Réformer le capitalisme ou le matérialisme éclairé
par ddacoudre
mardi 26 janvier 2010
Dans un article récent je rappelais qu’un sondage donnait l’opinion favorable de 91% des français pour réformer le capitalisme et l’ « Enfoiré » dans un commentaire me répondait que nous aurions des surprises si nous leur demandions quoi réformer.
Je doute effectivement que ce soit le processus qui conduise à la richesse, donc pas le processus capitalistique.
Pourtant c’est dans cette représentation de la richesse et des paramètres qui y conduisent sur la base de l’expression d’un désir « atavique » (inné) que se font nos sens de ce besoin d’être de l’animal humain que nous sommes, que nous retenons des critères de son accession.
Car le capitalisme, suivant les conceptions, est contemporain dans l’histoire humaine, je le situe personnellement à la fin du mercantilisme. Bien naturellement la transformation ne c’est pas faite sur une décision politique ni sur le poids d’un « vote ». Fallait-il que cette nouvelle forme de penser, trouve le temps et le moyen de sa concrétisation.
A l’époque le berceau du libéralisme naissant dont une des figures de référence fut John Locke, lui permis de trouver son développement.
Un homme par son travail contribuera à cela William Petty, il est pour moi l’homme de la transition si nous devions ne garder qu’une image du passage de l’économie mercantiliste à celle du capitalisme, en définissant en outre la valeur travail.
Pourtant nous ne pouvons réduire le capitalisme qu’à cela si nous ne l’un enjoignions pas le développement du savoir technologique, qui le portera, comme moyen de développement de la production concourant à l’accumulation de la richesse, par :
1/ l’industrialisation des moyens de production.
2/ par un moyen de comptabiliser la richesse issus de l’échange commercial.
Du premier naîtra l’industrialisation et du second le plan comptable, un modèle de ventilation faisant foi et normalisant les rapports de production et d’échanges, un modèle systémique fruit de l’observation et de l’évolution des comportements humains, tant idéologiques que productif, tant spirituel que matérialiste, une règle comptable.
Sans remonter à l’origine de la comptabilité, avec le jeton d’argile « calculi » marques des transactions entre hommes, et en mentionnant l’apport religieux avec" La summa di arithmetica, geometria, proportioni et proportionalita" (traités d’authentique de géométrie, proportion et proportionnalité) du franciscain Luca Pacioli. Nous sommes alors en 1494.
L’époque moderne commence avec, les « livres des comptes » qui seront admis par le code Colbert comme preuve juridique. Nous sommes en 1673. Enfin celui que nous utilisons, dit plan comptable, véritable révolution par la fixation officielle de normes en 1947. Celui-ci normalisera les moyens d’enregistrer les opérations comptables pour les imposer aux entreprises.
Un autre événement conséquence du libéralisme est l’abolition de la servitude, et la référence au contrat librement consenti entre les parties, qui donnera en réalité le louage de la force de travail, ou la servitude volontaire, d’où naîtra le salariat, sous lequel nous vivons aujourd’hui.
Devant ces évolutions qui marquent le développement du capitalisme dans le celui du libéralisme, nous ne pouvons pas imaginer que la réforme du modèle capitaliste puisse seulement se résumer à une répartition de la richesse, par prendre l’argent aux riches pour le donner aux pauvres.
Notre présent met un terme à deux absolus :
1/ que le libéralisme s’oppose à l’holisme, que l’intérêt individuel concours mieux à l’intérêt collectif (j’ai expliqué cela dans un article).
2/ que le capitalisme favorise la liberté individuelle.
Du Chili de Pinochet au communisme Chinois en passant par les théocraties musulmanes le capitalisme s’est mue et développé dans tous ces états, et aurait pu parfaitement se développer dans la monarchie occidentale de l’époque, et d’évidence ce n’est pas lui qui renverse les gouvernements. (Il sera intéressant de suivre l’évolution du capitalisme en Chine)
Ceci, si des élites (dont je n’en cite que deux), n’avaient pas aspiré à la liberté de penser pour eux et pour les autres, si elles ne s’étaient pas séparé de la pensée Unique, de ceux qui détenaient le pouvoir en place, pour demeurer d’individualistes individus égoïstes comme nous en faisons l’éloge, sans aucun souci pour la collectivité, que nous dénigrons. Voilà donc qui met un terme au dénigrement des élites, et met un terme à la croyance que ce sont les populations qui font les révolutions.
