les petits émetteurs diffus, nous et les petites entreprises, que l’on ne peut pas mettre individuellement sous quotas.
Mon opinion, fondée sur ce qui précède, est qu’il s’agit de la pire arnaque qui soit.
Pour persuader le bon peuple du bien fondé de cette nouvelle taxe, les organisateurs de ce marché, de grandes banques en fait, font appel à de grands noms connus internationalement, et ils n’y vont pas avec le dos de la cuillère.
http://www.agoravox.fr/actualites/economie/article/goldman-sachs-la-grande-machine-a-59168
Par exemple, Al Gore est l’acteur et l’orateur du documentaire réalisé par David Guggenheim, « Une vérité qui dérange », présenté au Festival de Cannes de 2006. Ce film aux effets dramatiques souvent exagérés, ambitionne de dévoiler au grand public les effets catastrophiques du réchauffement climatique. Le film est récompensé par 2 oscars en 2007. Dans un jugement d’octobre 2007, un juge anglais décide que ce film représente le consensus scientifique sur le sujet, tel que décrit dans les rapports du GIEC. Il y ajoute une petite réserve, en précisant qu’il contient 9 erreurs.
On peut lire sur Wikipédia, qu’Al Gore est aussi « le cofondateur et chairman de Generation Investment Management LPP, fond d’investissements à long terme dans l’économie durable, et qui recueille des capitaux très importants d’investisseurs du monde entier et en particulier de nombreux fonds de pension américains. À sa création en 2004, Generation Investment a drainé 5 milliards de dollars américains.
http://fr.wikipedia.org/wiki/Al_Gore
Al Gore s’est lancé également dans le négoce de certificats d’émissions de CO2, ce qui expliquerait sa vigueur à alarmer l’opinion publique sur le changement climatique ».
Le voile d’illusions se déchire à son sujet quand Al Gore recommande de mettre les mécanismes de l’économie de marché au service des questions environnementales.
Que l’on ne s’y trompe pas, je ne plaide pas pour l’inaction. Les données collectées par les scientifiques, pour peu qu’elles soient crédibles, révèlent une augmentation des températures moyennes.
Selon les scénarios du GIEC, une augmentation des températures de 1,4°C à 5,8°C, d’ici à la fin du 21ème est probable si l’on ne fait rien. Cela entraînerait l’apparition plus fréquente qu’aujourd’hui d’événements naturels potentiellement catastrophiques tels que des inondations ou des sécheresses, de puissants cyclones et d’autres effets du même genre.
http://www.ipcc.ch/home_languages_main_french.htm
Pour éviter que ces prévisions ne deviennent des faits, nous devons modifier nos modes de production afin de contrôler les émissions de gaz à effet de serre.
Je n’ignore pas que certains ont révélé des manipulations de certaines données et de l’opinion, que d’autres mettent en avant la prédominance de l’inévitable vapeur d’eau dans le réchauffement et l’activité solaire cyclique. Cependant, la probabilité que la menace soit réelle est importante et ne rien tenter serait irresponsable.
Ce que je dénonce, c’est justement l’irresponsabilité de ceux qui utilisent l’angoisse qu’ils ont installée dans la population pour tenter d’une part de s’enrichir en spéculant sur les quotas et d’autre part en mettant en place une taxe coûteuse, inutile et dangereuse pour la population.
Inutile parce que les autres gaz à effet de serre beaucoup plus actifs, continueront à être rejetés dans l’atmosphère, notamment le méthane et que par conséquent, réduire le CO2 revient à « pisser dans un violon ».
Dangereux parce que, si ce qu’on nous raconte est vrai, les émissions de ces autres gaz vont provoquer une augmentation de la température de l’atmosphère terrestre et conduire inévitablement aux catastrophes climatiques annoncées.
Dangereux parce que l’attention des citoyens est détournée d’autres nuisances comme la multiplication des poids lourds sur les routes ou les milliers de tonnes de produits chimiques cancérigènes fabriqués, vendus et déversés sans état d’âme dans la nature sous forme d’insecticides, d’herbicides ou de fongicides pour se retrouver dans ce que nous respirons, buvons et mangeons.
Pour tout ce qui précède, l’échec de la Convention de Copenhague, ne me fera pas pleurer.
Si le GIEC est sincère dans ces prévisions, la baisse des gaz à effet de serre ne pourra être obtenu, très difficilement, que par une politique volontariste de l’ensemble des gouvernements de la planète. Rien que pour le méthane dont les sources principales d’origine humaine sont l’élevage intensif et les rizières, la diminution des rejets ne pourra être obtenue à court terme, que par une diminution importante de la consommation de viande dans les pays développés.
