Rapport Gallois : Ballade jumellaire Sarkollandaise…
par Daniel MARTIN
samedi 10 novembre 2012
A la suite du rapport ATTALI et de sa commission de la ‘’libération de la croissance Française’’ qui avait au moins le mérite de poser l’utilité des Département et du gouffre financier qu’ils représentent, ce rapport GALOIS, dont la référence au ‘’choc de compétitivité’’ avec tous les dangers que cela sous entend me semble totalement inopportun dans la mesure où sa philosophie repose essentiellement sur la notion de croissance toute par l’exportation et il fait l’impasse sur l’essentiel.
Sur le plan pratique, n’importe quel énarque d’un Ministère aurait pu faire ce travail d’investigation et de compilation, voir de propositions. Dès lors la raison de confier ce rapport à un ‘’Grand patron’’ est, à mon sens purement stratégique sur le plan politique de la part du PS qui se décharge ainsi de sa responsabilité pour justifier des mesures, dont les effets se termineront de toute façon en ‘’eau de Boudin’’… Le constat du rapport concernant le Décrochage relève de la réalité, notamment celui qui rappelle que le solde de la balance commerciale est passé d’un excédent de 3,5 milliards d’euros en 2002 à un déficit de 71, 2 milliards d’euros (soit 3,5 points de PIB), en 2011. La balance hors énergie était de plus 25,5 milliards d’euros en 2002, elle est de moins 25,4 milliards d’euros en 2011. Cette situation se répercute incontestablement sur le déficit public et l’endettement de notre pays qui hypothèque dangereusement l’avenir des prochaines générations.
Toutefois cet inventaire exclu l’essentiel, à savoir que l’on est entré dans l’ère de l’après croissance et rien dans ce rapport n’y fait référence, pas plus qu’au Monétarisme qui cancérise ce qui reste de l’économie réelle…Ce n’est pas parce que l’on établirait la parité euros / dollars, même si cela semblerait logique, dès lors que les échanges commerciaux internationaux se font en dollars, que l’on remettrait pour autant en cause les politiques Monétaristes.
Non seulement l’idéologie de la compétitivité conduit à des affrontements commerciaux sur toile de fond de nationalismes exacerbés, mais en final cela ne peut déboucher que sur des conflits de plus en plus violents pour l’approvisionnement des ressources naturelles et des énergies fossiles qui vont devenir de plus en plus rares et de plus en plus chère. Un exemple récent, où l’un des jumeaux (SARKOZY) lorsqu’il était aux affaires n’a pas hésité à intervenir militairement en Libye.
Pour paraphraser un certain KOUCHNER par rapport à l’une de ses déclarations belliqueuses concernant l’Iran… Il faut s’attendre au pire et le pire c’est la guerre… En final, n’est-ce pas l’essence même du ‘’choc de compétitivité.
La balade HOLLANDAISE dans certains pays du proche Orient et des Etats Arabes, avec ses déclarations rassurantes et encourageantes pour les va-t-en guerre du coin ont de quoi nous inquiéter, car encourager un conflit avec l’Iran aurait des conséquences cataclysmiques, pas seulement dans la Région … Les déclarations HOLLANDAISES ne sont-elles pas la contrepartie avec le fait de brader les Banlieues et des entreprises au Qatar sous prétexte d’injection de capital ou de reprise d’une entreprise pétrolière par l’intermédiaire de fonds d’investissement Libyens, derrière lequel il se trouve.
Au-delà d’un constat justifié de l’état de l’économie Française que fait ce rapport, considérer que seul ‘’Le choc de compétitivité’’ déclamé par Louis GALLOIS permettra de résoudre les problèmes n’a pas de sens et ne peut s’inscrire dans aucune perspective à terme…
Ancien patron d'EADS et de la SNCF, aujourd'hui commissaire général à l'investissement, il est totalement formaté à l’école de la Croissance par l’exportation. Selon lui La baisse du coût du travail et la fiscalité sont le mal responsable de la dégringolade du déficit commercial et de la mauvaise santé de l’économie Française.
Monsieur GALLOIS, comme les jumeaux SARKOZY - HOLLANDE devrait savoir, comme l’écrit Jean Marc JANCOVICI que : « L’énergie procède de la transformation de la matière. L’économie n’étant rien d’autre qu’une machine à transformer des ressources, nos sociétés industrielles sont de plus en plus gourmandes en énergie, alors même que les stocks susceptibles de leur en fournir, que ce soit du charbon, du pétrole ou de l’uranium, diminuent inexorablement »… Qu’on le veuille ou non, le pétrole qui représente actuellement 38 % de l’énergie primaire consommée mondialement touche à sa fin, tout comme de très nombreuses autres ressources fossiles, dont l’uranium. Les Gaz à Effet de Serre (GES) excessivement et négligemment largués dans l’atmosphère vont réchauffer et affecter le climat pendant de nombreux siècles et millénaires (cause : mépris des contingences de base du cycle d’épuration des GES). Ce dont l’humanité ne peut s’affranchir. N’en déplaise à Monsieur GALLOIS le gaz de schiste n’est pas la solution, sinon la pire, dont il faut interdire purement et simplement la notion même de prospection.
La recherche de la compétitivité internationale va à l’encontre de l’indispensable relocalisation que suppose une Economie post-croissance. Désormais, Avec une population Mondiale qui progresse de 1,5 million d’habitants par semaine et la finitude d’une terre que l’on ne cesse de transgresser, tout en évitant des replis nationalistes et identitaires, la recherche de la compétitivité à l’exportation ne doit plus être l’objectif prioritaire de notre pays, mais la recherche de son autonomie productive et vivrière.
Bien qu’à terme, par la force des choses tout cela sera compromis. Aujourd’hui nul ne peut contester que la Chine est devenue l’atelier du monde, ses compétences dans tous les domaines ne peuvent qu’écraser la concurrence. Avec une fiscalité à l’Anglo-Saxonne et même si le coût du travail de l’ouvrier français était identique à celui de l’ouvrier chinois, nous serions contraints de continuer d’acheter à la Chine puisque une partie de notre tissu productif s’est en partie effrité après des années de délocalisation. De plus la Chine est en concurrence avec les pays anciennement développés dans la captation des ressources fossiles et des métaux, la raréfaction s’accentue, c’est le plus fort qui va imposer sa loi sur une planète dont nous avons très largement dépassé les limites. Une taxe climat énergie à la fois dissuasive à l’exportation et incitative à la relocalisation des activités qui serait nécessaire ne semble toutefois pas à l’ordre du jour et pour cause…
Pendant ce temps les sirènes du ''choc de la compétitivité'' bercent des ballades jumellaires Sarkollandaises