Sur le sentier de l’incompétence et de l’ambition gestionnaire

par victor waknine
samedi 21 août 2010

Nous avons les élites que l’on mérite, des rétrécis du ciboulot qui voient petit, crise oblige ? pas sur. On ne peut pas ou ne sait plus créer du grand, du neuf, du large, on se contentera de petits sentiers.
 
Cette réduction de l’ambition d’ou vient elle ?, essayons quelques pistes d’analyse :
 
-Le formatage des élites sur des grands principes de gestion et surtout de prévision, la grande arrogance des économistes, financiers et gestionnaires qui manipulent des tableaux de bord basés sur des indicateurs uniquement financiers, ne tenant pas compte de l’état d’esprit ni du bien être des parties prenantes, trop subjectif à leur goût. Einstein disait « On compte tout, mais ce qui compte n’est pas compté ».
 
-L’aveuglement consumériste « business is good for jobs » comme unique levier de croissance, cela relève désormais d’une prégnance politique, d’ou la recherche à la loupe, voir l’incantation pathétique de relancer la croissance par la consommation et la distribution d’enveloppes du pauvre « RSA, PPE, CMU » pour cautériser la misère sociale et se donner bonne conscience de faire pour les pauvres quelque chose.
 
-La difficulté intellectuelle de penser aux investissements long terme, de peur qu’ils ne soient plus au pouvoir pour en bénéficier, vu la réduction de la durée de leurs mandats électoraux.
Et quand on y ose c’est du petit bras, du saupoudrage de basse cour comme le récent plan d’investissement qui arrose beaucoup donc ne plante rien.
 
-L’aveuglement des politiques publiques centrées sur la performance gestionnaire , faire ++ avec - - de fonctionnaires et rendre la notion de qualité de service public au rang de la nostalgie ( pôle emploi, fonction publique hospitalière, éducation nationale, par exemples)
 
Juste un exemple de vision politico industrielle pour illustrer ce qu’il est possible d’envisager ou d’espérer : la CHINE, premier pollueur de la planète vient de planifier l’investissement de 750 milliards de $ pour les énergies renouvelables, afin de créer une filière industrielle intégrée lui permettant d’occuper le terrain des composants, équipements, systèmes et services qui seront nécessaire sur le marché mondiale, « l’occasion fait le larron » !
 
La France mérite beaucoup mieux, elle a connu de grands hommes, des idées universelles, des ambitions industrielles,la voilà ramenée à un projet politique de gestionnaires dont on ignore tout sinon sa largeur, sa profondeur, sa vision, un sentier de croissance, pas plus, circulez .
Avec ce genre de carnet de route pour scouts attardés nous ne sommes pas prêts de retrouver la route de l’espoir mais plutôt le chemin de l’angoisse.
 
La France a su faire grand dans le Nucléaire, l’Aerospace, les Télécoms, la Santé, l’Education, le Luxe, la Distribution, l’Agroalimentaire, le BTP, les Transports, l’Automobile, les Infrastructures, l’Energie, …. Ses rares expériences d’entreprises européennes intégrées sont des succès (EADS par ex sous l’impulsion de JOSPIN de DSK et de SCHROEDER pour la partie politique et Jean Luc LAGARDERE/ Jurgen SCHREMP pour l’alliance industrielle), comment réveiller cette fibre industrielle ?
 
Par la VOLONTE affichée d’une grande politique industrielle sur 20 ans avec nos partenaires européens et l’Allemagne en premier lieu . Entre nos 2 pays il existe près de 1000 structures économiques et industrielles ou les états sont présents au capital, si on y arrive pour 5% d’entre elles c’est autant de 50 petits EADS et d’AIRBUS en gestation pour attaquer les grands marchés et créer de l’emploi industriel seule solution à long terme pour redonner du TEMPS à l’économique et rassurer le SOCIAL.
 
A défaut, comment voulez vous que l’on soit porté par de telles petites idées qui résident dans de si petites têtes ? messieurs les politiques d’hier, laissez les Français voir loin, beau et grand et redonnez de l’horizon à vos ambitions si vous aspirez à nous aider à réaliser nos rêves.

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