Réforme de l’impôt, prélèvement à la source ! Scénarios pour demain et après demain

par Francis, agnotologue
samedi 5 février 2011

Si dans son principe, la réforme de l’impôt proposée par MM Piketty et alter est assez séduisante, il est à craindre des effets pervers désasteux : en effet, que se passera-t-il, quand au nom de la compétitivité de nos entreprises, en réalité au profit, non pas des salariés, mais du capital, on commencera à rogner sur ces prélèvements ?
 
L’enfer est dit-on pavé de bonnes intentions. Quand ce n’est pas d’intentions diaboliques vendues par des "représentants de commerce du diable" aussi habiles que pervers.
Dans un premier temps, Mr Piketty vous dit : vous gagniez 5000 euros mais payiez 650 euros de CSG et IR. Désormais, on ne vous paiera plus que 4400 euros mais vous ne serez plus assujettis à la CSG et à l’impôt sur le revenu, l’IR !
 
Chouette, pensez vous : je vais disposer de 50 euros mensuels de plus.
 
Dans un deuxième temps, les prix auront monté, les entreprises seront réputées subir une concurrence de plus en plus rude, l’Etat décidera de transférer une partie de leur contribution sur la TVA, d’emprunter éventuellement pour compenser une partie du déficit, et de se passer purement et simplement du reste !
 
Résultats : destruction des services publics, endettement public énorme, obligation d’augmenter les recettes, donc création d’un nouvel impôt et de nouvelles taxes perçues directement sur les citoyens, baisse considérable du pouvoir d’achat !
 
Bravo l’artiste !
 
Pour enfoncer le clou, je dirai que cette réforme viserait à préparer le contexte socio-économique en vue d'accueillir l’harmonisation de la fiscalité des entreprises envisagée par A. Merkel et N. Sarkozy (*) !
 
Qu’on en juge : « Harmonisation fiscale : Le but affiché est d’empêcher le dumping fiscal, comme l’avait pratiqué l’Irlande pour attirer les entreprises. D’ailleurs cette harmonisation concerne essentiellement les sociétés. Elle devrait tendre leur imposition vers le bas. Mais comme le déficit sera interdit, il faudra bien trouver des recettes, donc dans les poches des particuliers. »
 
Ce joli tour de passe passe appelé réforme par M. Piketty est une bombe à retardement contre nos finances publiques, par le fait que l'autre réforme, celle de Merkel et sarkozy réduira à presque rien la contribution des entreprises ! En effet, si aujourd’hui, la part moyenne des assujettis à l’IR + CSG représente entre 13 et 19% de leurs revenus, demain, quand l’impôt sur les sociétés sera encore réduit par rapport à ce qu’il est actuellement, nos recettes fiscales seront amputées d’autant !
 
Autrement dit, et comme le déficit sera interdit, cette réforme aura pour conséquence qu’il n’y aura plus d’argent pour les services publics, la redistribution, l’assurance maladie, les retraites, … et les recettes de l’Etat ne serviront plus qu’à payer la charge de la dette et les services régaliens, à savoir : l’entretien des forces de l’ordre libéral et la protection des biens.
 
« Ordre libéral » : un bien bel oxymore !
 
L’ordre libéral c’est la guerre économique perpétuelle, mais dans cette guerre, ce sont tous les citoyens, actifs et consommateurs qui sont les petits soldats, variables d’ajustement et « à l’insu de leur plein gré » des intérêts des détenteurs mondialisés de capitaux : la guerre de tous contre tous.
 
(*) Sarkozy et Merkel veulent nous imposer la retraite à 67 ans et la fin de notre SMIC 

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