Strabisme économique aux É-U = propagande ou changement de cap

par Mercure
samedi 25 juillet 2009

Le Secrétaire au trésor des É-U, Timothy Geithner, vient de fournir une version rénovée de sa politique économique au cours d’une interview publiée par Le Monde le 18 juillet [Alain Frachon et Stéphane Lauer].

Depuis l’arrivée au pouvoir d’Obama en janvier 2009, et de son Secrétaire au trésor, Timothy Geithner, la gestion de la crise des É-U s’appuyait sur le renflouement des banques du pays, de manière à ce que celles-ci puissent offrir du crédit à leur clientèle, entreprises et particuliers, et qu’ainsi la croissance de leur économie reparte, essentiellement avec le soutien de la consommation.

En clair, cela signifiait que la sortie de crise était à rechercher dans une reprise de l’endettement, reproduisant ainsi les conditions d’une nouvelle phase de la crise, cette fois de nature monétaire.

Dans cette interview du 18 juillet, Geithner montre aujourd’hui une direction toute différente :

“Notre modèle de croissance doit être plus équilibré et plus stable. Il faut que les Américains épargnent plus et que les autres pays dans le monde s’orientent vers un développement davantage tiré vers leur demande intérieure. Déjà, nous observons une progression très forte du taux d’épargne aux États-Unis. C’est bon pour nous et pour le long terme. Mais cela reflète une réalité de base – la nature de la croissance sera plus équilibrée.”

Comment Geithner fait-il pour concilier l’endettement des consommateurs et l’épargne croissante de ceux-ci dans un contexte général de baisse des revenus, sachant que le chômage devrait continuer à augmenter malgré le début d’une relance attendue ?

[ Info : le taux d’épargne des É-U est passé de -3% en décembre 2007 à +6,9% en mai 2009, comme par miracle. Quelle a été la contrepartie de ces 9,9% (3+6,9) de revenus économisés ? Tout simplement l’augmentation du chômage en raison de cette baisse de consommation, ainsi que la baisse du déficit du commerce extérieur, provenant de ce celle des importations.]

En réalité, cette annonce de Geithner constitue une avalisation de cette nouvelle tendance des consommateurs Étasuniens, en même temps que la reconnaissance de l’échec de la relance par le crédit.

© André Serra    http://andreserra.blogauteurs.net/blog/
 

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