Seule réponse de François Fillon à la colère des salariés : « refuser la logique de la violence »
par Jean Claude BENARD
mercredi 8 avril 2009
Cantonné dans le rôle de « collaborateur » du Président avec lequel il partage des sondages exécrables, François Fillon a décidé de suivre le rythme du Chef, du moins dans le domaines des communiqués vengeurs.
Ainsi, on a pu l’entendre sur :
- L’extrême gauche, qu’il a accusée mardi de souffler "sur les braises de l’affrontement social"
- Un appel aux parlementaires de la majorité à "faire bloc" autour du président de la République
- Demander "plus de retenue et de dignité" à Ségolène Royal
- S’engager "avec toute la force de ses convictions" dans la campagne pour les élections européennes
Et enfin
Dénoncer les "actions brutales" organisées en marge des mouvements sociaux, invitant les Français à "refuser la logique de la violence" Et justement qu’en dit-il ?
"Je dis à ceux qui instrumentalisent ces inquiétudes pour justifier cette violence que la légalité républicaine s’exercera pleinement et fermement", ... / ... Revenant sur les séquestrations de certains patrons ces dernières semaines, François Fillon a prévenu que "le respect de l’intégrité des personnes, de leur liberté d’aller et venir n’est pas négociable"
En bref des sujets sur lesquels Nicolas Sarkozy ou ses conseillers spéciaux avaient déjà tout dit. Néanmoins, puisqu’il est le dernier à avoir notamment, évoqué les actions de séquestration des patrons ou cadres dirigeants, nous aimerions lui soumettre les analyses de Jean-Michel Denis (chercheur au Centre d’étude de l’emploi ) et Emmanuel Lépine, (secrétaire à la fédération nationale des industries chimiques CGT)
Jean-Michel Denis, observe un "front de mécontentement excessivement large", nourri par l’impression, justifiée selon lui, qu’aucun secteur d’activité n’est à l’abri de la crise. "Au moment où on apprend que des entreprises ferment, on apprend également que des hauts dirigeants partent avec des parachutes dorés importants", rappelle ce maître de de conférence en sociologie à l’université de Marne-la-Vallée. A ses yeux, la séquestration est une réponse, certes violente, à une autre violence, sociale, celle-là. "C’est : violence contre violence".
Emmanuel Lépine, énumère les "souffrances" que vivent les salariés : harcèlement, peur du chômage, problèmes de santé au travail, précarité, sous-traitance.
Pour le syndicaliste, les salariés se tournent vers des actions radicales à cause de la "casse de l’emploi" et de l’absence de "perspectives politiques". "Peu de solutions sont proposées aux personnes, mis à part des chèques de départ". Ce phénomène n’est pas à mettre sur le compte de la crise qui a éclaté à l’automne, considère le militant de la CGT Chimie, en rappelant qu’il y a quelques années déjà "les ouvriers de Cellatex menaçaient de verser de l’acide dans la rivière".
... / ... La séquestration d’un patron est souvent "un jeu avec les médias", avance le sociologue, qui y voit "une manière de peser sur les négociations" en prenant l’opinion publique à partie, "y compris les pouvoirs politiques". "Sur le plan symbolique", il interprète cela comme une réaction aux menaces de délocalisation. Face "à cette délocalisation subie, on séquestre" ... / ...
Sera-ce suffisant pour que les patrons ne soient plus retenus par les ouvriers ?
Ni les deux sociologues, ni Emmanuel Lépine ne le pensent. Selon le cégétiste, "s’il n’y a pas de réponse qui soit positive et crédible dans la durée aux demandes et revendications des salariés, on peut craindre non seulement une multiplication de ce genre d’actions mais une encore plus grande radicalisation" AP/Google
Si les salariés français sont pour la plupart attachés à leur entreprise, il vivent de plus en plus mal les déclarations de Laurence Parisot qui semble avoir annexé la parole de tous les employeurs.
Dans de nombreuses entreprises, la tension apportée par la crise économique et les permanentes déclaration de guerre du MEDEF aux salariés finissent par pourrir le climat général et surtout donner une image déplorable de tous les chefs d’entreprise.
N’en déplaise à Madame de Menthon qui pérorait hier soir sur France3, le problème n’est pas l’éducation des français à l’amour des choses de l’entreprise mais plutôt à la remise au goût du jour de la lutte des classes par le MEDEF et sa présidente.
Que Madame Parisot nous explique plutôt ce que font les plus grandes entreprises françaises par l’intermédiaire de leur filiales dans des paradis fiscaux
BNP Paribas : 189
LVMH : 140
Schneider : 131
Crédit Agricole : 115
PPR : 97
... / ..