Ainsi envisager une réforme du capitalisme sans elles n’est pas sérieux.
Trouver celles qui auront véritablement le souci des autres dans la meute qui l’aboie, c’est autre chose, et là, dans les démocraties, le vote peut les faire surgir.
Il reste à trouver quels sont les éléments qu’il faut réformer pour transformer le capitalisme, ou reconnaître celui ou ceux qui lui confèrent sa stabilité.
Dans un article aussi court il va mettre difficile d’argumenter sur le fond, mais l’on peut comprendre qu’il faille en réformer certains et pas d’autre.
Doit-on réformer l’idéologie libérale qui dogmatise l’individu, oui.
Nous ne sommes plus au 17° siècle, la science et la connaissance de l’humain et de ses comportements a évolué, nous savons que le communautarisme est une situation de repli devant l’incertitude, nous savons que l’un n’existe que dans le regard de l’autre qui lui donne son nom, ce qui rend impossible son évitement car nous lui devons l’existence. En conséquence l’un et l’autre sont intimement liés, si l’un est singulier l’un et l’autre sont pluriel, et justifie pleinement le socialisme que l’on oppose au libéralisme, il les rend même inaliénable.
Il y a donc une nouvelle forme de vie collective à trouver qui intègre le développement de l’individu et sa reconnaissance par les autres pour former une société solidaire, ce n’est ni plus ni moins que l’individuation dont Durkheim a rempli des pages, il ne s’agit pas de construire un état despotique qui s’oppose à l’initiative individuelle, mais un état qui ne transforme pas la solidarité en source de servitude pour quelques oligarchies ou ploutocratie privilégies.
La notion de propriété n’est pas à revoir, elle est à étendre à tous les individus. L’abolition de la servitude n’a pas fait disparaître le lien de subordination qui entretien de fait une situation inégalitaire qu’a du régler la loi pour qu’a travers elle ne perdure pas le fait du prince que dénonce Voltaire.
Le louage de la force de travail permet encore cela en calculant une valeur marchande de chaque individus qui se trouve ainsi dans la chaîne de la production aliéné à un prince, et en tant que citoyens soumis à la puissance économique de ce prince, encore plus aujourd’hui ou celui-ci peut délocaliser.
Le louage de sa force de travail n’est donc pas un aboutissement du libéralisme, et rendre la valeur de son capital travail à chaque individus n’est pas remettre en cause la propriété privé, mais reconnaître à chacun qu’il ne peut être dépossédé de la « capabilité » dont la nature l’a doté et à laquelle les autres ont contribué à son bénéfice et en retour à celui de la collectivité dans laquelle il œuvre.
Fondamentalement c’est convenir que la loi naturelle inclut également la conscience de sa sociabilité.
Nous ne pourrions même pas l’évoquer si le mécanisme de sa construction ne figurerait pas dans la capacité génétique humaine, si elle ne pouvait être de nature à fonder une collectivité humaine, être une perception collective de son existence.
Ceci valide aussi bien la perception individualiste de l’exploitation de l’autre pour se construire que la conscience qu’en retour nous nous construisons les uns les autres.
Le choix entre les deux qui sont indissociables est une absurdité ou un moteur suivant le regard que l’on porte, l’intelligence se résume à les harmoniser, ce que permet la socialisation comprenant le socialisme économique, mais vous l’avez bien compris pas sous les formes de sa naissance (le socialisme historique) qui était une réponse à la servitude volontaire aliénée au service du prince, dont nous avons retiré par le conflit le partage de la prospérité.
Ainsi le socialisme n’a aucune raison d’être exclus de l’évolution de l’être civilisé, pour favoriser, et vouloir ramener l’homme à la seule compétition du marché, le ramener à la nature primitive de sa condition animalière, même si les marchands ont réduit le monde à cette seule compétition, et qu’elle nous parait moderne parce qu’elle développe des technologies est des biens merveilleux, elle reste un archaïsme comportemental.
