SNCF : La vérité des prix, il n’y a que ça de vrai !
par ÇaDérange
mercredi 20 janvier 2010
Ca y est, après des années de belle vie sans soucis au frais du contribuable, la SNCF entre dans la période des difficultés, des difficultés qu’elle a elle même créées en oubliant...la vérité des prix.
J’avais eu l’occasion de vous signaler que je ne voyais pas comment la SNCF pouvait ne pas vendre à perte quand je la voyais offrir des voyages Paris Lyon à moins de trente euros. J’ai une certaine habitude de calculer un prix de revient et je ne voyais pas comment elle pouvait justifier de tels prix alors que le même trajet en voiture coutait au français moyen trois fois plus cher et ce sans avoir de frais de personnel, de frais de passage sur un réseau TGV très couteux à construire, d’amortissement du véhicule lui même, de frais commerciaux et surtout pas de retraites à payer aux ex salariés de la société.
Tant va la cruche à l’eau qu’à la fin elle se casse ! Oublions le déficit du fret qui n’a rien à voir dans cette affaire. Payer le passage sur le réseau au prix dérisoire auquel la SNCF le payait à RFF, en laissant cette dernière accumuler tous les ans des déficits considérables pour le contribuable était déjà une erreur grave qui ne pouvait un jour que se retourner contre la SNCF. Cocoricoter tous les ans sur les résultats de la société était aussi une imposture qui ne pouvait que se retourner un jour contre les dirigeants mais aussi des employés de la SNCF que l’on a ainsi menés en bateau. Etendre le réseau( Arras Strasbourg !, Nantes Strasbourg !) et la fréquence des trains voulait dire aussi aller dans le mur.
Lancer ensuite le "bourrage" des trains grace au yield management cher aux compagnies d’aviation mais à des prix de ventes inférieurs au prix de revient était une autre aberration. A moins que ce ne soit pour satisfaire une politique sociale avancée que les autorités lui demandait. Sans en payer le cout comme on fait également les régions dans l’aventure des TER ! C’est simple la marge brute ( hors frais généraux, financiers etc) des TGV est passée de 20pct à 10pct en deux ans.
Il a suffi de pas grand chose, une augmentation modique du prix du passage sur le réseau, une baisse très relative de la fréquentation pour que le château de carte s’écroule. On va voir ce qu’il va falloir faire,- et payer-, pour s’en sortir. En commençant par diminuer les liaisons ou les fréquences car apparemment il est exclu de monter simplement les prix au niveau du vrai prix de revient ( trop antisocial).
On entend tout de suite les cries d’orfraies de ceux qui bénéficient du service sans vouloir en payer le prix. La région Alsace qui a participé au financement de la ligne et qui se plaint de la baisse des fréquences envisagées alors que rien ne l’empêche d’en boucher le déficit d’exploitation. Les régions qui ne veulent pas payer non plus le déficit abyssal des TER qu’elles ont mis en place.
Bref, nous allons assister à une période difficile pour la compagnie nationale avec le cortège de difficultés sociales qui l’accompagnera. Souhaitons à la SNCF et à son management de retrouver le chemin de la vérité des prix, de la gestion raisonnée de la société et d’une prise en compte raisonnable des frais du réseau et de son entretien qu’elle a toujours laissé à RFF et déjà au contribuable. A suivre dans les mois à venir.