R.I.P.

par Michel Santi
mardi 4 novembre 2008

Les autorités américaines ont été vertement critiquées pour avoir abandonné Lehman à son sort. De fait, elles ne s’attendaient pas au cataclysme financier survenu dès l’annonce de sa débâcle, cataclysme dont on ne peut toujours pas parler au passé...

Les actionnaires, investisseurs et spéculateurs ont certes été brûlés, les contribuables à travers le monde ont certes été sollicités à hauteur de 2 000 milliards de dollars. Pour autant, maintenant que le gros de la panique semble passé - ou en tout cas intégré, "digéré" par le marché -, maintenant que les institutions financières les moins solvables ont été sacrifiées à la faveur d’un gigantesque et macabre jeu de dominos, l’effondrement de Lehman peut-il vraiment être considéré sur toute la ligne comme une tragédie ? 

Cette crise n’est pas née à l’occasion de la faillite de Lehman car Wall Street et le système financier anglo-saxon vivaient très nettement au-dessus de leurs moyens à coup de crédits et de leviers. Du reste, la bulle avait commencé à imploser dès juillet 2007, soit quatorze mois avant la banqueroute de Lehman...

Le sauvetage de cette banque aurait certes épargné au monde des semaines noires chargées d’intensité dramatique. Pour autant, notre système financier aurait été épisodiquement - et fatalement - secoué par des mini-crises bancaires qui y auraient installé un pourrissement "à la japonaise".

Par ailleurs, la bombe Lehman a également eu deux autres conséquences bénéfiques : celle de finalement sortir nos gouvernants de leur léthargie complaisante et de semer la terreur parmi des financiers habitués à croquer du crédit et de l’effet de levier à tous les repas ! 

Ainsi, Lehman était-elle une victime expiatoire indispensable et il est temps, avec novembre, de passer à une autre phase de la crise. 


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