Renault, Peugeot, la dégringolade : la faute à la qualité ?

par Bernado
jeudi 12 juillet 2012

Le marché automobile a tourné au marasme persistant. Les derniers chiffres ne sont pas favorables aux constructeurs français. PSA à vu encore un recul de ses ventes, Renault ne se maintient que grâce à Dacia, sa filiale low cost. Le désamour des français envers leurs constructeurs se confirme depuis plusieurs années, petit à petit, mais inexorablement.

Jusque dans les années 70 et 80, les français étaient fiers de leurs marques nationales. Acheter une voiture française, disait-on, c’est donner un mois de salaire à un ouvrier français. Cette confiance s’est détricotée au fil des ans. Ce n’est pas uniquement la cause à la concurrence et à la crise (qui perdure depuis 1975, soit dit en passant…).  Ce n’est pas non plus uniquement la faute de délocalisations qui sont présentées comme une conséquence  du marasme mais qui en sont aussi certainement la cause. Les raisons de la perte des parts de marché résident aussi dans le déclin de leur image, notamment du fait de la qualité. Explications.

C’est une réalité : les concessionnaires automobiles gagnent plus d’argent en ce qui concerne les réparations, plus que dans la vente d’automobile. Prenons l’exemple des problèmes des motorisations DCI de chez Renault : liens. Ils sont bien connus et ont ruiné bon nombre d’automobiliste qui avait fait confiance à Renault. Renault n’est pas sans être informé de ce problème majeur… depuis des années. Renault est même certainement à la première loge pour connaître le problème.  Il n’y a pas eut de rappel constructeur pour y remédier, durant des années. Quand l’avarie subvient après la période de garantie, il faut faire des pieds et des mains pour obtenir, éventuellement, une participation de Renault aux frais. Du coup, en cas de panne onéreuse après la garantie, pour un problème connu, le concessionnaire gagne deux fois. Une fois en vendant le véhicule, une fois avec les réparations. Le consommateur lui, a perdu deux fois…

Les cas sont loin d’être limités aux systèmes DCI de Renault, ils sont légions (vannes EGR, usure des pneus, électronique…).

Quand un particulier est déçu, il devient méfiant. Quant un particulier est très déçu, on ne le reprendra pas à racheter la marque en laquelle il regrette amèrement d’avoir fait confiance. Des familles entières n’achèteront plus une marque, pour des générations, parfois.

 Le problème de qualité se pose. Les marques françaises sont capables de fabriquer des véhicules performants et économiques et pourraient être les vecteurs de notre savoir faire national… si la qualité était là. Les constructeurs français peuvent être très bons et faire de la qualité. Au pire, si un problème mécanique survient, pourquoi se trouve-t-on démunis, trop souvent, pour espérer une aide de notre constructeur ? Aider des clients lésés lourdement, cela relèverait de la morale (utopie ?).

La morale justement de l’histoire, c’est que les problèmes de qualité sont de nature à vouer les marques françaises au déclin.  Certes les concessions peuvent avoir un joli chiffre d’affaires, les marques ont eu des bonnes années, question rentabilité et dividendes versés aux actionnaires. Mais à terme, c’est un fleuron industriel, notre patrimoine, qui s’affaiblit.


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