Restauration (baisse de la TVA) : les salariés et les clients attendent les conséquences positives !

par remiaufrere
vendredi 21 août 2009

Le 1er juillet dernier, le nouveau taux de TVA dans la restauration a été aligné sur celui de la vente à emporter (porté à 5,5% au lieu de 19,6%). En contrepartie, la profession s’était engagée à « prendre des engagements forts sur les prix et sur l’emploi ».

112.000 restaurants, 24.000 hôtels-cafés-restaurants et 41.000 cafés sont concernés par cette mesure dont il est dit qu’elle était attendue depuis 13 ans par la profession.

Selon le ministre du Budget, Eric Woerth, cette réduction de taxe doit grever les recettes de l’Etat de 2.5 milliards d’euros annuels.

A l’origine de cette revendication patronale, l’UMIH (Union des métiers de l’industrie hôtelière) proclamait la possibilité de création de milliers d’emplois (40 000 emplois confirmés en mars 2009), propos qui s’est vite transformé sous l’effet conjuguée de la crise financière et du pouvoir d’achat en berne par "le maintien des 880 000 emplois du secteur".

Compte tenu de l’intérêt politico-médiatique et concret d’une telle mesure annoncée très positive pour les clients et les salariés du secteur, le gouvernement a redoublé de présence dans sa communication.

Selon le gouvernement, le contrat d’avenir signé le 28 mars 2009, à l’occasion des États généraux de la restauration, officialise les engagements pris par l’État et les organisations professionnelles en faveur des consommateurs, des salariés et de la modernisation du secteur de la restauration.

Le manque d’engagements obligatoires a transformé les effets positifs attendus en voeux pieux. Peu d’établissements ont réellement engagés des baisse de produits (pour l’essentiel, il s’agit de chaine), et quand aux augmentations de salaires et investissements, ils font figure de peau de chagrin.

Côté salaires, et vu la faiblesse de ceux-ci pour les travailleurs les moins qualifiés, une augmentation générale des rémunérations (basses et moyennes) par la négociation collective de branche aurait été logique.

Sur les prix, c’est une colère sourde qui monte côté consommateur avec la nette impression de s’être fait floué et de payer collectivement (par le budget de l’Etat et donc l’impôt) pour augmenter la marge des restaurateurs.

Or, une question qui est sur toutes les lèvres aujourd’hui : est-ce que cette baisse de TVA va avoir le même effet (où plutôt absence d’effets) que le "paquet fiscal" présenté comme un élément dynamique de la nouvelle politique économique dès l’élection du Président de la République ?

C’est aussi cette question qu’à dû se poser le député UMP des Alpes-Maritimes, Éric CIOTTI, qui a demandé au 1er ministre vendredi 14 août, un « moratoire » sur la baisse de la TVA à 5,5 % dans la restauration, jugeant que « la majorité des établissements » n’ont pas respecté leurs engagements, notamment en matière de baisse des prix.

Selon l’indice Insee, les prix n’ont diminué que de 1,3% chez les restaurateurs et de 0,7% dans les cafés au mois de juillet.

Le secrétaire d’État au Commerce, au Tourisme et aux PME a rejeté cette proposition et a rappelé que le « contrat d’avenir » fixe les engagements des restaurateurs se déroule sur deux ans. Ce contrat « ne contient pas uniquement la répercussion de la baisse du taux de TVA, mais aussi des engagements en matière d’emploi, d’apprentissage ou de modernisation ».

La patience semble requise. L’attente ne devra point aboutir à un effet d’annonce confinant à la tromperie.


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