Retraites chapeaux à PSA. « Les 70 millions doivent revenir aux salariés » réclame la CGT

par Dwaabala
vendredi 29 novembre 2013

La CGT de PSA a rendu public et dénoncé le scandale de la retraite chapeau de 21 000 000 euros accordée à M. Philippe Varin.

M. Philippe Varin, PDG de PSA

Devant le tollé, le PDG de PSA a été obligé de reculer, ce que des médias ont présenté comme un geste héroïque et moral.

En fait il n'a jamais dit qu'il renonce à sa retraite chapeau, ce qui signifie qu'il va la renégocier avec la famille Peugeot.

Alors que le personnel n'en finit pas de s'entendre dire que l'entreprise est dans une situation catastrophique et que le personnel doit se serrer la ceinture : l'accord de compétitivité, c'est 11 200 suppressions de postes, le chantage à l’emploi, après avoir accepté de travailler plus, le gel des salaires, l'amputation de la majoration du samedi, la mobilité imposée et la flexibilité des horaires.

La retraite chapeau, c'est 1 750 fois la prime de départ prévue pour un salarié d’Aulnay licencié.

Les salariés de PSA devraient la digérer pour leur PDG sur le départ après 4 années de ses bons offices à la tête de PSA, soit une une prime de plus de 5 millions par an.

Un salarié de Peugeot, 42 ans de chaîne, qui part à la retraite touche une pension d’environ 1 100 euros.

Ce qui choque également c’est que la direction a d’ores et déjà assuré que ce changement à la tête de PSA « n’impliquerait aucun changement de politique menée par M. Varin ».

C'est-à-dire, décrypte la CGT « le choix de la globalisation à marche forcée, avec le passage en cours de 2 usines à 6 en Chine, la délocalisation de la production des véhicules de segments B hors premium, la sous-traitance à l’étranger… ».

Une politique de casse sociale que connait bien le successeur de M. Philippe Varin, M. Carlos Tavares, pour avoir mené la même chez Renault :

« Il travaillera avec le directoire sur les plans d'actions destinés à poursuivre le redressement de l'entreprise » explique le communiqué de PSA.

Dans ce contexte, provisionner 21 millions d’euros pour le départ de M. Philippe Varin, c’est indécent, mais ce n'est pas tout : au total, ce sont 70 millions d’euros qui ont été mis de côté pour six hauts dirigeants de l'entreprise.

À la CGT, on redit que les 70 millions doivent revenir aux salariés : rien que les 21 millions d’euros destinés à M. P. Varin permettraient de verser 350 euros pour l'année à chacun des 60 000 salariés de Peugeot et Citroën  !

C'est pour cela que la CGT attend que M. Philippe Varin y renonce clairement, tout comme les cinq autres principaux dirigeants du groupe, et que ces fonds soient utilisés pour mettre fin au blocage des salaires.

Pourtant, il avait été question de réglementer, de légiférer, mais cela n’a pas abouti : les gouvernements successifs se sont contentés d’un code de bonne conduite du Medef.

« On le sait, le patron des douaniers, c’est le contrebandier lui-même ! » conclut Bruno Lemerle, délégué central CGT de PSA, lors d'un entretien avec Alexandra Chaignon pour l'Humanité.fr.

 


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