Satellites électriques, Airbus DS - Boeing : 3 - 1 !

par Laurent Simon
mardi 12 mai 2015

Grâce à une offre permettant des satellites plus puissants et plus rapidement mis à poste, Airbus DS (ex Astrium) a remporté 3 contrats en un an, contre Boeing, qui avait pourtant dégainé plus vite, et a donc obtenu 5 (petits) satellites.

Nous nous étions félicité (voir en bas de page) en août 2014 de ce queAirbus DS l'avait emporté, contre Boeing, pour la réalisation de 2 gros satellites électriques géostationnaires de télécommunications (SES-12, 5.3 t et EUTELSAT-172B, 3.5 t). Qui au passage seront également lancés par Ariane 5, et non son désormais concurrent le plus sérieux, la start-up nord-américaine SpaceX.

Plus de satellites gagnés par Boeing...

Depuis lors, la société de télécom satellitaire SES, leader dans son domaine, a choisi récemment le fournisseur de deux autres satellites électriques, de taille un peu moins importante, les répartissant entre Airbus DS (SES-14, très innovant, 4.2 t) et Boeing (SES-15, 2.3 t). Et en en confiant le lancement respectif à Space-X et à Ariane5.

... mais de taille moitié !

Faisons le point, 3 ans après l'annonce par Boeing de contrats de satellites électriques :
Boeing, parti plus tôt, a obtenu en tout 5 contrats, contre seulement 3 pour Airbus DS, mais Airbus l'emporte sur trois critères objectifs essentiels :

D'où le titre de l'article, avec 3 avantages pour Airbus, Boeing ne détenant que celui du nombre de satellite total remporté.

La compétition ne fait que commencer, et deux acteurs importants (le franco-italien Thales Alenia Space et le nord américain Lockheed Martin) devraient apparaître prochainement, avec leurs plate-formes respectives.

... et moins vite opérationnels que ceux de Airbus DS

Mais pour le moment Airbus DS sort grand gagnant, grâce à une offre plus intéressante à plusieurs titres :

En effet, les satellites électriques offrent l'avantage énorme d'une masse quasiment moitié à service égal, mais ils nécessitent plusieurs mois pour arriver à leur position géostationnaire, au lieu de quelques jours pour les satellites conventionnels, utilisant une propulsion chimique (et donc une masse imposante de combustible).

Ce délai de mise à poste est de 8 mois pour les premiers (et petits, d'environ 2 t) satellites de Boeing, alors que ceux réalisés par Airbus DS pourraient ne nécessiter que 4 mois, voire 6 mois pour les plus gros satellites (5.3 t).

La différence est énorme pour les clients qui doivent au plus tôt exploiter leurs satellites, et rentabiliser leurs lourds investissements.

Les délais de mise à poste semblent être très difficiles à obtenir, et il faudra de toute façon attendre quelque temps pour connaître les délais effectifs.

Mais nous pouvons d'ores et déjà dresser le tableau récapitulatif suivant, montrant bien la supériorité, actuelle, de l'offre d'Airbus DS.

Récapitulatif des satellites remportés, classés par masse décroissante
Satellites Airbus DS   Boeing  
SES-12 5.3 t 4-6 mois    
SES-14 4.2 t 4 mois ?    
EUTELSAT-172B 3.5 t 4 mois ?    
SES-15     2.3 t  ???
(exSatmex) EUTELSAT-115wB     2.2 t  8 mois
(exSatmex) EUTELSAT-117wB     2.2 t  8 mois
ABS 3     2.0 t 8 mois
ABS 2     2.0 t 8 mois

 

Pourquoi un tel avantage concurrentiel pour Airbus DS ?
C'est que l'entreprise européenne fait appel aux moteurs plasmiques réalisés par la société française SNECMA, qui donnent une meilleure poussée que les moteurs ioniques utilisés par Boeing.

Ces mêmes moteurs plasmiques SNECMA seront aussi utilisés par Thales Alenia Space. Et nous saurons bientôt ce que prépare Lockheed Martin de son côté.

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