Reste qu’à long terme, seule une baisse sensible de la population mondiale associée à une profonde modification des priorités humaines, à travers notamment un changement des modes de vie et de pensée des plus riches. Ce n’est certainement pas dans l’excès de consommation et les gadgets que nous trouverons la jouissance ou des remèdes à nos angoisses existentielles.
Plus de solidarité et de sérénité, moins de cupidité et d’avidité, permettraient à l’humanité de d’éclaircir son horizon.
Article récent traitant du même sujet sur Agoravox :
http://www.agoravox.fr/actualites/environnement/article/que-penser-de-la-taxe-carbone-66165
Le premier acte se passe à Rio de Janeiro en 1992 lors de la Convention des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC) entrée en vigueur le 21 mars 1994, ratifiée par 189 pays dont les États-Unis et l’Australie. Cette convention reconnaît l’existence du changement climatique d’origine humaine et impose aux pays industrialisés de lutter contre ce phénomène. Elle fixe un objectif ultime : la stabilisation des « concentrations de gaz à effet de serre dans l’atmosphère à un niveau qui empêche toute perturbation anthropique dangereuse du système climatique ».
http://unfccc.int/portal_francophone/items/3072.php
Découlant de cette convention, le protocole de Kyoto de1997 est entré en vigueur en février 2005. Il a été ratifié à ce jour par 183 pays à l’exception notable des États-Unis. Il fixe des objectifs chiffrés juridiquement contraignants de réduction des émissions des 6 principaux gaz à effet de serre dans les pays développés. En 2012, ces pays devront avoir globalement réduit de 5,2 % leurs rejets par rapport aux niveaux enregistrés en 1990. Chaque pays doit atteindre un objectif national précis.
C’est à partir de ce protocole que l’Union Européenne se saisit du dossier et élabore une directive adoptée en octobre 2003. Cette directive organise l’évaluation des émissions des principales installations émettant du CO2 afin de déterminer dans une seconde phase les quotas permettant d’atteindre les objectifs de Kyoto.
http://www.notre-planete.info/actualites/actu_2110_taxe_carbone_Europe.php
C’est dans cette directive qu’apparaissent les permis négociables - appelés aussi quotas d’émission échangeables qui sont des droits à émettre du CO2. Les entreprises émettrices pourront utiliser les quotas que leurs états leur distribueront chaque année. L’achat et la vente de droits à émettre sont autorisés entre les entreprises qui auront un solde positif et celles qui auront un solde négatif. Les autres gaz à effet de serre, les transports, le chauffage et l’agriculture restent « provisoirement » en dehors du champ de cette directive.
Des amendes dissuasives, plus élevées que les prix des droits sur le marché, sont prévues pour ceux qui rejetteraient sans posséder les droits correspondants, de plus ils devront remettre les droits consommés abusivement lors de la période suivante.
Les lecteurs attentifs remarqueront tout de suite que cette directive ne porte que sur un seul des 6 principaux gaz à effet de serre, le dioxyde de carbone, et que des émetteurs importants en sont exclus.
http://fr.wikipedia.org/wiki/Gaz_%C3%A0_effet_de_serre
Ces entorses, que l’on suppose politiques, réduisent à presque rien les ambitions du protocole de Kyoto dans la mesure où le méthane, par exemple, réchauffe 23 fois plus que le dioxyde de carbone et à augmenter de 142% depuis le début de l’ère industrielle contre 38% pour le CO2. Quant à la vapeur d’eau, elle représente 3% des gaz présents dans l’atmosphère.
De plus, elles conduisent aussi à encourager les délocalisations de ce qui reste de notre industrie d’autant que les transports utilisés pour les réimportations sont, en quelques sorte, subventionnés par leur exemption du dispositif des quotas. Le péril n’a pas fait oublier à nos hommes politiques le dogme du libre-échange si cher aux riches actionnaires des multinationales.
Pour organiser et contrôler ces échanges commerciaux, il est prévu que des bourses « du carbone » soient organisées comme pour n’importe quelle marchandise. Les financiers pourront exercer leurs talents pour fabriquer des produits spéculatifs en utilisant les contrats à termes (les futures) et les contrats spot (temps réel). On peut d’ors et déjà prévoir la formation de bulles destinées à éclater un jour ou l’autre et provoquant de multiples dégâts collatéraux.
La taxe carbone provient directement du mécanisme des quotas. Elle permettra d’impliquer les petits émetteurs diffus, nous et les petites entreprises, que l’on ne peut pas mettre individuellement sous quotas.
Mon opinion, fondée sur ce qui précède, est qu’il s’agit de la pire arnaque qui soit.