France Télécom : 63
... / ...
Lagardère : 55
Danone : 47
EADS : 46
... / ... Liste complète dans l’enquête réalisée par Alternatives Economiques dans son numéro (papier) d’avril 2009.
Madame Parisot ne doit pas en être au courant puisque qu’elle est depuis 2006 ... Membre du conseil d’administration de BNP-Paribas !!!
En clair, les salariés ont compris :
- Qu’à l’Elysée et par extension à Matignon, on avait déstabilisé profondément le Parti Socialiste qui n’est plus une force active d’opposition
- Que les syndicats de salariés n’ont plus aucun pouvoir de nuisance, contrairement au MEDEF qui se permets de tancer nos dirigeants politiques.
- Qu’au plus fort des mobilisations et défilés le Président à la banane et s’en fout
- Qu’on profite de la période pour accentuer des réformes qui sont aujourd’hui hors contexte
- Que l’argent de l’Etat ou des collectivités locales ne suffit plus à faire rester les entreprises en recherche de meilleurs bénéfices à l’Est de l’Europe.
- Que le mot de formation ou de recyclage sont des "options parking" lorsque de toute façon on est trop jeune ou trop vieux
- Que les banques créatrices de la crise financière et économique n’auront aucun complexe à saisir leurs logements en cas de chômage de longue durée
- Que les licenciements sont tellement nombreux que les media en parlent du bout des lèvres et ne se déplacent que lorsque l’ordre est transgressé
Alors,
- Oui, Ségolène Royal a raison lorsqu’elle déclare que : "Les salariés doivent forcer le barrage de l’injustice absolue"
- Oui, l’opportuniste Dominique de Villepin a raison lorsqu’il déclare : il faut "que l’on sache que cette violence est au rendez-vous parce qu’il y a un désespoir et une frustration" et que "l’on traite ce désespoir et cette frustration en y apportant des réponses".
- Non, Martine Aubry n’a pas raison lorsqu’elle déclare : "Rien ne justifie jamais qu’on porte atteinte à la liberté des personnes, ni même d’ailleurs que l’on parte atteinte aux équipements ou aux biens" tout en évoquant le situation du Parti Socialiste : "Je me réjouis aujourd’hui : nous sommes non seulement rassemblés, nous parlons d’une même voix sur le bouclier fiscal, sur l’Europe". "Nous sommes le seul parti qui avons un texte fort pour l’Europe, voté à l’unanimité et qui a des listes, nous sommes déjà sur le terrain"
Nous passerons sur les réactions de l’UMP qui sont une parfaite duplication de ceux du Chef de l’Etat.
Quel sont les propositions des politiques face à l’angoisse, la colère et le désespoir ?
- Fermer sa g..... et continuer à travailler jusquà la lettre de licenciement.
- Accepter qu’on continue à subventionner des heures supplémentaires alors que le chômage file à la vitesse grand V
- Attendre si l’on est jeune que Martin Hirsch obtienne de TOTAL et de l’UIMM des fonds pour les aider à sortir du chômage endémique qui les touche.
- Attendre si l’on a plus de 50 ans de ne rien retrouver et de savoir qu’on va reculer une fois de plus le nombre d’années de cotisations pour la retraite en 2012.
- Accepter qu’on continue à faire des chèques de remboursement d’impôts aux plus aisés et voir le résident Suisse Johnny Hallyday recevoir 500 000 euros de l’état pour le prochain concert "gratuit" du 14 juillet
- Admirer les participants du G20 qui ont en 48H00 obtenu qu’il n’existe plus aucun pays dans la liste noire des paradis fiscaux
- Attendre patiemment 2012 pour mettre en place une alternance politique
- Voter à des élections européennes en sachant que le calamiteux Barrosso fait à peu près l’unanimité à droite pour un nouveau mandat, tandis que la gauche n’en a toujours pas trouvé
- Attendre des mois sa première indemnisation par le pôle emploi qui est "débordé"
Et bien non !!!
Le fossé entre les partenaires sociaux, les élus, les dirigeants et le peuple des salariés est si important que ces derniers vont être obligés d’être de plus en plus combatifs. Pour eux d’abord et surtout pour l’avenir de leurs enfants.
Les quelques séquestrations ou retenues de patrons ou cadres dirigeants ne sont qu’un premier cri pour ne pas être broyés par un système sur lequel ils n’ont plus aucune prise. La possible baisse du Livret A pourrait mettre le feu au baril de poudre social comme n’importe quelle mesure restrictive comme le retour du travail dominical que nous expliquions hier.
