Réservoir d’emplois percé ?

par Yohan
lundi 9 février 2009

Où sont passées les 500.000 offres d’emploi "non satisfaites" dont Christine Lagarde nous rabattait les oreilles, il y a quelques mois encore ?

C’est le moment d’en reparler....

 Sûr que parmi les 120.000 nouveaux chômeurs pointant au Pôle emploi depuis le début de la crise boursière et financière, il s’en trouve quelques-uns qui seraient ravis d‘en connaître le contenu détaillé. J’en connais même qui se contenteraient d’une simple short-list sur mesure, si possible actualisée

En s’appuyant sur un sondage peu rigoureux, et notamment sur le site anpe.fr, le Ministère de l’emploi semble avoir fait preuve d’une grande légèreté, sinon d’une certaine rouerie.

En effet, comme on le sait, nombre d’offres d’emploi recensées ne sont qu’escroqueries diverses, démarches de renseignement visant à "revendre" des listes à tierce personne, ou agissements de patrons douteux cherchant à gonfler l’image de leur boîte avant cession.

Les agences d’intérim ne sont pas les dernières à alimenter le site de l’agence en offres fictives pour se créer des banques de CV à bon compte.

Cette pratique n’est pas nouvelle et pour cause...

Il est vrai que publier une petite annonce ne coûte rien sur anpe.fr. Rien de plus tentant pour un quidam peu scrupuleux d’y glisser une publicité déguisée, un leurre pour la concurrence, et pour le coup, sans bourse délier, sans frais d’agence et sans achat d’encart publicitaire.

Pour gonfler ses statistiques, l’agence peut aussi compter sur ses fidèles alliés du commerce, de la distribution et de la restauration pour faire grimper le curseur. Il est vrai qu’il s’agit de secteurs en perpétuelle tension, du fait de leur incapacité chronique à conserver leurs recrues durablement.

Il se pourrait même que l’agence soit tentée de recopier des offres trouvées chez ses concurrents ou dans la presse spécialisée.

Un chef d’entreprise me confiait récemment avoir reçu un candidat ayant débusqué son offre sur le site anpe.fr, alors qu’il avait justement veillé à en contourner les services en déposant sur un job-board spécialisé.

A ce petit jeu auquel tout le monde semble se livrer, l’ex ANPE ne serait donc pas en reste.

A en croire Fabienne Brutus, l’agence ne serait pas trop regardante sur ce genre de pratiques, se contentant de nettoyer ses fichiers, dès qu’un cas douteux se signale à leur webmaster.

Tant qu’elle conserve son leadership, serais-je tenté d’ajouter....

D’ailleurs, et selon Fabienne Brutus toujours, pour lire entre les lignes, il suffit d’observer le décalage entre les CDI - au final peu nombreux - et le nombre de contrats précaires qui en revanche regorgent.

Il y a certes encore d’autres pratiques douteuses qui contribuent à fausser les chiffres.

Ainsi, les SSII ne sont pas en reste qui laissent croire à des recrutements massifs, alors qu’elles ne font qu’alimenter un vivier de précaution, pour le cas où elles sortiraient vainqueur d’un appel à concurrence sur un marché de prestations de services.

Les apparences sont donc trompeuses et autant le savoir.... les gros job-boards promettent beaucoup, mais déçoivent aussi beaucoup. Leur fiabilité est actuellement mise à l’épreuve, face à la crise et aux contrôles accrus sur les chômeurs. 

A ce titre, nombreux sont ceux qui se plaignent de ne tomber que sur des offres déjà pourvues, pour ne pas dire bidon.

Pour l‘heure, il semble bien que la plupart des offres d’emploi intéressantes soient publiées sur les banques d’emploi spécialisées, voire mieux, sur les sites des entreprises.

Pour toutes ces raisons, et au vu du marasme actuel, il est clair que les conseillers de Christine Lagarde ont perdu une bonne occasion de se taire...

En effet, tout bon conseiller ministériel devrait aujourd’hui savoir que turn-over et manipulation sont les deux mamelles nourricières des job-boards.

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