Pour persuader le bon peuple du bien fondé de cette nouvelle taxe, les organisateurs de ce marché, de grandes banques en fait, font appel à de grands noms connus internationalement, et ils n’y vont pas avec le dos de la cuillère.
http://www.agoravox.fr/actualites/economie/article/goldman-sachs-la-grande-machine-a-59168
Par exemple, Al Gore est l’acteur et l’orateur du documentaire réalisé par David Guggenheim, « Une vérité qui dérange », présenté au Festival de Cannes de 2006. Ce film aux effets dramatiques souvent exagérés, ambitionne de dévoiler au grand public les effets catastrophiques du réchauffement climatique. Le film est récompensé par 2 oscars en 2007. Dans un jugement d’octobre 2007, un juge anglais décide que ce film représente le consensus scientifique sur le sujet, tel que décrit dans les rapports du GIEC. Il y ajoute une petite réserve, en précisant qu’il contient 9 erreurs.
On peut lire sur Wikipédia, qu’Al Gore est aussi « le cofondateur et chairman de Generation Investment Management LPP, fond d’investissements à long terme dans l’économie durable, et qui recueille des capitaux très importants d’investisseurs du monde entier et en particulier de nombreux fonds de pension américains. À sa création en 2004, Generation Investment a drainé 5 milliards de dollars américains.
http://fr.wikipedia.org/wiki/Al_Gore
Al Gore s’est lancé également dans le négoce de certificats d’émissions de CO2, ce qui expliquerait sa vigueur à alarmer l’opinion publique sur le changement climatique ».
Le voile d’illusions se déchire à son sujet quand Al Gore recommande de mettre les mécanismes de l’économie de marché au service des questions environnementales.
Que l’on ne s’y trompe pas, je ne plaide pas pour l’inaction. Les données collectées par les scientifiques, pour peu qu’elles soient crédibles, révèlent une augmentation des températures moyennes.
Selon les scénarios du GIEC, une augmentation des températures de 1,4°C à 5,8°C, d’ici à la fin du 21ème est probable si l’on ne fait rien. Cela entraînerait l’apparition plus fréquente qu’aujourd’hui d’événements naturels potentiellement catastrophiques tels que des inondations ou des sécheresses, de puissants cyclones et d’autres effets du même genre.
http://www.ipcc.ch/home_languages_main_french.htm
Pour éviter que ces prévisions ne deviennent des faits, nous devons modifier nos modes de production afin de contrôler les émissions de gaz à effet de serre.
Je n’ignore pas que certains ont révélé des manipulations de certaines données et de l’opinion, que d’autres mettent en avant la prédominance de l’inévitable vapeur d’eau dans le réchauffement et l’activité solaire cyclique. Cependant, la probabilité que la menace soit réelle est importante et ne rien tenter serait irresponsable.
Ce que je dénonce, c’est justement l’irresponsabilité de ceux qui utilisent l’angoisse qu’ils ont installée dans la population pour tenter d’une part de s’enrichir en spéculant sur les quotas et d’autre part en mettant en place une taxe coûteuse, inutile et dangereuse pour la population.
Inutile parce que les autres gaz à effet de serre beaucoup plus actifs, continueront à être rejetés dans l’atmosphère, notamment le méthane et que par conséquent, réduire le CO2 revient à « pisser dans un violon ».
Dangereux parce que, si ce qu’on nous raconte est vrai, les émissions de ces autres gaz vont provoquer une augmentation de la température de l’atmosphère terrestre et conduire inévitablement aux catastrophes climatiques annoncées.
Dangereux parce que l’attention des citoyens est détournée d’autres nuisances comme la multiplication des poids lourds sur les routes ou les milliers de tonnes de produits chimiques cancérigènes fabriqués, vendus et déversés sans état d’âme dans la nature sous forme d’insecticides, d’herbicides ou de fongicides pour se retrouver dans ce que nous respirons, buvons et mangeons.
Pour tout ce qui précède, l’échec de la Convention de Copenhague, ne me fera pas pleurer.
Si le GIEC est sincère dans ces prévisions, la baisse des gaz à effet de serre ne pourra être obtenu, très difficilement, que par une politique volontariste de l’ensemble des gouvernements de la planète. Rien que pour le méthane dont les sources principales d’origine humaine sont l’élevage intensif et les rizières, la diminution des rejets ne pourra être obtenue à court terme, que par une diminution importante de la consommation de viande dans les pays développés.
Reste qu’à long terme, seule une baisse sensible de la population mondiale associée à une profonde modification des priorités humaines, à travers notamment un changement des modes de vie et de pensée des plus riches. Ce n’est certainement pas dans l’excès de consommation et les gadgets que nous trouverons la jouissance ou des remèdes à nos angoisses existentielles.
Plus de solidarité et de sérénité, moins de cupidité et d’avidité, permettraient à l’humanité de d’éclaircir son horizon.
Article récent traitant du même sujet sur Agoravox :
http://www.agoravox.fr/actualites/environnement/article/que-penser-de-la-taxe-carbone-66165