A méditer par les politiques qui ont toujours détesté le mois de Mai depuis 41 ans et ceux qui n’ont jamais compris qu’épouser la juste cause des populations valait victoire ...
Sources, crédits et copyright
Associated Press
Crédit et copyright dessin
JEPIDA
- L’extrême gauche, qu’il a accusée mardi de souffler "sur les braises de l’affrontement social"
- Un appel aux parlementaires de la majorité à "faire bloc" autour du président de la République
- Demander "plus de retenue et de dignité" à Ségolène Royal
- S’engager "avec toute la force de ses convictions" dans la campagne pour les élections européennes
Et enfin
Dénoncer les "actions brutales" organisées en marge des mouvements sociaux, invitant les Français à "refuser la logique de la violence" Et justement qu’en dit-il ?
"Je dis à ceux qui instrumentalisent ces inquiétudes pour justifier cette violence que la légalité républicaine s’exercera pleinement et fermement", ... / ... Revenant sur les séquestrations de certains patrons ces dernières semaines, François Fillon a prévenu que "le respect de l’intégrité des personnes, de leur liberté d’aller et venir n’est pas négociable"
En bref des sujets sur lesquels Nicolas Sarkozy ou ses conseillers spéciaux avaient déjà tout dit. Néanmoins, puisqu’il est le dernier à avoir notamment, évoqué les actions de séquestration des patrons ou cadres dirigeants, nous aimerions lui soumettre les analyses de Jean-Michel Denis (chercheur au Centre d’étude de l’emploi ) et Emmanuel Lépine, (secrétaire à la fédération nationale des industries chimiques CGT)
Jean-Michel Denis, observe un "front de mécontentement excessivement large", nourri par l’impression, justifiée selon lui, qu’aucun secteur d’activité n’est à l’abri de la crise. "Au moment où on apprend que des entreprises ferment, on apprend également que des hauts dirigeants partent avec des parachutes dorés importants", rappelle ce maître de de conférence en sociologie à l’université de Marne-la-Vallée. A ses yeux, la séquestration est une réponse, certes violente, à une autre violence, sociale, celle-là. "C’est : violence contre violence".
Emmanuel Lépine, énumère les "souffrances" que vivent les salariés : harcèlement, peur du chômage, problèmes de santé au travail, précarité, sous-traitance.
Pour le syndicaliste, les salariés se tournent vers des actions radicales à cause de la "casse de l’emploi" et de l’absence de "perspectives politiques". "Peu de solutions sont proposées aux personnes, mis à part des chèques de départ". Ce phénomène n’est pas à mettre sur le compte de la crise qui a éclaté à l’automne, considère le militant de la CGT Chimie, en rappelant qu’il y a quelques années déjà "les ouvriers de Cellatex menaçaient de verser de l’acide dans la rivière".
... / ... La séquestration d’un patron est souvent "un jeu avec les médias", avance le sociologue, qui y voit "une manière de peser sur les négociations" en prenant l’opinion publique à partie, "y compris les pouvoirs politiques". "Sur le plan symbolique", il interprète cela comme une réaction aux menaces de délocalisation. Face "à cette délocalisation subie, on séquestre" ... / ...
Sera-ce suffisant pour que les patrons ne soient plus retenus par les ouvriers ?
Ni les deux sociologues, ni Emmanuel Lépine ne le pensent. Selon le cégétiste, "s’il n’y a pas de réponse qui soit positive et crédible dans la durée aux demandes et revendications des salariés, on peut craindre non seulement une multiplication de ce genre d’actions mais une encore plus grande radicalisation" AP/Google
Si les salariés français sont pour la plupart attachés à leur entreprise, il vivent de plus en plus mal les déclarations de Laurence Parisot qui semble avoir annexé la parole de tous les employeurs.
Dans de nombreuses entreprises, la tension apportée par la crise économique et les permanentes déclaration de guerre du MEDEF aux salariés finissent par pourrir le climat général et surtout donner une image déplorable de tous les chefs d’entreprise.
N’en déplaise à Madame de Menthon qui pérorait hier soir sur France3, le problème n’est pas l’éducation des français à l’amour des choses de l’entreprise mais plutôt à la remise au goût du jour de la lutte des classes par le MEDEF et sa présidente.
Que Madame Parisot nous explique plutôt ce que font les plus grandes entreprises françaises par l’intermédiaire de leur filiales dans des paradis fiscaux
BNP Paribas : 189
LVMH : 140
Schneider : 131
Crédit Agricole : 115
PPR : 97
... / ..
France Télécom : 63
... / ...
Lagardère : 55
Danone : 47
EADS : 46
... / ... Liste complète dans l’enquête réalisée par Alternatives Economiques dans son numéro (papier) d’avril 2009.
