Standing ovation à 360 milliards d’euros...

par Marc Vasseur
mardi 14 octobre 2008

Excusez du peu, c’est la somme qui consacre Nicolas Sarkozy, héros d’un jour… Avec ça, nous sommes instamment priés d’applaudir le brio de notre homme providentiel. Et encore, si on fait bonne mesure c’est 1 700 milliards qui sont proposés pour venir aux banquiers irresponsables.

Juste pour dire, le coût des 35 heures c’est moins de 8 milliards (source alternatives économiques) … si on fait un calcul à la journée… non il ne vaut mieux pas… tiens sur 5 ans, le fameux déficit de la Sécurité sociale est de 45 milliards sachant que l’Etat a une dette de près de 5 milliards sans compter le maquis des exonérations plus ou moins utiles.

Alors on me dira oui, mais il y a des garde-fous, c’est certain que les marchés boursiers l’ont bien compris comme ça car sinon comme imaginer les envolées d’hier. Ce matin, nos journaux, éditorialistes n’auront certainement pas assez de maux pour vanter notre nouveau champion, sa capacité à passer le gros temps comme je l’ai entendu ce matin… désolé mais si cette maestria se résume à un chèque no-limit, ma crédulité atteint vite ses limites pour notre nouveau saint homme…

Chose étonnante aussi, comme par magie, les mêmes qui venaient te dire que l’Etat était en quasi-faillite du fait de l’endettement public, nous expliquent doctement que la faillite d’un Etat ne peut exister… je respire mieux.

Maintenant, si je veux bien admettre qu’il était nécessaire d’injecter ces sommes faramineuses, il se passe quoi ? Comme le dit l’économiste Paul Jorion, aujourd’hui, c’est la survie de l’espèce qui l’exige.

Alors, je sens bien qu’on va nous amuser gentiment avec les parachutes dorés, cette merveilleuse réforme des normes comptables, cependant est-ce qu’un dirigeant aura l’honnêteté de dire que le système vit depuis trente ans sur une escroquerie intellectuelle de base : à savoir que cette foutue croissance n’existe que par le seul endettement et que, de surcroît, il a été demandé des sacrifices aux salariés inversement proportionnels aux bénéfices exclusifs d’une petite caste déjà gâtée par la vie et surtout par les gouvernements (faut pas les fâcher...).

Et pour tout dire, je ne fais aucune confiance à Sarkozy et sa clique pour se faire. L’empressement à généraliser le travail le dimanche en est une parfaite illustration avec un mensonge par omission pour tromper les crédules : croyez-vous un instant qu’une fois que le travail dominical sera devenu « une habitude », le doublement du salaire perdurera ?

L’être humain ne reste qu’une variable d’ajustement dans leur monde... un malheureux grain de sable.

Autre exemple révélateur sur cette prétendue prise de conscience, la réalité du Grenelle de l’environnement. Je me souviens encore de ces belles déclarations sur l’urgence écologique, un an plus tard quelles mesures ? Rien ou presque et pire, la France se fait le représentant du lobbying automobile à Bruxelles. 

Ces exemples se multiplient à l’infini avec ce gouvernement, on peut dire que se dessine déjà la réalité sarkozienne de demain… rien n’a changé.

N’oublions pas que c’est le même Sarkozy qui avait amusé la galerie avec sa politique civilisationnelle. Celle-ci s’apparente toujours un peu plus avec un esclavage new age et un consumérisme toujours plus revendiqué… et pour le coup il coûte 360 milliards d’euros.


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