« Travailler plus pour gagner plus » : le slogan peluche

par Napakatbra
mardi 9 novembre 2010

Si, politiquement, la formule a fait mouche, économiquement, c’est une autre histoire. L’exonération des heures sup’ n’a « eu aucun impact significatif sur les heures travaillées », affirme une étude. Autant dire que les entreprises siphonnent tous les ans plus de 4 milliards d’euros. A l’œil...

Deux économistes, Pierre Cahuc (Polytechnique) et Stéphane Carcillo (OCDE), ont récemment publié les résultats de leur étude sur la défiscalisation des heures supplémentaires. Leurs conclusions sont détonantes : l’exonération des heures supplémentaires, qui coûte tous les ans plus de 4 milliards d’euros soit "environ 40% de l’ensemble du budget de l’État pour l’emploi", "n’a eu aucun impact significatif sur les heures travaillées. En revanche, elle a bien eu un impact positif sur les heures supplémentaires déclarées par les salariés qualifiés, qui ont de larges possibilités de déclarer des heures supplémentaires fictives, car leur durée de travail est difficilement vérifiable".

Le slog (*) en peluche ?

Deux hypothèses à cela :

1- Les entreprises profitent de l’exonération pour déclarer de fausses heures supplémentaires, en lieu et place d’augmentations de salaire en bonne et dûe forme.

2- Avant 2007, elles payaient les heures sup’ au noir... ce qui est - bien sûr - totalement inimaginable !(?)

Dans tous les cas, conclut l’étude, personne ne bosse plus qu’avant. Et ces petits arrangements concernent surtout les salariés dont le revenu net est compris entre 1.5 et 3 SMIC. Principalement "les salariés qualifiés qui ont de larges possibilités de déclarer des heures supplémentaires fictives car leur durée du travail est particulièrement difficile à vérifier", souligne les économistes. "Une optimisation fiscale, sans réel impact sur la durée du travail"...

C’était notre chronique : "ce qui devait arriver arrivât"...

(* to slog, en british : Travailler dur, pendant une période plus ou moins longue)

Les mots ont un sens... mais finalement, on s’en fout ?


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