Madame Parisot ne doit pas en être au courant puisque qu’elle est depuis 2006 ... Membre du conseil d’administration de BNP-Paribas !!!
En clair, les salariés ont compris :
- Qu’à l’Elysée et par extension à Matignon, on avait déstabilisé profondément le Parti Socialiste qui n’est plus une force active d’opposition
- Que les syndicats de salariés n’ont plus aucun pouvoir de nuisance, contrairement au MEDEF qui se permets de tancer nos dirigeants politiques.
- Qu’au plus fort des mobilisations et défilés le Président à la banane et s’en fout
- Qu’on profite de la période pour accentuer des réformes qui sont aujourd’hui hors contexte
- Que l’argent de l’Etat ou des collectivités locales ne suffit plus à faire rester les entreprises en recherche de meilleurs bénéfices à l’Est de l’Europe.
- Que le mot de formation ou de recyclage sont des "options parking" lorsque de toute façon on est trop jeune ou trop vieux
- Que les banques créatrices de la crise financière et économique n’auront aucun complexe à saisir leurs logements en cas de chômage de longue durée
- Que les licenciements sont tellement nombreux que les media en parlent du bout des lèvres et ne se déplacent que lorsque l’ordre est transgressé
Alors,
- Oui, Ségolène Royal a raison lorsqu’elle déclare que : "Les salariés doivent forcer le barrage de l’injustice absolue"
- Oui, l’opportuniste Dominique de Villepin a raison lorsqu’il déclare : il faut "que l’on sache que cette violence est au rendez-vous parce qu’il y a un désespoir et une frustration" et que "l’on traite ce désespoir et cette frustration en y apportant des réponses".
- Non, Martine Aubry n’a pas raison lorsqu’elle déclare : "Rien ne justifie jamais qu’on porte atteinte à la liberté des personnes, ni même d’ailleurs que l’on parte atteinte aux équipements ou aux biens" tout en évoquant le situation du Parti Socialiste : "Je me réjouis aujourd’hui : nous sommes non seulement rassemblés, nous parlons d’une même voix sur le bouclier fiscal, sur l’Europe". "Nous sommes le seul parti qui avons un texte fort pour l’Europe, voté à l’unanimité et qui a des listes, nous sommes déjà sur le terrain"
Nous passerons sur les réactions de l’UMP qui sont une parfaite duplication de ceux du Chef de l’Etat.
Quel sont les propositions des politiques face à l’angoisse, la colère et le désespoir ?
- Fermer sa g..... et continuer à travailler jusquà la lettre de licenciement.
- Accepter qu’on continue à subventionner des heures supplémentaires alors que le chômage file à la vitesse grand V
- Attendre si l’on est jeune que Martin Hirsch obtienne de TOTAL et de l’UIMM des fonds pour les aider à sortir du chômage endémique qui les touche.
- Attendre si l’on a plus de 50 ans de ne rien retrouver et de savoir qu’on va reculer une fois de plus le nombre d’années de cotisations pour la retraite en 2012.
- Accepter qu’on continue à faire des chèques de remboursement d’impôts aux plus aisés et voir le résident Suisse Johnny Hallyday recevoir 500 000 euros de l’état pour le prochain concert "gratuit" du 14 juillet
- Admirer les participants du G20 qui ont en 48H00 obtenu qu’il n’existe plus aucun pays dans la liste noire des paradis fiscaux
- Attendre patiemment 2012 pour mettre en place une alternance politique
- Voter à des élections européennes en sachant que le calamiteux Barrosso fait à peu près l’unanimité à droite pour un nouveau mandat, tandis que la gauche n’en a toujours pas trouvé
- Attendre des mois sa première indemnisation par le pôle emploi qui est "débordé"
Et bien non !!!
Le fossé entre les partenaires sociaux, les élus, les dirigeants et le peuple des salariés est si important que ces derniers vont être obligés d’être de plus en plus combatifs. Pour eux d’abord et surtout pour l’avenir de leurs enfants.
Les quelques séquestrations ou retenues de patrons ou cadres dirigeants ne sont qu’un premier cri pour ne pas être broyés par un système sur lequel ils n’ont plus aucune prise. La possible baisse du Livret A pourrait mettre le feu au baril de poudre social comme n’importe quelle mesure restrictive comme le retour du travail dominical que nous expliquions hier.
A méditer par les politiques qui ont toujours détesté le mois de Mai depuis 41 ans et ceux qui n’ont jamais compris qu’épouser la juste cause des populations valait victoire ...
Sources, crédits et copyright
Associated Press
Crédit et copyright dessin
JEPIDA