Nous pouvons donc convenir que lorsqu’un particulier prend l’initiative d’un investissement créatif, il est normal qu’il dispose des revenus et profits de ce dont il est le propriétaire.
Mais lorsque son projet doit utiliser l’aide de tiers, alors c’est lui qui est demandeur ; et c’est une évidence que de comprendre que sans ces aides, il ne parviendrait pas à ses fins.
De fait une collaboration s’impose, et si le propriétaire veut être le maître absolu de ses décisions, s’il veut disposer du fait du prince, alors il doit rester seul. Dans tous les autres cas il y a une collaboration à imaginer pour que le propriétaire conserve les profits de son investissement et atteigne ses buts, sans s’approprier ceux générés par les tiers. L’histoire de l’impuissance collective a conçu des maîtres plutôt que des guides. Le reconnaître ne la rend pas irréductible ; et si le code civil a analysé en 1804 la « marchandisation » de la force de travail comme du « louage de service », donc du marchandisage, je pense que depuis 1804, il est intervenu bien des événements culturels (développement des sciences) qui nous permettent de concevoir notre activité de travail complexes entre adultes culturalisés, comme une relation humaine, et non un conflit d’intérêt.
Si je mentionnais en début la formation d’une valeur travail par William Petty, en associant une journée à une superficie de 52 are, c’est qu’elle a toute son importance pour permettre l’accumulation de capital, Marx l’a expliqué je n’y reviens pas.
Je soutiens qu’elle doit être réformée en une valeur plus conforme à la réalité des individus dans le monde des connaissances d’aujourd’hui, et constituer une référence de la définition d’un « capital travail » de chaque individu, qui par lui, devient un partenaire du prince. De fait disparaît du plan comptable les charges salariales puisque le salariat en disparaîtra, et ce sera la répartition des dividendes qui constituerons les revenus de chacun, et les relations socio économique en deviendront autre.
Et la répartition de la richesse ?
Née du travail pour ceux qui l’exerceront comme partenaire elle en découlera, pour autant l’industrialisation suivra l’existence des matières premières, et notre capacité technologique. Les deux permettent de consommer et réduire ces ressources plus rapidement, mêmes en intégrant l’activité naissante de la dépollution et le renouvellement des matières premières, mais nous devrons intégrer l’acquisition du savoir comme activité rémunératrice source de revenus pour tous en prévision d’un futur existentiel, compte tenu de la diminution de l’activité travail prévisible et de l’augmentation de la population. Elle viendra compléter et s’adjoindre à la production de biens, nous serons ainsi sorti du seul matérialisme capitalistique qui a fini par absorber le libéralisme pour le réduire à sa condition marchande en tarissant la générosité de sa pensé et renouer avec ce qui est indissociable comme l’Un et l’Autre, l’esprit et la matière, un matérialisme éclairé.
Nous ne serions de fait plus dans le capitalisme que nous connaissons.
Durant cette longue route depuis le17°siècle, l’esprit des lumières s’est éteint quand petit à petit, les marchands ont remplacé les penseurs ou philosophes, ils ont fait prospérer la technologie pour le meilleur et le pire, mais ils ne peuvent avoir à la foi un esprit déterministe égocentrique fait de systèmes mathématiques modélisés figés comme des livre religieux, et penser le monde aléatoire puisque les systèmes figés qu’ils adulent les en empêchent
.
Les changements interviennent donc quand des élites se séparent de celles qui détiennent le pouvoir, quand elles sont en rupture avec sa pensé unique.
L’histoire humaine nous démontre que le commerce à relié les hommes, voire posé des problèmes comme ceux que nous connaissons, et véhiculé des idées et des cultures, mais le commerce n’est pas le capitalisme, et la loi du marché est une stupidité sans borne qui ne pourrait être que l’idée d’un renoncement devant la complexité du monde, si je ne savais qu’elle n’est que le faire valoir judicieux du capitalisme comme issue naturellement de celui-ci.